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Présidentielle au Bénin : L’incertitude jusqu’au seuil de l’isoloir

Publié le vendredi 4 mars 2011 à 03h46min

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Les Béninois se rendront-ils aux urnes ce dimanche 6 mars comme cela se dessine ? Telle est la question qui ne finit pas de tarauder bien d’esprits dans ce pays. Initialement prévue pour le 27 février 2011, la première manche de la présidentielle béninoise a été reportée d’une semaine afin de régler les derniers couacs. Mais la date retenue du 6 mars 2011 est-elle vraiment la bonne ? En tout cas, hier jeudi, alors que nous tracions ces lignes, rien n’avait été annoncé dans le sens d’un nouveau report de cette présidentielle, qui ne cesse de faire des gorges chaudes du côté de l’Atlantique.

Casus belli : l’exclusion d’un 1,3 million d’électeurs, l’indisponibilité de la liste électorale permanente informatisée, cette tant querellée LEPI, et la non- distribution des cartes d’électeurs ; toutes choses au sujet desquelles le gouvernement botte en touche, peu enclin qu’il est à donner son quitus à un nouveau report de l’échéance du 6 mars, de crainte de créer un vide juridique, préjudiciable à son champion, Boni Yayi.

Qu’à quelque 72 heures de la date fatidique, les électeurs soient encore à se demander si oui ou non ils seront appelés aux urnes signifie que les Béninois nagent dans une totale incertitude, qui pourrait influer de manière perceptible sur le taux de participation. Une incertitude donc qui reste un véritable goulot d’étranglement-on attendait mieux de la classe politique béninoise dont la maturité est célébrée en Afrique-, d’une échéance électorale sans fausse note.

Mais sur le terrain, rien ne semble entamer la détermination des 14 postulants à mouiller le maillot pour livrer leurs messages à la population afin d’obtenir la clé d’accès au palais de la Marina, siège de la Présidence à Cotonou. Mais, autre report ou pas, le Bénin reste fondamentalement différent de bien de pays africains, où l’opposition est l’ombre d’elle-même, réduite à sa portion congrue.

Dans ce pays considéré naguère comme le quartier latin de l’Afrique, il existe des hommes politiques de poids, autant du côté du pouvoir que de l’opposition, qui peuvent à tout moment, grâce à leur équation personnelle, faire la différence. Et pour rien au monde ils ne prendraient prétexte de leurs divergences de points de vue d’avec le pouvoir pour boycotter cette présidentielle. Ici, aucun des candidats, fût-il bénéficiaire de la fameuse prime au sortant, ne pense sérieusement rafler la mise dès le premier tour. Un second tour est donc inévitable.

Et, hormis l’outsider Abdoulaye Bio –Tchané, dont on mesure encore mal la réelle représentativité sur le terrain, bien d’observateurs pensent que cette présidentielle pourrait être un remake de 2005, où Adrien Houngbédji, le leader naturel de l’opposition, avait recueilli 24,12% des voix contre 35,63% pour Boni Yayi, ce qui fit d’eux les qualifiés pour le second tour. Il faut régler la machine électorale pour que le Bénin reste encore ce phare qui éclaire toute une partie du continent en matière de démocratie !

Par Boureima Diallo

L’Observateur Paalga

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