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Situation nationale : Tertius Zongo en tient compte dans sa déclaration de politique générale

Publié le vendredi 18 mars 2011 à 02h02min

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Sans de perdre de vue les exigences traditionnelles qu’exige son exercice de déclaration de politique générale du gouvernement pour les cinq ans à venir, le Premier ministre a consacré une bonne partie de son intervention devant les parlementaires à la crise que traverse le Burkina avec l’affaire Justin Zongo qui semble la grande préoccupation des politiques nationaux à l’heure actuelle.

Mieux, Tertius Zongo a commencé son exposé par la crise, rappelant au passage les faits, et relevant les récentes dispositions prises par les autorités compétentes pour un meilleur traitement de l’affaire : « La Cour de Cassation , dans l’intérêt d’une bonne administration de la justice et d’une saine application de la loi pénale, a désigné en date du 9 mars 2011, la juridiction d’instruction et celle de jugement de même que le juge d’instruction avec une compétence nationale aux fins d’associer toute personne ayant connaissance de l’affaire à l’enquête pour la manifestation de la vérité. Les auditions ont commencé et les agents de police suspectés ont été inculpés et placés sous mandat de dépôt ».

C’est la première fois que le Premier ministre se prononçait publiquement sur le drame, et il en a profité pour exprimer toute sa compassion et celle de son gouvernement aux familles endeuillées. A ce propos, il a invité l’assistance à observer une minute de silence en mémoire des victimes.

Cette manifestation de la compassion du chef du gouvernement en pareilles circonstances a retenu l’attention du député Norbert Tiendrébéogo qui s’en est félicité.

Pour Tertius Zongo, l’on doit également réfléchir aux problèmes de fonds dont les présents évènements ne sont que les révélateurs.
« Ils (ces problèmes) concernent aussi bien le fonctionnement des services de l’Etat y compris ceux du maintien de l’ordre, que les relations entre citoyens et le système judiciaire, le développement politique et économique de notre pays, l’offre d’opportunités éducatives et d’emplois pour notre jeunesse, notre conception de la liberté et le comportement citoyen pour la protéger et l’approfondir », précise –t-il.

Ceci dit, le chef du gouvernement burkinabè s’est attelé à l’annonce des grandes orientations de la stratégie d’actions de son équipe pour les années à venir. Il s’agit : l’édification d’une économie ouverte et compétitive porteuse de croissance, de qualité et d’emplois ; la création de conditions d’épanouissement et la valorisation du capital humain ; le renforcement de l’autorité de l’Etat et la promotion d’une gouvernance partagée ; et le rayonnement international du Burkina et son leadership dans le concert des nations ».

Les actions annoncées touchent divers domaines : la santé, l’éducation, le travail, l’économie, la politique, la gouvernance, la justice, les transports, la diplomatie.

Dans le domaine sanitaire, le gouvernement entend accélérer la couverture sanitaire nationale afin de faire passer le rayon moyen d’action des formations de 7,50 km à 6 km ; par la poursuite du programme de construction, de normalisation et de réhabilitation des infrastructures incomplètes ; par la transformation des CSPS des chefs- lieux de communes rurales et des principales villes en CMA, de même que certains CMA en hôpitaux de district.

Dans l’enseignement, notamment au secondaire, le taux de scolarisation qui est de 10,40% sera porté à 16% en 2015. Au niveau du supérieur, l’ambition du gouvernement est de faire passer le nombre d’étudiants pour 100 000 habitants de 313 en 2008/2009 à 1078 étudiants en 2015.

En politique, Tertius a parlé de la création de conditions pour l’organisation d’un dialogue politique en vue d’un consensus général autour pertinentes avec une forte participation de toutes les parties prenantes, cela dans l’optique d’enraciner la démocratie dans le pays.
Au niveau judiciaire, il a indiqué que des actions allaient être engagées pour favoriser davantage l’accès des citoyens à la justice.
Bref, c’est un programme ambitieux que Tertius Zongo a décliné. Le programme d’actions ainsi dévoilé reflète le nouveau programme quinquennal du Président du Faso, « Bâtir, ensemble, un Burkina émergent ».

Mais, le programme a beau être ambitieux, les parlementaires de l’opposition comme Me Bénéwendé Stanislas Sankara ou Nestor Bassière attendent de voir le PM Zongo au pied du mur.
Ils disent surtout attendre de voir comment le gouvernement attend résoudre la crise née de l’affaire Justin Zongo. « C’est une situation grave à laquelle il faut prioritairement trouver une solution », a laissé entendre le présidentiable Arba Hamma Diallo. Pour sa part, le député Bassière dit espérer la fin de l’impunité dans le pays, avec notamment l’inculpation des agents de police suspectés. Tertius Zongo a achevé son grand oral par une réflexion du philosophe Omraam Mickael Aïvanhou relative à la paix, signe que la crise actuelle reste pour l’instant la grande préoccupation du gouvernement.

Grégoire B. BAZIE

Ph. B. PARE

Lefaso.net

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