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PRESIDENTIELLE BENINOISE : Le second tour se fera-t-il dans la rue ?

Publié le jeudi 24 mars 2011 à 01h03min

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C’est dans l’air du temps en Afrique. Une élection, deux présidents ! Cela tend à devenir dangereusement la mode désormais. Après la Côte d’Ivoire et dans une certaine mesure, le Gabon, ce bicéphalisme à la tête de l’Etat risque de gagner la vitrine de la démocratie africaine, le Bénin. Les résultats provisoires donnant le candidat-président Yayi Boni vainqueur du scrutin dès le premier tour sont contestés, notamment par le candidat arrivé deuxième selon lesdits résultats. Adrien Houngbedji, puisque c’est de lui qu’il s’agit, déclare être le vainqueur du scrutin.

On sait que les débats ont été houleux autour de la Liste électorale permanente informatisée (LEPI) et que les résultats publiés par la Commission électorale nationale autonome (CENA) n’ont pas pu faire l’objet de consensus préalable en son sein. A présent, tout porte à croire qu’on s’achemine, avec cette revendication de la victoire par les deux camps, vers un remake du psychodrame ivoirien. Une fois de plus, tous les regards sont tournés vers une instance : la Cour constitutionnelle. Saura-t-elle rendre une décision à mesure de convaincre les deux camps en présence ? Rien n’est moins sûr.

Le camp Yayi Boni voudrait assurément voir la confirmation de la victoire de son porte-drapeau et l’opposition ne sera pas disposée à l’entendre de cette oreille, du moins, si on s’en tient aux positions actuelles des uns et des autres. A l’opposition de faire valoir à présent ses arguments devant la juridiction suprême. Mais, si on se fie aux déclarations des observateurs du scrutin qui, comme à l’accoutumée, disent que tout s’est bien passé dans l’ensemble, on est fondé à penser qu’il est fort probable que la Cour constitutionnelle valide plus ou moins ces résultats provisoires.

Reste à savoir quelle forme prendra la contestation du camp Houngbedji. Va-t-il s’autoproclamer président et amener ses partisans à résister et à défendre leur cause ? C’est une hypothèse à prendre au sérieux. Il n’est pas exclu que ce second tour, que beaucoup d’observateurs trouvaient incontournable au regard des forces en présence, se passe dans la rue. Certes, les Béninois n’ont pas une culture de la violence postélectorale, mais on ne sait jamais ce qui peut arriver si les gens ont le sentiment qu’ils sont floués. On se demande donc si Yayi Boni qui, il y a de cela quelque temps encore, jouait les bons offices en Côte d’Ivoire, n’aura pas, à son tour, besoin de médiateur. Pour le moment, on n’en est pas là.

Mais, le moins que l’on puisse dire, c’est que ce qui se passe est une grande épreuve pour la démocratie du Quartier latin de l’Afrique. Ce spectacle, cette copie, disons-le, n’est pas digne de ce pays considéré comme l’un des meilleurs élèves de la démocratie en Afrique. Avec cette élection qui ne brille pas par sa qualité organisationnelle et qui fait l’objet de contestations, c’est assurément un bond en arrière pour l’image glorieuse de ce pays.

C’est à croire que le Bénin est retombé dans le commun des pays qui ont mal à leur démocratie et que ce faisant, il ne mérite plus les lauriers, à lui jadis décernés. C’est aussi et surtout la preuve que rien n’est définitivement acquis en démocratie, que c’est une quête permanente, quotidienne, et que par conséquent, il ne faut pas dormir sur ses lauriers en la matière. Espérons que les Béninois sauront puiser dans leurs ressources intrinsèques pour dépasser leurs divergences et détourner l’orage postélectoral qui se profile dangereusement à l’horizon.

Relwendé Auguste SAWADOGO

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 24 mars 2011 à 01:41, par abou diallo En réponse à : PRESIDENTIELLE BENINOISE : Le second tour se fera-t-il dans la rue ?

    C’est la "ridicucratie" le pouvoir du ridicule. C’est une epidemie en Afrique. Et ca ete transmis par nos propres intellectuels senses d’oeuvrer pour la Democratie. De grace, on en a assez. Vous nous faites honte tous, nos dirigeants. Qu’enseigner vous a la jeunesse dont je fais partir ? de ne jamais accepter une defaite ? de pousuivre le pouvoir au risque du sang du peuple ?
    Si vous ne pouvez pas accepter d perdre une bataille alors ne participer pas. Gardez votre caution d’argent et vivez bien. Mais de grace,epargnez nous de la honte. Vous etes nos papa ou nos oncles et vous jouez au plus illetres de la nation. C’est comme des anes qui portent des livres. C’est ridicule. Vous avez perdu c’est tout et la vie continue !!! Ne mettez pas la vie de la population en danger.

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