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Abdoulaye Wade appelle les intellectuels du monde entier à se pencher sur les moyens « d’arrêter les dérives qui menacent l’humanité » (2/2)

Publié le lundi 21 mars 2011 à 00h31min

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En décembre 2010, Abdoulaye Wade a voulu rassembler, à Dakar, les diasporas noires du monde entier. Lors de ce Festival mondial des arts nègres (Fesman), il n’a pas manqué de proclamer devant les représentants de peuples noirs venus du monde entier que « l’Afrique est en résistance » et que, dans ce mouvement, elle démontrait « la capacité de nos peuples à se battre dans des conditions créées par d’autres ». L’esclavage puis la colonisation ont formaté le continent africain. Les Africains vivent dans une Afrique qui n’est pas la leur. Qui est une Afrique voulue par les puissances coloniales puis par les multinationales.

Il leur faut donc faire avec les moyens du bord ; y compris avec un « capitalisme » et une « mondialisation » dont les règles du jeu leur sont imposées. Margaret Thatcher, celle que l’on appelait « la Dame de fer » de la Grande-Bretagne libérale, utilisait à ce sujet un acronyme : « TINA » (« There is no alternative »). Effectivement, il n’y a pas d’alternative au système économique mondial si les Africains n’en cherchent pas. Ou s’ils laissent les autres en chercher pour eux. Ce qui est vrai de la « mondialisation » l’est aussi de « l’altermondialisation ». Quelques semaines après le Fesman, Dakar accueillait le Forum social mondial (FSM).

Et on peut redouter que le Nord n’impose au Sud une vision ethnocentrique de ce que doit être l’altermondialisation de la même façon que la mondialisation a voulu laisser croire au monde qu’il fallait que nous soyons tous identiques dans notre cheminement pour être égaux.

Dans la continuité du Fesman puis du FSM, Wade a entrepris de rassembler à Dakar des intellectuels du monde entier pour réfléchir aux moyens « d’arrêter les dérives qui menacent l’humanité » (cf. LDD Sénégal 0154/Mercredi 16 mars 2011). Le professeur Patrick Guillaumont, en charge du « contenu » de la conférence, a mis l’accent sur les problèmes liés à a croissance démographique du Sud face à un Nord vieillissant alors que les disparités de croissance ne font que s’aggraver, que les matières premières se raréfient tandis que le déficit alimentaire se généralise. Ajoutons à cela les changements climatiques, les contraintes énergétiques et les crises à répétition du système financier international et nous avons tous les ingrédients nécessaires à l’accroissement de l’insécurité et à la résurgence des conflits.

Jeffrey Sachs, professeur et directeur de l’Institut de la Terre (Columbia University), conseiller spécial du secrétaire général des Nations unies pour les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), a mis l’accent sur l’absence de consensus sur le modèle de croissance soulignant la nécessité urgente de donner la priorité à l’agriculture, aux infrastructures, aux secteurs sociaux et à l’environnement. On connaît les positions de Sachs : si nous ne choisissons pas un autre modèle de croissance ce sera le chaos. Il l’a réaffirmé récemment (Les Echos du 14 mars 2011) : « L’alternative est de choisir la voie de la coopération politique et sociale, à la fois au sein de chaque pays et au plan international […] Cette voie est celle d’une prospérité partagée grâce à de meilleures technologies, à une équité politique et une prise de conscience morale ».

L’ancien président de la Commission européenne (1999-2004) ; ancien président du Conseil des ministres italien (1996-1998), président de la Fondation pour la collaboration entre les peuples, « Il professore » Romano Prodi, a souhaité que le « Groupe de Dakar » sorte des sentiers académiques pour s’engager ouvertement sur la voie de l’efficacité : « Il s’agit de prendre des décisions fortes permettant à l’Afrique de travailler ensemble ». Il faut, selon lui, identifier les défis et les domaines dans lesquels il est possible de trouver un consensus afin de promouvoir la participation des pays africains à la gouvernance mondiale. Le fondateur de la coalition de centre gauche L’Olivier prône une approche africaine de la gouvernance mondiale qui permettrait d’infléchir cette gouvernance.

En quelque sorte, une « gouvernance mondiale décentralisée » pour reprendre la formule de Pascal Salin, professeur émérite à l’université Paris-Dauphine, un « libéral » opposé à l’interventionnisme des Etats, adepte des analyses monétaristes des économistes de l’école autrichienne. Selon lui, la « gouvernance mondiale décentralisée », permettrait, tout en mettant l’accent sur des principes universels, de prendre en compte la diversité du monde puisqu’il ne saurait y avoir « d’uniformisation des recettes ».

