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SECOND TOUR DE LA PRESIDENTIELLE AU NIGER : Les candidats promettent d’accepter les résultats des urnes

Publié le lundi 14 mars 2011 à 00h38min

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Les Nigériens sont en train de façonner de la plus belle manière leur 7e République. En effet, ils se sont rendus aux urnes le samedi 12 mars 2011, pour départager les deux candidats en compétition au second tour que son Mahamadou Issoufou du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) Tarayya et Séini Oumarou du Mouvement national pour la société de développement (MNSD) Nassara. Comme au 1er tour, c’est le général de corps d’armée, chef de la junte au pouvoir, Salou Djibo qui a glissé le 1er bulletin dans l’urne au bureau de vote n° 00 logé à l’hôtel de ville. Incitatif, son geste l’a été, car les autres autorités ont illico presto, emboîté le pas au général. Leur vote a été suivi de celui des hommes politiques notamment les deux candidats qui ont fait preuve de fair-play en se donnant une poignée de main chaleureuse.

On n’atteint pas le ciel en un seul saut. Mais on construit ensemble l’escalier pour l’atteindre. C’est conscient de ce proverbe chinois que les Nigériens, unis comme un seul homme, ont parachevé le 12 mars dernier, le processus électoral qu’ils ont entamé le 31 janvier 2011. A travers cette élection, les Nigériens renforcent ainsi leur démocratie qui évolue en dent de scie à cause des nombreux régimes d’exception qu’ils ont connus. Pour ce second tour, ils étaient environ 6 400 000 électeurs selon le président de la Commission électorale nationale indépendante du Niger, Gousman Abdourahmane, à aller aux urnes.

Le nombre de bureau de vote, s’élevait à 2 899, repartis sur toute l’étendue du territoire national. Comme au 1er tour, c’est sous une forte escorte militaire que le général de corps d’armée, président du Conseil national pour la restauration de la démocratie, Salou Djibo a fait son entrée dans le bureau de vote n° 00 logé à l’hôtel de ville à 8h, heure locale. Après avoir accompli les formalités relatives au vote, il a, sans coup d’éclat, glissé son bulletin dans l’urne transparente sous le regard bienveillant des membres du bureau de vote. Se prêtant aux questions des journalistes, il a déclaré que le processus de la restauration de la démocratie entamé le 18 février 2010, date du renversement de l’ancien président Mamadou Tandja, tire vers son terme car le 12 mars marque le dernier jour de l’élection.

Il a invité les filles et fils du Niger en âge de voter à lui emboiter le pas en se rendant massivement dans les bureaux de vote. Le général de corps d’armée, a aussi lancé un appel aux deux candidats afin que chacun accepte la volonté des électeurs, en terme clair, que le perdant reconnaisse sa défaite. Parmi les autorités qui ont exercé leur droit civique à la suite du général, Salou Djbo, figuraient le Premier ministre, Mahamadou Danda, le ministre de l’Intérieur, Ousmane Cissé, le président de la CENI, Gousman Abdourahmane et le président de l’Observatoire national de la communication, Abdourahamane Ousmane.

Après le vote des autorités, les hommes politiques ont pris le relais. C’est le candidat malheureux, au 1er tour du scrutin, Amadou Boubacar Cissé de l’Union pour la démocratie et la république (UDR), qui a ouvert le bal. Il était 9 h 20 mn lorsqu’il franchissait le seuil de la porte du bureau de vote n° 00 où on dénombrait 166 inscrits selon la présidente, Abderhamane Fatsouma . Accompagné de son épouse, il a accompli son devoir civique avant d’exprimer ses sentiments de satisfaction d’avoir atteint le bout d’un processus qui a été relativement perturbé depuis 2009. Pour lui, le calme et la sérénité qui ont prévalu durant le déroulement du scrutin montrent la maturité du peuple nigérien.

Il s’est dit confiant quant à la victoire du candidat qu’il soutient en la personne de Mahamadou Issoufou. Il a confié que son candidat acceptera les résultats qui seront publiés à l’issue du scrutin. L’ancien Premier ministre de Mamadou Tandja, Hama Amadou, classé 3e au 1er tour du scrutin présidentiel, a aussi promis de respecter la volonté du peuple nigérien. Arrivé autour de 9h 40 mn, ce dernier, après avoir voté, a exprimé des sentiments de soulagement car pour lui, à travers le vote du 12 mars 2011, on arrive à la fin du processus électoral au Niger. Tout comme le premier, il a souhaité que le candidat Mahamadou Issoufou qu’il a rallié au détriment de Séini Oumarou, sort vainqueur du scrutin.

