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Situation nationale : Privilégier encore et encore l’apaisement !

Publié le lundi 14 mars 2011 à 00h41min

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C’est une lapalissade de dire aujourd’hui que la paix dans notre pays est menacée, avec les violentes manifestations de rue consécutives à la mort de l’élève Justin Zongo. Un palier vient d’être franchi avec l’entrée en scène le vendredi dernier, de la puissante Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB) qui revendique justice pour ses membres victimes des échauffourées meurtrières de Koudougou.

Et quand l’on ajoute à ces vagues infernales de protestations avec leurs lots de victimes et de destructions de biens, la volonté des syndicats d’aller en grève, il y a visiblement de quoi craindre pour la stabilité nationale, qui ne saurait évidemment être une fin en soi, car impliquant la protection de la veuve et de l’orphelin, la justice pour tous.

Mais, quoi qu’il en soit, les protagonistes de la scène nationale, par ces temps qui courent, ne devraient pas perdre de vue la paix. En clair, il faut privilégier encore et encore l’apaisement.
La paix, on ne le dira jamais assez, n’est pas l’affaire d’une seule personne ou d’une seule composante de la société. Elle est une œuvre collective. La paix ne repose pas fondamentalement sur les mots même si ceux-ci peuvent y contribuer pour beaucoup, mais surtout sur les agissements de chacun au quotidien. Elle est, pour reprendre l’expression de feu le président Félix Houphouët Boigny, « un comportement ». Et dans ces moments difficiles que traverse notre pays, chaque Burkinabè devrait en prendre conscience.

Pour vivre en paix, il ne suffit pas de s’abstenir de provoquer autrui. Encore faut-il accepter d’être provoqué sans réagir. En vérité, l’homme pacifique, dans sa vie, doit s’inspirer des valeurs de pardon, d’humilité et de compréhension envers l’autre dans ses faiblesses, dans ses moments d’égarement. Comme on le dit souvent, on n’est pas toujours obligé de répondre au coup de patte de l’âne.

Etre pour la paix ou la prôner ne signifie nullement que l’on a peur de se battre ou que l’on est incapable d’entrer en conflit. Bien au contraire, c’est plutôt faire preuve de lucidité, de discernement face à une situation donnée. Parce que le conflit ou la guerre n’est pas toujours la meilleure façon de résoudre un problème. En effet, il arrive souvent que l’on sorte perdant d’un conflit provoqué par soi-même et dont on aurait pu faire l’économie si l’on avait réfléchi par deux fois avant de l’enclencher.

C’est pourquoi, il faut savoir parfois explorer d’autres pistes plus indiquées comme les concertations, le dialogue pour le règlement des problèmes qui surviennent. Bien sûr qu’il arrive que ces canaux démocratiques présentent aussi des limites, surtout quand il y a manque de vigilance ou de bonne foi de la part des parties prenantes ; mais ce n’est pas à tous les coups qu’il y a fiasco.

Tout ceci, pour dire que nos acteurs nationaux ont la possibilité de trouver des solutions à la crise actuelle sans remettre en cause la paix sociale, pour peu qu’ils ne perdent pas de vue l’intérêt supérieur de la nation.

Cela est d’autant plus envisageable que tout le monde s’accorde à dire que justice doit être rendue dans l’affaire Justin Zongo. C’est une des rares fois que l’on observe une unanimité nationale, même au sein de la classe politique, généralement divisée.
Il ne reste apparemment qu’à réunir les conditions de réalisation de cette justice qui serait difficile à rendre dans une situation d’instabilité. Sans paix, tout dans un pays devient problématique, y compris la justice.

Du reste, tout conflit, toute guerre finit toujours par la paix. Alors, pourquoi devons-nous au Burkina Faso courir ce risque de la perdre, si l’on a une possibilité de la conserver et de la mettre au service du progrès social ?

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 14 mars 2011 à 07:48, par onemansow1 En réponse à : Situation nationale : Privilégier encore et encore l’apaisement !

    Gregoire Bazie, cest bien dit. Comment voulez vs justice cette instabilite ? Les gens veulent des ocasions pr grever, pr ne pas travailler et pour casser. Abaaaaa. Vs aussi. Ns voulons tous la justice mais soyons oci intelligent

  • Le 14 mars 2011 à 11:58, par suka lobbo En réponse à : Situation nationale : Privilégier encore et encore l’apaisement !

    une très bonne réflexion qu’est la votre,mais que voulez_vous dans une société en état de pourrissement qu’est la notre.
    une société dans laquelle le plus fort se moque et méprise le plus faible,un contexte de condamnation à la résignation pour les opprimés,dans un système d’individualisme en puissance,ou l’on ne sent les moralisateurs que lorsque ça chauffe,une fois la tempête passée,ils deviennent pour la majorité des politiciens.

  • Le 14 mars 2011 à 16:51, par Une lectrice En réponse à : Situation nationale : Privilégier encore et encore l’apaisement !

    Joli article plein de bons sens, j’espère que vous serez lu et surtout suivi dans votre vision des choses. C’est de ce genre de discours dont on a besoin par ces temps qui courent, on est pas tous obligés de passer par une révolution pour instaurer la paix. Au Burkina on devrait préserver ce qu’on a et revendiquer encore plus, mais de grâce ne mettons pas en péril nos acquis,même si certains sont convaincus qu’on ne dispose de rien (liberté, bonnes conditions de vie...)une fois dans le chaos nous regretteront tous ce dont on dispose actuellment. Que Dieu bénisse le Burkina Faso

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