L’Algérien Mohamed Bedjaoui, juriste de formation et de passion (il a été avocat au barreau de Grenoble dans les années 1950, doyen de la faculté de droit d’Alger, ministre de la Justice, président de la Cour internationale de justice de La Haye) mais également homme politique (ambassadeur en France, ministre des Affaires étrangères - cf. LDD Algérie 015/lundi 2 mai 2005) est un institutionnaliste : il prône l’établissement d’une charte des droits et responsabilités des Africains dans la gouvernance mondiale et réclame que les questions de gouvernance soient discutées au sein même des Nations unies. Impossible, bien sûr, de reprendre toutes les communications et toutes les interventions de ce vendredi 18 février 2011.

D’autant plus qu’il ne s’agissait, ce jour-là, que de déblayer le terrain. Le professeur Iba Der Thiam (Université Cheikh Anta Diop), déjà omniprésent lors du Fesman, était, avec Guillaumont, en charge du « contenu » de la conférence ; nul doute que les travaux de ce « Groupe de Dakar » feront l’objet d’un « dossier finalisé » dans la perspective de préparer la « Grande conférence » d’octobre 2011 (dans l’intervalle sont prévues des consultations informelles).

Beaucoup s’étonneront de ce que Wade vienne ainsi titiller les « altermondialistes » sur leur terrain favori : « Un autre monde est possible » (Iba Der Thiam n’a pas manqué de reprendre d’ailleurs ce slogan soulignant que, « dans la perspective de la définition de cette nouvelle vision, la voix de l’Afrique doit se faire entendre »). Il est vrai que Wade est un libéral. Et cela ne date pas d’aujourd’hui. Mais, comme il le disait, voici quelques années, dans son discours à l’Académie des sciences d’outre-mer sur « l’Afrique dans les enjeux mondiaux contemporains » (Paris, le 19 février 2003) : « Le libéralisme dont je me réclame n’est pas un libéralisme sauvage générateur de monopoles et d’impérialismes.

C’est un libéralisme social qui intègre la démocratie, la lutte contre la pauvreté, la prise en compte de la demande sociale ». Mais, conscient d’appartenir à une société où la concurrence est exacerbée, il sait qu’il lui faut agir sans perdre de vue que les dés sont pipés : les plus forts imposent aux plus faibles des règles du jeu à géométrie variable. C’est pourquoi quand certains prônent une « altermondialisation », il ne s’insurge pas mais entend affirmer que la priorité est de d’affirmer : « Une autre Afrique est possible ». Une Afrique rassemblée car, il l’a écrit voici bien longtemps déjà (« L’Afrique et la globalisation », in le quotidien Le Monde daté du 14 novembre 2001) : « Libéral convaincu, je n’en réclame pas moins, dans les conditions actuelles du commerce international, la protection de certains produits africains.

Car, malheureusement, beaucoup de ceux qui parlent du libéralisme ignorent totalement cette notion, qu’ils interprètent à leur façon […] En fait, nos partenaires du Nord, partisans de la globalisation comme nous, ne raisonnent malheureusement pas en termes d’intérêts de l’économie mondiale globale. En réalité, pour eux, l’économie mondiale se confond avec l’économie des pays développés ».

La Dépêche Diplomatique

Jean-Pierre Béjot

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Vos commentaires

  • Le 21 mars 2011 à 09:32, par isidore kaboré En réponse à : Abdoulaye Wade appelle les intellectuels du monde entier à se pencher sur les moyens « d’arrêter les dérives qui menacent l’humanité » (2/2)

    Enrichissement illicite / Tout sur le patrimoine de Wade dans le monde

    Le président sénégalais, Abdoulaye Wade dispose d’un impressionnant patrimoine dans le monde. Des biens qui s’évaluent en plusieurs milliards de nos francs. Alors que le peuple sénégalais vit dans la misère la plus totale. « Le Temps » vous dit tout sur cette fortune qui pourrait régler les problèmes du pays qu’il dirige.

    • Propriétés au Sénégal

    1° - Une Villa au Point E, agrandie par le rachat de la villa voisine. Valeur estimée après transformation toujours en cours : 1 milliard
    2° - Un terrain de 5000 m2 à Yoff Layenne. Valeur estimée : 750 millions
    3° - Quatre terrains de 10.000 m2 aux Almadies. Valeur estimée : 8 milliards
    4° - 60 terrains de 500 m2 sur la Vdn à hauteur de la Cité Gorgui. Valeur estimée : 6 milliards
    6° - 5 Immeubles de 6 étages contenant 4 appartements par étage. Valeur estimée : 7 milliards
    7° - 10 terrains de 200 m2 dans le domaine du Cices. Valeur estimée : 400 millions
    8° - 30 Hectares de terrain aux alentours de l’aéroport. Valeur estimée : 60 milliards
    9° - Un terrain bientôt rasé de 3 hectares dans Dakar, Centre Ville. Valeur estimée : 30 milliards
    10° - Un immeuble de 10 étages à la Rue Docteur Theze. Valeur estimée : 2 milliards
    11° - Une cité de 20 villas sur la Corniche, à hauteur de la villa de l’ex-président Senghor. Valeur estimée : 10 milliards
    12° - Un terrain de 10.000 m2 au niveau du Stade Lss. Valeur estimée : 1.750.000.000 f
    13° - Un terrain de 100 hectares à Touba
    14° - Un terrain de 150 hectares aux environs de Tivaouane
    15° - Une propriété de 10 hectares à Popenguine
    16° - Une cité de 100 maisons à louer à Kebemer
    17° - 60 maisons achetées du Plan Jaxaay (Indemnisation des sinistrés)
    18° - Des vergers et champs cultivés d’à peu près 5000 hectares répartis dans différentes régions du Sénégal