Il était 9 heures 45mn lorsque ce dernier, arrivé en seconde position avec 23% des voix au 1er tour du scrutin, franchissait le portail. Accompagné aussi de son épouse, il a accompli son droit civique avant de se prêter aux questions des journalistes. Il a déclaré avoir voté dans la plus grande sérénité et en tire une grande satisfaction. Il a tenu à féliciter les autorités de la transition pour avoir tenu leurs engagements. Même si certains estiment qu’il a moins de chance de battre son adversaire, il s’est dit très confiant car pour lui, la politique à ce stade n’est pas un jeu d’arithmétique.

Avant de quitter les lieux, son adversaire Mahamadou Issoufou, arrivé 1er au 1er tour avec 36 % des voix et qui bénéficie aujourd’hui du soutien de 34 partis, est arrivé. Tout vêtu de blanc et coiffé de son légendaire bonnet rouge, il a échangé quelques mots avec son vis-à vis, Séini Oumarou qui s’arc-boute sur 20 partis, avant de s’introduire dans la salle. Mieux, il lui a donné une poignée de main chaleureuse qui témoigne de son fair-play. Pour un candidat qui dit incarner le changement et l’union, le jeu en valait la chandelle. Car, il a, non seulement l’avantage de convaincre l’adversaire du sentiment de fair-play que l’on nourrit à son égard, mais aussi et surtout de faire comprendre à l’électorat qu’au-delà de la compétition, le respect mutuel est primordial.

C’est avec un geste rassurant que le candidat Mahamadou Issoufou a glissé son bulletin dans l’urne. Ses deux épouses en ont fait de même. « Je suis confiant, nous allons remporter cette élection », a déclaré l’opposant historique. Chacun des deux candidats a par ailleurs promis d’accepter les résultats qui sortiront des urnes. Du bureau de vote n° 00, nous avons mis le cap sur l’école Wright située au quartier Kalley centre. Nous y avons visité les bureaux de vote n°20, 21 et 140 dans lesquels étaient inscrits respectivement 454, 263, et 270 électeurs.

Manque d’affluence

Mais l’affluence n’était pas au rendez-vous dans l’ensemble des 3 bureaux de vote comme au 1er tour car les électeurs venaient aux comptes-gouttes, ont confié les présidents desdits bureaux. Si les bureaux de vote n°21 et 140 ont ouvert autour de 7 heures 30, cela n’est pas le cas au niveau du bureau de vote n°20 où les électeurs n’ont pu accomplir leur droit civique qu’à partir de 10 heures. Selon le président dudit bureau, Abdoulaye Moumouni Moussa, ce retard entre autres, est dû à l’absence d’un accesseur que le corps électoral a été obligé de remplacer.

Outre ce fait, aucun problème majeur ne nous a été signalé par M. Abdoulaye Moussa. Ses collègues des deux autres bureaux ont aussi soutenu que les votes se dérouleraient correctement car ils n’avaient rencontré aucun incident notable. Au niveau des bureaux de vote n°71 et 73 logés à l’école Sabongari , le vote se déroulait correctement selon les présidents de ces bureaux que sont Nouhou Bonkano et Ibrahim Mahamadou. On dénombrait dans chacun des bureaux de vote, 497 inscrits. Comme dans les bureaux précédents, il n’y avait pas de rangs d’électeurs . C’est aux environs de 16 heures que l’affluence se faisait remarquer dans les deux bureaux de vote.

Les attentes des électeurs

Mais qu’à cela ne tienne, les quelques votants que nous avons rencontrés, ont exprimé leurs attentes vis-à vis du futur président. "Cela fait longtemps qu’il n’y a pas de changement. C’est pourquoi je suis venu exercer mon droit civique en espérant qu’il y aura un changement", a déclaré le jeune Abdoul Aziz Mokaila. Pour lui, le futur président du Niger doit faire en sorte qu’il y ait des emplois pour les jeunes car beaucoup sont au chômage. "J’ai voté le candidat Mahamadou Issoufou parce que c’est le seul qui n’a pas encore été au pouvoir depuis près de deux décennies.

Je pense qu’il pourra apporter le changement que nous attendons", s’est exprimé le jeune Abdoul Aziz. Pour sa part, Mme Alahari Harira, a dit avoir voté parce que ce scrutin est d’une importance capitale du fait qu’il s’agit d’élire celui qui va guider le peuple et toute la nation nigérienne. Elle a par ailleurs invité ses sœurs à voter massivement le candidat de leur choix notamment celui qui répond le mieux aux aspirations du peuple. Mme Harira a émis le vœu que le futur président du Niger se démarque du nouveau code de la famille qui est en voie d’adoption car celui-ci n’est pas conforme aux prescriptions du saint coran qui reconnaissent les droits et devoirs de la femme.

