C’est un monde : "Rubygate" et mat !
Berlusconi ne sait plus où mettre... Silvio ! Surtout lorsque Ruby se rappelle de façon si désastreuse à son souvenir de Don Juan. Le 13 février dernier, juste à la veille de la fête des amoureux, des centaines de milliers de femmes -on parle de 500 000 à Rome !- se sont mobilisées pour défiler et défier le cavaliere italiano. Mais pas qu’à Rome. Dans plus de 200 autres villes d’Italie, la réprobation était unanime face aux frasques du président du Conseil. En cause cette fois-ci, Ruby, qui porte bien son surnom, une prostituée mineure que Silvio s’est payée, euh... au propre, au figuré et au charnel, et dont l’effet boomerang lui tombe dessus bang, comme un coup de poing en plein visage et juste en dessous de la ceinture !
But de cette marche inédite : « Les femmes ne veulent pas être considérées comme des objets érotiques ou sexuels ou comme des prostituées. Elles en ont assez des images de Silvio Berlusconi avec des prostituées à des fêtes dans ses villas. » Aussi dénoncent-elles, ces braves madones, l’attitude machiste de Silvio Berlusconi et demandent sa démission. Rien de plus, rien de moins. Répondant à une pétition lancée sur Internet, le mouvement d’humeur des femmes a plutôt été un succès. Silvio, c’est sûr, doit en avoir tremblé dans son caleçon. D’autant que ce « Rubygate », plus que les autres affaires dont il est coutumier et dont on se gausse ici et là, risque de l’emporter vraiment.
Le cavaliere, qui crie à « une cabale politique », a en effet été mis en examen mardi dernier pour « soupçons de relations sexuelles tarifées avec une mineure et de tentative d’étouffement de l’affaire ». Et l’on annonce déjà l’ouverture de son procès pour le 6 avril prochain à Milan. Cette fois-là, Karima el Mahroug, la craquante danseuse marocaine qui se fait appeler « Ruby », et qui n’avait pas 18 ans, l’âge légal de la prostitution en Italie au moment des faits, ne dansera pas pour Silvio. Il devra expliquer pourquoi et comment il a, selon le parquet, « usé de son influence pour faire libérer Ruby, interpellée fin mai pour un vol présumé d’un montant de 3 000 euros », tout en tentant d’étouffer toutes révélations sur l’affaire.
Bon, pourquoi ? On peut comprendre aisément. Mais quand on est président du Conseil, on doit aussi savoir donner de bons conseils et le bon exemple, non ?
Phil
Journal du Jeudi