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Sommet de la Cedeao : La crise ivoirienne préoccupe toujours

Publié le jeudi 24 mars 2011 à 01h04min

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Le trente neuvième sommet des chefs d’Etats de la CEDEAO, tenu du 23 au 24 mars 2011 à Abuja (Nigeria) a décidé de lever la suspension du Niger et de la Guinée. Par contre, sur le dossier la Côte d’Ivoire, l’institution régionale maintient sa position sans toutefois prôné ouvertement une intervention militaire comme le souhaite le président reconnu, Alassane Dramane Ouattara.

Le président du Faso, Blaise Compaoré a pris part aux côtés de ses pairs au 39e sommet de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Ce sommet qui avait à son ordre de jour l’examen du rapport du comité ministériel ad hoc sur l’attribution des postes statutaires dans les institutions de la Communauté a aussi décidé de lever la suspension qui pesait sur la Guinée et le Niger.

En effet, ces pays ont réussi leur mue démocratique par la tenue d’élections transparentes et libres ayant permis de désigner leur président respectif. Le nouveau président nigérien, Mamadou Issoufou était d’ailleurs présent à Abuja. « Les conditions d’un Etat démocratique sont réunis. Et le Niger se réjouit d’intégrer à nouveau la communauté », s’est félicité l’ex-opposant historique, souhaitant que la CEDEAO prenne des décisions allant dans le sens du renforcement de l’intégration régionale.

Concernant la Côté d’Ivoire qui s’achemine vers une guerre civile, les chefs d’Etats ont réaffirmé leur soutien au président proclamé par la commission électorale indépendante et reconnue par la communauté internationale. En cela, leur souci a été de chercher par quels moyens faire appliquer les résolutions du panel des chefs d »Etat désignés par l’Union Africaine. Ils auraient selon une source autorisée demandé aux Nations-unies de renforcer le mandat de l’OUNCI y compris le recours à la force légitime. Le président en exercice, le nigérian Goodluck Ebelé Jonathan a souligné à l’ouverture des travaux l’entêtement de Laurent Gbagbo a détérioré la situation en Côte d’Ivoire.

Mais n’a cependant pas plaidé ouvertement pour un recours à la force pour le déloger. « Nous ne devons pas sous-estimer la menace de la crise sur la stabilité de la région. Nous devons rester unis et faire en sorte que l’on aboutisse à la sortie de crise (...), je l’espère sans recourir à la force », a-t-il lancé.

Malgré cette crise, le président en exercice dresse un bilan plutôt « satisfaisant » de l’espace CEDEAO. En effet, Goodluck Jonathan note que l’organisation a enregistré « beaucoup de progrès dans la mise ne œuvre du protocole sur le tarif extérieur commun, la libre circulation des personnes (quoi que encore contrariés par la persistance des tracasseries) et le droit d’établissement. Et le président du Faso d’ajouter que c’est un grand moment de réaffirmation « de notre engagement pour construire une Afrique de l’Ouest solidaire, une communauté ouest africaine des peuples ». Selon le président de la Commission, le ghanéen James Victor Gbeho les défis portent sur la réalisation de la vision 2020, l’instauration d’une union douanière et la convergence macro-économique.

Il a aussi relevé que la bonne gouvernance, la lutte contre les changements climatiques et pour la sécurité alimentaire et énergétique constituent les priorités de l’Union.
C’est pourquoi, le sommet s’est penché sur les grandes préoccupations des populations notamment le développement économique et social.Dans un contexte économique mondial très difficile, il a porté son regard sur les mesures prises par les gouvernements à la fois sur le plan macroéconomique et sectoriel pour faciliter la fluidité des échanges, les questions monétaires et les relations de la Cedeao avec l’Union européenne. « Nous avons fait une revue de nos relations avec l’UE dans le cadre des Accords de partenariat économique que nous devons conclure.

Nous avons fait mention des priorités de région, des questions essentielles à savoir la réduction de la pauvreté, l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement que doit sous-tendre ces accords. C’est donc ces questions économiques qui étaient au chapitre de nos entretiens », a indiqué M Compaoré.
Le huis clos des chefs d’Etat a également abordé les questions de stabilité pour « lesquelles nous courons ». Et la tenue d’élection dans la région a été saluée par les présidents. « Elles ont eu des fortunes divers mais les progrès sont réels dans ce domaine », a insisté le président du Faso.

Revenant sur les conflits le président du Faso a eu la réaction suivante : « Nous avons des vues communes sur la Côte d’Ivoire, la sécurité de nos ressortissants en Libye et ailleurs. » Sur ce sujet, Blaise Compaoré a réaffirmé que tous la Cedeao est alignée derrière la position de l’UA. L’urgence à l’heure actuelle a-t-il dit est de faire en sorte que les propositions du panel soient appliquées.
Le huis clos qui a suivi l’ouverture du sommet a consacré les débats sur l’attribution des postes statutaires au sein des organes de la Commission à pourvoir.

Au sommet de Cap vert en juillet dernier, un comité ministériel ad hoc avait été mandaté pour produire un rapport assorti de propositions concrètes. De profondes divergences étaient apparues entre les pays membres notamment sur les critères d’attribution. Il y a 9 postes alors que la CEDEAO compte quinze membres. C’est ce rapport que les chefs d’Etat ont selon toute vraisemblance apprécié.

Mais une source anonyme proche du dossier souligne que les ministres auraient proposé de bons critères. Mais le problème serait la répartition. « Il faut maintenant une décision politique. Les chefs d’Etat vont certainement décider », ajoute la même source. Le Burkina et le Sénégal sont candidats au poste de la présidence de la Commission de la CEDEAO. Ils seraient rejoints par le Cap Vert.
C’est en principe ce jeudi que la désignation des titulaires aux postes pourvus devrait se faire. A condition toutefois, qu’il se dégage un consensus sur la répartition...

Saturnin N COULIBALY : Envoyé spécial à Abuja

Sidwaya

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