    • Propriétés à l’étranger
    Une propriété à Versailles, en copropriété avec mon épouse, réfectionnée et étendue. Valeur estimée : 4 milliards
    Un immeuble de 4 étages à Paris XVIe. Valeur estimée : 8 milliards
    Une propriété à Montpellier
    Une propriété à Bordeaux - Une villa sur la Côte d’Azur
    Une villa à Orléans
    Une maison de maître à Lilles -
    Une propriété dans le Michigan
    Une propriété à New Orléans
    Une propriété dans le Wisconsin
    - Un immeuble de 3 étages à New Jersey
    22° - Un hôtel de 90 chambres à Casablanca
    - Un hôtel de 60 chambres à Marrakech
    - Un hôtel de 48 chambres à Paris XIVe
    - un hôtel de 50 chambres en Suisse.

    •ACTIONS
    23° - Des actions dans les structures suivantes, soit directement ou indirectement :
    - Aibd (20 % des actions totales)
    - Daport Sénégal (30 % desactions)
    - Ben Laden Sénégal (20 % des actions)
    - Dakar Dem Dikk (80 % des actions totales)
    - Sattar ( 30 % des actions)
    - Oil Libya (30 % des actions)
    - Zam Zam (20 % des actions)
    - Jafza Sénégal (10 % des actions)
    - Veolia Sénégal (10 % des actions)
    - Gecom Industries (20 % des actions)
    - Iris Sénégal ( 20 % des actions)
    - Expresso Sénégal (15 % des actions)
    - Delarue Sénégal (5 % des actions)
    - Mediatique Afrique (10 % des actions)
    - Africa Salt (10 % des actions)
    - Dp World Sénégal (10 % des actions)
    - Henan Chine Sénégal (10 % des actions)
    - Offnor Shipping Sénégal (20 % des actions)
    - Serpm (Société d’Etude et de Réalisations des Phosphates de Matam, 25 % des actions)
    - Cabinet Cice (30 % des actions) -
    Divers comptes en banque, soit à son nom ou au nom de Abdullah Wad, ou au nom de Aboula Tzipi Wade ou au nom de Abadalaye Fabien Wade :

    •BANQUES
    * 4 comptes bancaires à Dubaï contenant respectivement :
    - Commercial Bank Of Dubaï => 32,5 millions de dollars
    - CityBank => 26,3 millions de dollars
    - Emirate Bank => 16,1 millions de dollars
    - Standard Chartered Bank => 10,9 millions de dollars
    * 2 comptes bancaires à Chypres : Bank of Cyprus => 22 millions de dollars ;Hellenic Bank => 14 millions de dollars
    - 4 comptes bancaires en France contenant respectivement : - Société générale => 17,6 millions d’euros
    - Bnp Paribas => 14,3 millions d’euros - Ex-Credit Lyonnais => 8,2 millions d’euros
    - Hsbc Paris => 3,2 millions d’euros
    - 2 comptes bancaires aux Usa :
    - Bank of America => 6,2 millions de dollars
    - Hsbc => 2,8 millions de dollars
    2 comptes bancaires en Suisse :
    - Banque Migros => 43 millions Chf
    - Banque Coop => 65,2 millions Chf 25°
    - Un parti politique dont il est le seul actionnaire à 100 %.
    • Le patrimoine mobilier et immobilier du parti est en copropriété avec son fils Karim
    Karim Ada : 500 voitures Pickup,
    150 voitures 4x4,
    35 voitures 8x8,
    1 avion de 20 places,
    1 Péniche,
    1 Yacht stationné à Nice,
    1 permanence neuve construite sur un terrain de 5000 m2

  • Le 21 mars 2011 à 17:22, par NABA En réponse à : Abdoulaye Wade appelle les intellectuels du monde entier à se pencher sur les moyens « d’arrêter les dérives qui menacent l’humanité » (2/2)

    Monsieur WADE a lieu même un problème de dérive de son pouvoir. Il n’a qu’a resoudre ça dabord

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