Quant au directeur de campagne de l’Alliance nigérienne pour la démocratie et le progrès, (ANDP) Zaman Lahiya, Alh Dan Abdoulkarim, il a souhaité que l’élection se déroule dans le calme et dans la paix, afin que le Niger retrouve le chemin de la démocratie. L’élection de son candidat, Mahamadou Issoufou, est a-t-il dit, une question de formalité, pour ainsi dire que son élection ne souffre d’aucun doute. Rappelant quelques points du programme de son candidat, il a indiqué que la première bataille sera de s’attaquer à la famine, d’offrir une meilleure éducation aux filles et fils du Niger et faire en sorte que les exportations et les importations soient une réalité au pays de Diori Hamani, père de la nation.

"J’ai voté et j’invite les autres à faire de même. Mon souhait est que le président qui sera élu soit un homme qui prendra en compte les préoccupations de tous les Nigériens et non celles d’un clan", a laissé entendre l’électeur, Abdoul Moumouni. La cinquantaine bien sonnée, il a traduit sa joie d’avoir accordé sa voix au candidat de son choix, dont il s’est sagement gardé de révélé le nom. Être un citoyen irréprochable. Voilà la raison qui a conduit El Hadj Amadou Djibo au bureau de vote n°73 qui se trouve à l’école Sabongari où il s’est fait aider afin de pouvoir exercer son droit civique. Agé de 79 ans, il estime que le vote est un acte citoyen que chaque personne en âge de voter doit effectuer.

Il a aussi émis le même vœu que son prédécesseur. Mahamoudou Kakandia, un autre électeur d’une cinquantaine d’années, a abandonné son métier pour aller contribuer à l’avancement de la démocratie au Niger. "Je souhaite que le candidat qui sera élu prenne à bras le corps les préoccupations de la jeunesse. Qu’il respecte ses engagements", a-t-il conclu. Après l’arrêt des votes, les différents bureaux ont entamé le dépouillement. Au niveau du bureau de vote n°00, c’est le candidat du PNDS, Mahamadou Issoufou qui vient en tête avec 185 voix contre 51 pour son adversaire, Séini Oumarou. Mais ce résultat est très infime pour dégager une véritable tendance car le pays compte 2 899 bureaux de vote.

La centralisation des résultats se poursuivait hier soir au siège de la CENI dont les membres restaient muets sur les premières tendances. Mais tout porte à croire que c’est Mahamadou Issoufou qui est en tête. Tout ce que l’on peut affirmer pour l’instant est que les votes se sont bien déroulés dans la majorité des bureaux de vote. Il nous a certes été rapporté que des gens auraient été arrêtés pour tentative de fraude dans la localité de Konni mais comme nous n’avons pas eu plus de détail sur ce sujet, il est difficile d’affirmer quoi que ce soit.


Propos des autorités, des candidats et des observateurs

Le général de corps d’armée Salou Djibo "Je viens d’accomplir mon droit civique et je demande aux citoyens de faire autant. Je lance un appel aux deux candidats pour qu’à l’issue du scrutin le perdant accepte de reconnaître sa défaite. Je lance également un appel aux militants des deux candidats, d’être vigilants et d’aller voter dans le calme, la sérénité et surtout dans le respect de la loi. S’il y a des réclamations à faire, qu’ils attendent, il y a des juridictions compétentes pour les régler. Nous voulons la stabilité et nous pensons qu’à partir d’aujourd’hui, le Niger retrouvera la stabilité avec le nouveau président démocratiquement élu. Nous pensons que si nous réussissons ce jour si honorable, si exceptionnel, nous aurions apporté cette démocratie qui donnera plus d’exemple à l’Afrique, au monde et à tous les Nigériens en particulier".

Séini Oumarou, candidat du MNSD

"Nous venons d’accomplir notre droit civique et nous en tirons une grande satisfaction. Une seconde satisfaction, c’est de nous avoir permis d’être les acteurs privilégiés de la fin de ce processus électoral. Et je profite remercier l’ensemble des autorités de la transition d’avoir tenu leurs engagements. Je suis très confiant et je l’ai dit tout au long de la campagne. Tous les résultats doivent être remis à zéro pour ce second tour donc je ne vois pas pourquoi je ne serai pas confiant. Par rapport à l’acceptation des résultats, il faut voir cela à deux niveaux, il y a les résultats qui sont proclamés par la CENI et leur validation par le Conseil constitutionnel, ce qui permet au cas où vous le souhaiteriez de faire des recours. Donc, même si on est pas d’accord, nous allons faire des recours dans le strict respect des textes règlementaires."

