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Tournée du directeur général de la SOFITEX : Les étapes du Tuy

Publié le jeudi 23 septembre 2004 à 06h25min

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Le directeur général de la Société burkinabè des fibres textiles (SOFITEX), Célestin Tiendrébéogo, a visité des champs de coton dans la province du Tuy.

Il a pu constater le stade d’évolution du coton dans une région où les superficies ont connu une extension de 21%.

Lors de cette sortie, M. Tiendrébéogo a visité des champs à Wali Koumbia, Sèbèdougou, Pè, Kari et Béréba. Il était accompagné entre autres du Directeur du développement de la production cotonnière (DDPC),Georges Yaméogo, du directeur technique Hamadou Ba, du chef de service presse et relations publiques, Hélène Traoré, du chef de la région cotonnière de Houndé Arsène Somda, du président de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB) François Traoré.

Dans le village de Wali, situé à 1,5 km de Koumbia, le directeur général de la SOFITEX a pu notamment voir des pieds de cotonniers de 38 capsules dans le champ du vice-président de l’UNPCB, François Tani. Ce qui fera dire au DDPC "J’aime des champs comme ça !".

A Koumbia, une curiosité a retenu l’attention du visiteur et de sa suite : un cotonnier au pied rouge et à la fibre blanche. Si la plupart des gens en étaient émus ou simplement étonnés ce ne fut pas le cas de M. Yaméogo qui affirme que c’est une variété émanant d’un mélange et précise que la couleur rouge repousse les mouches blanches par exemple. La particularité à Koumbia, est que la volonté d’extension des superficies est inhibée par les forêts classées de la Mou et de Kapo. La solution envisagée est de mettre l’accent sur le rendement qui peut atteindre deux hectares. Cela, a-t-on, appris est possible parce que la fumure organique est beaucoup utilisée.

A Pê, une pratique non recommandée a été constatée : le traitement des cotonniers à midi. A Sèbèdougou et à Kari, les vastes étendues des champs ont été contemplées à partir des véhicules de même qu’à Houndé et dans les environs.

Les visiteurs du jour tomberont à Béréba sur un cas atypique. Il s’agit d’un Peulh (Diédi Diallo) qui semble avoir abandonné ses bœufs et les verts pâturages au profit de la culture du coton. Il explique cela par le fait qu’elle est rentable. Cela l’a d’ailleurs poussé à exploiter 5 hectares contre 2,5 hectares l’année dernière. Il compte y récolter huit tonnes de coton. Il dit avoir été encadré par Zoubiessé Doyé, son parent à plaisanterie qui exploite juste à côté de son champ13 hectares.

A propos des récurrents conflits agriculteurs-éleveurs, voici le commentaire de ce Peulh agriculteur : "Le champ ne se déplace pas. Ce sont les bœufs qui se déplacent. Alors ce sont les bouviers les coupables". Etonnant de la part d’un Peulh ! Ses propres parents ne le reconnaîtraient même plus devant de tels propos.

Dans toutes les contrées visitées, la progression du cotonnier semble normale. Ceux qui ont fait des semis précoces ont par endroits commencé à récolter. Aux propriétaires de champs en phase de floraison capsulaire, le directeur général de la SOFITEX recommande une inspection quotidienne pour annihiler, à l’aide de traitements, tout risque d’attaque parasitaire. Il se dit confiant pour cette région à moins que la pluie ne fasse faux bond, ce qui n’est pas souhaitable.

Urbain KABORE


Quelques acteurs de la filière s’expriment

Arsène Somda chef de la région cotonnière de Houndé (A.S.) :

Nous avons eu un début de campagne difficile avec des pluies en mai, une poche de sécheresse en juin et une reprise des pluies en juillet. Aussi, avons-nous tous les stades de cotonniers (en fin de cycle, en début de végétation). C’est somme toute une campagne normale.

Sidwaya (S.) : Quelles sont vos attentes ?

A.S. : L’objectif que nous nous sommes assignés est de respecter la proportion de 1/5 de la production nationale. Nous l’avons déjà atteint en superficies. Nous comptons également l’atteindre pour la production cotonnière. En termes chiffrés la région a fait pour cette campagne 100 000 hectares. Nous attendons au minimum 100 000 tonnes de coton graines. La campagne écoulée, nous étions à 97 000 tonnes.

S. : Que pouvez-vous dire aux producteurs par rapport à l’enlèvement du coton qu’ils vont produire cette année ?

A.S. : Pour la campagne de commercialisation que nous venons de boucler, nous avons eu des difficultés en raison de l’importance de la production et du non démarrage à temps de l’ usine de Diébougou que nous attendions depuis le mois de février. Malheureusement, cette usine n’a pas pu être fonctionnelle dans les délais que nous avions souhaités. Tout cela fait que nous avons enregistré un retard dans l’évacuation du coton. Nous avons dû nous faire aider par les régions de Dédougou, Koudougou et Bobo-Dioulasso. Pour cette campagne, tous les moyens sont mis en œuvre pour qu’on ne vive pas les problèmes de l’année passée. Au niveau de Houndé, il y a la deuxième usine qui est en train de connaître une augmentation de sa capacité avec l’ajout d’une troisième égreneuse. L’usine de Diébougou est totalement prête et tout le coton du Sud-Ouest sera égrené à Diébougou. Il n’y a pas de crainte si on démarre tôt la campagne. La production attendue pourra ainsi être égrenée sans aucun transfert. On peut rassurer les producteurs que le parc industriel qui est au niveau de la région de Houndé peut égrener 130 000 à 135 000 tonnes avec 45 000 à Diébougou, 45 000 tonnes à Houndé 1 et 45 000 tonnes à Houndé 2.

S. : Il a été question de semences avariées. Votre commentaire ?

A.S. : Cette affaire de semences, nous l’avons découvert par la presse au mois d’août. Elle est la résultante d’une incompréhension entre un soit disant syndicat de producteurs et nous. Mais il faut savoir que la SOFITEX a ses interlocuteurs qui sont, entre autres, les groupements et unions de producteurs de coton. La semence reçue entre les mois d’août et de mai fait l’objet d’un test de semis par les producteurs auprès des jarres et des endroits mouillés comme nous le leur conseillons. Cela, pour vérifier la qualité. Lorsqu’un producteur se rend compte que la livraison qui lui a été faite n’est pas de qualité, nos agents sont automatiquement saisis. Ceux-ci nous mettent au courant et on procède à leur remplacement. Mais au niveau de la SOFITEX déjà ils font l’objet de test de germination et si le taux de germination tourne entre 70 et 90 %, nous les acceptons. Quand c’est en deçà de 70%, on fait des tests et s’il n’y a pas d’erreur de prélèvement, ces semences sont déclassées et envoyées aux huileries. Généralement, les semences sont bien testées avant d’être envoyées aux producteurs.

François Traoré, président de l’UNPCB : Les producteurs se sont sérieusement mis à la tâche et l’état actuel du coton nous prouve que l’objectif sera atteint. Notre petite inquiétude est une rupture de la pluie. Si elle continue, il n’y a pas d’inquiétude et l’on pourrait même dépasser l’objectif fixé. Ce qui est sûr, c’est que les rendements vont changer cette année. Si les superficies ensemencées tiennent bon, le rendement va forcement augmenter et les prévisions pourraient être dépassées.

propos recueillis par U.K.

Sidwaya

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