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Manifestations des scolaires : Les manipulations et les infiltrations ont pris le dessus

Publié le jeudi 17 mars 2011 à 00h22min

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Disons le tout net et sans retenue : les différentes manifestations actuelles des élèves et étudiants n’ont plus rien à voir avec la justice pour Justin ZONGO et autres. Si dès le départ la lutte engagée était bien légitime et partagée par tous, au fil du temps des opportunistes tapis dans l’ombre sont sortis pour mettre la stabilité sociale en danger et à l’allure où vont les choses, c’est même les fondements de la République qui sont menacés. Il est donc temps d’agir pour mettre fin à ces agissements d’une autre époque.

Dès le début de cette crise consécutive au décès de l’élève ZONGO Justin, aucun démocrate sincère ne pouvait condamner la réaction des élèves de Koudougou, même si la manière n’y était pas. Réaction donc légitime et compréhensible. Malheureusement, il se trouve dans ce pays, des gens qui se disent démocrates mais qui ne rêvent que de la chienlit pour pouvoir atteindre leurs objectifs aux antipodes des principes de la démocratie. C’est ainsi que pour ces derniers les manifestations des scolaires et des étudiants sont une aubaine à saisir pour mettre en chantier des projets politiques constamment remis dans les placards du fait de la maturité politique d’un peuple jaloux de sa démocratie et des institutions qu’il s’est librement donné.

Ces politiciens friands des méthodes des activistes du siècle, dernier telles qu’on en a vues dans la Russie de l’époque de la lutte des classes, voient toujours en le moindre malaise social la manifestation des conditions objectives pour la remise à jour de leur projet, un projet éculé dont ils ont peine à accepter que le monde actuel ne peut s’en accomoder. Ainsi des tracts invitant à un soulèvement populaire à la tunisienne vont envahir les cités, certains responsables d’élèves seront contactés pour la sale besogne. Ce qui s’est passé dans le Yatenga est la manifestation concrète d’une bonne organisation où les cibles ont été déterminées à l’avance.

Qui a dit manifestations planifiées ? Des vandales semblent avoir été payés pour le travail, et selon le gouverneur des Hauts-Bassins, ils se déplacent en cars et de ville en ville pour commettre leurs forfaits. Certains responsables d’élèves ne comprennent rien à ce qui se passe et sont même surpris que leur plan et itinéraire soient déjoués pour aboutir à des casses et incendies. Le parti au pouvoir, le CDP, dans sa dernière déclaration parvenue à notre rédaction a peint la situation en des termes clairs : « … le cours actuels des événements atteste clairement à présent que des forces occultes, à l’affût, se sont saisies de cette situation que nous déplorons pour déstabiliser notre pays en accord avec leurs alliés extérieurs, comme le montre la comptabilité de cette maniaque pyromanie, savamment inoculée à notre jeunesse et largement financée… »

Cette lecture de la situation met à nu la réalité des évènements que nous vivons ces jours derniers et montre si besoin en était que des Burkinabé ont décidé avec des appuis extérieurs de semer la m… dans ce pays dans l’espoir de voir leur rêve se réaliser. Un rêve qui s’éloigne au file des élections démocratiques organisées dans notre pays. C’est vraiment dommage que certains donneurs de leçons en démocratie semblent ne plus faire confiance à la démocratie et exaltent des méthodes vieilles des périodes des régimes d’exceptions.

Que pourront-ils dire le jour où l’histoire mettra leur complot lugubre à la face de l’opinion publique nationale et internationale ? En tout cas le parti au pouvoir semble être sûr et même très sûr de ce qu’il dit dans sa déclaration et l’opinion attend certainement avec impatience le jour où chacun devra s’expliquer face aux accusations répétées portées contre lui. Quand des responsables encouragent les scolaires et les étudiants à faire mieux que ce qu’ils ont déjà fait à Ouahigouya, quand de vieux responsables de partis politiques se retrouvent comme invités dans une rencontre d’étudiants, quand des vandales sont payés pour se déplacer de ville en ville pour casser et incendier les édifices…, on ne peut que se demander où nous allons et par la même occasion interpeller l’Etat régalien à prendre maintenant ses responsabilités parce que la République est menacée.

Elle est menacée par des Burkinabé tapis dans l’ombre et gracieusement financés par des parrains « légendaires » qui ne reculent devant rien quand il s’agit de nuire au Faso. Quand nous taxons certains responsables d’apatrides, ils se trouvent des gens pour dire que nous exagérons. Mais comment peut-on qualifier un Burkinabé qui reçoit de l’argent de l’extérieur pour détruire son pays en incitant des élèves à faire mieux dans les casses et autres actes de vandalisme ? Les démocrates et autres patriotes épris de paix et de justice sont donc prévenus et doivent se mobiliser pour barrer la route à ceux qui rêvent débout et espèrent vivement le chaos pour se réaliser.

En ces périodes difficiles pour la paix sociale et la démocratie, on ne peut que penser à Aristide BRIAND (1862-1932) qui disait : « Pour défendre l’existence de la nation, s’il avait fallu aller jusqu’à l’illégalité, je n’aurais pas hésité ». A méditer par chaque Burkinabé et par tous.o

Ben Alex BEOGO

L’Opinion

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