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Libye et Côte d’Ivoire : Dites-nous, avez-vous oublié la Côte d’Ivoire ?

Publié le mercredi 23 mars 2011 à 03h48min

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Face à la Libye, la Communauté internationale a été plus diligente. Mais avec la Côte d’Ivoire, elle se montre nonchalante. Pendant que ce sont des milliers de personnes qui souffrent. Tout comme en Libye. Que faut-il comprendre ?

Assez rapidement, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne et d’autres puissances ont envahi la Libye pour protéger les insurgés contre l’armée libyenne qui a décidé, sous l’impulsion de son leader Kadhafi d’en finir avec les « microbes et les fourmis ». Du même coup, on a comme l’impression que la même communauté internationale (les Nations unies en tête, la France et les Etats-Unis…) ont oublié la Côte d’Ivoire. Alors que, au même titre qu’il faut protéger des civils en Libye, il faut en faire de même en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, ce sont environ 500 personnes qui sont mortes depuis le déclenchement de la crise postélectorale. Et on a l’impression que cela ne fait pas frémir la même communauté internationale qui a pourtant une réelle force militaire.

Depuis la crise postélectorale, tout comme en Libye, des combats opposent les Forces de défense et de sécurité, proches de Laurent Gbagbo aux Forces militaires devenues Forces républicaines de Côte d’Ivoire proches du président élu Alassane Dramane Ouattara. Avec son lot de tueries. Et cela laisse indifférente la même communauté internationale. Tout comme en Libye, ce sont des manifestants aux mains nues qui sont tués en Côte d’Ivoire parce qu’ils réclament l’application des résultats issus des urnes le 28 novembre 2010.
Mieux, ce sont des femmes qui sont les premières victimes de cette barbarie des proches de Laurent Gbagbo.

Et dans tout cela, la même communauté internationale ne trouve rien de grave ou de sérieux. Tout comme en Libye où Kadhafi a décidé d’armer tous les Libyens pour défendre le pays contre l’impérialisme occidental, en Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo a décidé de recruter tous les jeunes qui le désirent dans l’armée de Côte d’Ivoire pour défendre la nation. Aussi, ce sont des milliers de jeunes innocents qui seront ainsi envoyés à l’abattoir. Par la volonté d’un seul homme, comme c’est le cas en Libye. Jusqu’à présent, la Communauté internationale ne voit rien de grave. Puisque, visiblement, elle ne fait rien.

Dans ces derniers jours, la capitale économique de la Côte d’ivoire est en proie à une insécurité indescriptible. Les habitants ne dorment plus qu’un seul œil. Mieux, ceux qui le peuvent sont en train de fuir vers l’intérieur du pays à la recherche d’un asile plus sûr. Ils sont aujourd’hui plus de 90 000 Ivoiriens à fuir la Côte d’Ivoire pour se réfugier au Liberia dans des conditions humanitaires indescriptibles. Et tout cela n’émeut pas la communauté internationale. Les pays de l’hinterland comme le Burkina Faso, le Niger et le Mali sont depuis coupés du port naturel de Côte d’Ivoire. Avec toutes les conséquences sur leurs économies.

Au Burkina Faso par exemple, le train qui reliait Abidjan à Ouagadougou ne siffle plus. Ce sont des milliers de tonnes de marchandises qui sont restées bloquées dans le port d’Abidjan. Des entreprises suite à la crise sont en train de fermer leurs portes. Mettant ainsi des milliers de travailleurs au chômage avec tout ce que cela comporte comme conséquences sur le vécu quotidien des familles de ces derniers. Et tout cela ne fait pas courir la communauté internationale.

Trois mois après sa victoire, Alassane Dramane Ouattara n’a toujours pas retrouvé son fauteuil, a lui donné par les Ivoiriens qui l’ont voté à 54 %. C’est depuis un hôtel qu’il gouverne sur une partie de la Côte d’Ivoire qui est pratiquement en sécession entre le Nord et le Sud. Le cacao ne se vend plus. Les populations s’appauvrissent de jour en jour. Suite à la fermeture des banques, il n’y a plus d’argent à Abidjan. Suite aux sanctions, il n’y a plus de médicaments en Côte d’ivoire. Et tout cela ne fait pas courir la communauté internationale.
Finalement, faut-il attendre que Laurent Gbagbo et ses camarades déciment le peuple de Côte d’Ivoire pour intervenir ? Faut-il attendre que l’économie de la sous-région fléchisse fortement pour mettre hors d’état de nuire Laurent Gbagbo ?

Les sanctions économiques ne touchent pas seulement Laurent Gbagbo et son camp. Mais la majorité des Ivoiriens qui vivent en ville comme en campagne. Que faut-il donc comprendre ?.

Séri Aymard BOGNINI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 23 mars 2011 à 19:56, par Poupette En réponse à : Libye et Côte d’Ivoire : Dites-nous, avez-vous oublié la Côte d’Ivoire ?

    La Libye a le pétrole du désert qui est intarissable. Qu’a la Côte d’Ivoire, le Cacao, qui peut être aussi bien importé à partir du Brésil ou de l’Indonésie.
    Pour vous dire que les grandes puissances n’ont jamais défendu et ne défendent jamais les intérêts des pays africains, mais leurs propres intérêts. Si l’UA va décider quelque chose de concret contre cet energumène de gbagbo, c’est tant mieux pour nous.

  • Le 24 mars 2011 à 12:41, par sysley En réponse à : Libye et Côte d’Ivoire : Dites-nous, avez-vous oublié la Côte d’Ivoire ?

    je pense qu’il est temps pour nous africains de prendre notre destin en main ;car c’est chez nous que la misère et tout ce qu’elle a comme conséquences règne.Faut-il toujours attendre que ce soit les occidentaux qui nous libèrent de tyrans qui ne sont rien sans nous ? L’attitude actuelle de la communauté internationale ne trompe personne qu’elle n’intervient que lorsque les intérèts de ses enfants chéris(usa,france,angleterre...) sont menacés.Mathématiquement on peut justifier leur silence presque sur la crise en CI par le fait qu’à leurs yeux 1 libyen=1 baril de pétrole alors que 1 ivoirien=1 kg de cacao.Il est plus rentable de sauver les barils de pétrole en péril que du cacao ivoirien dont on pourra ratrapper la perte sur celui d’un autre pays.

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