Mahamadou Issoufou candidat du PNDS

"Nous sommes confiants et je pense que nous allons remporter cette élection. Comme vous le savez, je suis déjà arrivé premier au 1er tour avec 36% des voix. Au second tour j’ai eu des soutiens importants de certains candidats du 1er tour notamment l’ancien Premier ministre Hama Amadou qui est arrivé 3e avec 19% des voix et compte tenu des conditions dans lesquelles s’est déroulée la campagne, je pense que le report des voix des autres candidats pour moi sera important. Bien sûr que je suis prêt à accepter les résultats des urnes et je suis aussi prêt à me soumettre à l’arbitrage du peuple nigérien. Du reste, j’ai appelé la preuve aux scrutins précédents de 1999 et 2000 au cours desquels j’ai accepté ma défaite au second tour. Je me suis même déplacé pour aller féliciter le vainqueur. Je suis un démocrate convaincu et je suis toujours d’accord avec l’arbitrage de mon peuple".

Le Premier ministre Mahamadou Danda

"Je remercie Dieu de nous avoir montré ce jour. Je rends hommage au peuple nigérien et aux leaders politiques, à la société civile et à tous les acteurs qui ont contribué à atteindre ce jour. Je pense que tout le monde est témoin que tout se passe dans la sérénité. Notre souhait est que cette tendance observée aujourd’hui, se poursuive. En tant que autorité de transition, nous ne pouvons que remercier le peuple nigérien et aussi la presse car sans elle et la société civile, je pense que ce qu’on a vu aujourd’hui, on ne l’aurait pas atteint. Je pense qu’aujourd’hui, chacun doit aller exercer son devoir".

Président de la CENI, Gousman Abdourahmane

Le vote se déroule normalement comme nous l’avons souhaité. Pour ce second tour, nous avons environ 6 400 000 inscrits. Pour l’instant, aucune difficulté ne nous a été signalée. Je lance un appel aux citoyens afin qu’ils aillent voter massivement. Nous allons commencer à réceptionner les résultats et dans 48h, si tout va bien tout sera ok. Aucune œuvre humaine n’est parfaite et nous avons tenu compte de certaines recommandations pour corriger les insuffisances constatées au 1er tour. Par rapport aux presumés fraudeurs, nous les avons arrêtés. "

Khalifa Ababacar Sall, chef de mission de l’Union africaine

"Les impressions de départ se sont avérées. Nous nous attendions à un scrutin mieux organisé qui se déroulerait dans le calme, la sérénité et la transparence. Nous attendons de voir si la dernière qualification sera au rendez-vous. Ce qui nous est revenu est que le scrutin s’est déroulé dans les conditions ci-dessus citées. Le taux de participation était faible le matin mais il s’est beaucoup amélioré dans la soirée. Donc, nous devons nous réjouir pour le fait que les autorités nigériennes aient réussi à organiser un scrutin qui pour l’instant présente des conditions de sérénité et de sincérité".

Ousmane Cissé, ministre de l’Intérieur

"Je remercie le peuple nigérien, tous ceux qui se sont investis durant ce processus pour nous accompagner. C’est également un sentiment de satisfaction puisque nous sommes pratiquement au terme de ce processus enclenché depuis le 18 février 2010. Le général Salou Djibo s’est personnellement engagé pour le succès de ce processus. Le second tour comme on le dit chez nous, s’est vraiment bouclé".

Abdourahamane Ousmane président de l’ONC

"C’est un sentiment de satisfaction d’avoir accompli mon droit civique en tant que citoyen. Depuis le 18 février 2010, notre pays a amorcé sa marche vers le retour à la vie constitutionnelle normale. Nous avons organisé plusieurs scrutins et celui d’aujourd’hui marque la fin du processus électoral. C’est pourquoi nous ne pouvons que nous réjouir du fait que ce processus se soit déroulé dans de bonnes conditions. Nous espérons que la phase finale se déroulera dans les mêmes conditions que les précédentes. De façon générale, les médias, qu’ils soient nationaux ou internationaux, se sont bien comportés en privilégiant le droit du public à une information crédible et surtout en prenant le soin de promouvoir le pluralisme politique".

Marou Amadou, président du Conseil consultatif

"Mon souhait le plus ardent est que les deux candidats, sachent qu’à partir de ce jour 12 mars 2011 jusqu’au 6 avril, ils ont une lourde responsabilité. Pour les autorités de la transition, cela signifie la fin de la transition. La CENI a organisé en amont correctement, techniquement et matériellement les élections. Les partis politiques sont responsables de la mobilisation sereine des citoyens pour aller voter tranquillement. Et en le faisant, ils créent ainsi les conditions pour notre pays d’entamer un nouveau départ pour la démocratie qui, je pense, sera consacrée au développement de notre pays. En 12 mois, nous avons réussi le pari de faire ce que nous avions promis de réaliser et dans le désintéressement total. Je pense que tous les Nigériens doivent être fiers car ce n’est pas partout qu’on organise 6 élections en 6 mois sans que des individus ne s’administrent des gifles".

Dabadi ZOUMBARA Envoyé spécial

Le Pays

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