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MANIFESTATIONS SCOLAIRES : La nécessité d’établir un vrai dialogue

Publié le vendredi 11 mars 2011 à 01h03min

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Après les concessions faites dans l’affaire du décès de l’élève Justin Zongo, le gouvernement a décidé de changer de ton face aux manifestants qui, visiblement ne semblent pas être en phase avec les autorités. Arrestation des policiers impliqués dans les coups et blessures, limogeage du gouverneur du Centre-Ouest, encasernement des forces de l’ordre etc. , voilà la batterie de mesures qui étaient censées calmer les manifestants et donner des gages de bonne volonté du pouvoir.

Mais, les élèves et les étudiants ne l’entendent pas de cette oreille. Ils prévoient une marche sur la direction générale de la police le vendredi 11 mars prochain à Ouagadougou. Le gouvernement a certainement raison de prendre les devants pour éviter que la chienlit s’installe. A cause du vent des contestations populaires dans le monde arabe et peut-être à cause du FESPACO, il avait quelque peu fléchi. Quoi de plus normal qu’il veuille reprendre la main pour apaiser la situation. Et d’ailleurs, on le comprendrait : les Burkinabè ne veulent plus que le sang coule ; et quoi qu’on dise, il y a eu trop de casses pour un pays qui compte tous les jours sur des bailleurs de fonds pour équiper ses services.

Il faut se demander alors pourquoi, en dépit des gages de bonne volonté de faire la lumière sur cette affaire, les élèves n’y croient pas ou en tout cas très peu. La réponse, il faut la chercher dans la crise de confiance entre les autorités et les populations. On peut comprendre qu’il faut laisser du temps à la justice. Mais, venant du pouvoir, c’est du déjà entendu et les exemples sont malheureusement légion. Pourquoi faudrait-il croire à ce discours alors que la justice tarde à dire le droit dans plusieurs dossiers pendants, certains même ayant empoisonné la vie nationale à un certain moment ? Il est donc difficile de faire croire aux populations que dans ce cas-ci, la justice peut faire vite, ou, à tout le moins, que les gages donnés par le gouvernement sont crédibles.

La nécessité d’un vrai dialogue s’impose donc au Burkina ; un dialogue sincère, même après l’accalmie et qu’on n’enterre pas sitôt la crise passée. C’est en effet la tradition au Burkina. Même les forces morales, notamment les leaders religieux et coutumiers, ont bien souvent l’impression qu’elles sont utilisées pour éteindre le feu parce que ceux qui leur demandent ce service, ignorent par la suite royalement leurs solutions. Pendant qu’on y est, pourquoi ne pas associer les élèves et les étudiants dans la recherche de la vérité, à travers une commission d’enquête ?

Ce serait leur faire accepter qu’une partie de la solution se trouve entre leurs mains et minimiser les soupçons de tripatouillage qui entourent ce genre d’initiatives. De ce qui précède, on se rend bien compte qu’un communiqué ne suffira certainement pas à calmer les choses. Il en faudra bien plus, en termes de crédit et d’assurance claire, que toute la lumière sera faite sur les évènements de Koudougou.

Dayang-ne-Wendé P. SILGA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 11 mars 2011 à 09:30, par le solutionneur En réponse à : MANIFESTATIONS SCOLAIRES : La nécessité d’établir un vrai dialogue

    Plagions Norbert ZONGO qui disait : "Tous les peuples ont les dirigeants qu’ils méritent" et disons : "Tous les dirigeants ont les élèves qu’ils méritent". Au Lieu d’incriminer une main invisible (derrière tout cela), posons nous les bonnes questions : depuis 24 ans de pouvoir, qu’avons nous fait comme effort pour éviter cette situation ? Que sommes nous entrain de faire pour gérer la situation et qu’allons nous faire demain pour prévenir une telle situation". L’ère où l’armée tirait au hasard sur les populations civiles est dépassé depuis l’immolation de Mohamed Bouazizi en Tunisie. De nos jours, la répression ne peut plus rien gérer. En réalité, c’est parce que beaucoup de dirigeants africains manquent d’honnêteté ils refusent de diriger leur peuple comme il aurait voulu être dirigés s’ils étaient à la place du place. Tout le problème réside dans ce manque d’éthique politique ou éthique de gouvernance. Que Dieu aident les pauvres et les siens !

  • Le 11 mars 2011 à 22:10, par Mareshal En réponse à : MANIFESTATIONS SCOLAIRES : La nécessité d’établir un vrai dialogue

    les autorités se coient toujours plus malin mais ils ne savent pas qu’ils ont atteint leur limite. Même ton enfant tu ne peut pas le berner plus de deux fois a moins qu’il ne soit idiot. ces gars veulent toujours jouer sur le temps tout en se disant que le peuple a la mémoire courte qu’il oublie même les crimes les plus odieux mais ça ne marche pas on a vu avec Norbert ZONGO, David OUEDRAOGO et autres. ces violences sont une conséquence logique du pourritisme des sociétés dont les bases politiques et économiques reposent sur l’arbitraire et qui ont érigé le mensonge en sustème de gouvernement.

  • Le 11 mars 2011 à 23:28, par N’maway En réponse à : MANIFESTATIONS SCOLAIRES : La nécessité d’établir un vrai dialogue

    Tres tres bon article. Merci

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