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CÔTE D’IVOIRE : La BCEAO serre la vis

Publié le mardi 15 février 2011 à 01h01min

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Est-ce l’hallali pour le régime de Laurent Gbagbo avec la fermeture de certaines banques ? Comme nous l’annoncions dans notre édition du week-end, l’argument économique va jouer un rôle déterminant dans le dénouement de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire. La BCEAO, la Banque centrale de l’Afrique de l’Ouest, vient de durcir sa position à l’égard des banques qui ne respecteraient pas ses directives en soutenant les activités économiques et financières du gouvernement de Laurent Gbagbo.

Un tour de vis supplémentaire qui fait suite à la rencontre entre le gouvernement et le bureau de la Fédération des associations professionnelles des établissements financiers et bancaires de l’espace UEMOA. L’objectif est clair : priver Laurent Gbagbo et son régime de ressources financières. En l’occurrence, la BCEAO met en garde tout établissement financier et bancaire qui, d’une façon ou d’une autre, utiliserait le système financier au profit du gouvernement de Gbagbo. En clair, c’est une sorte d’embargo financier qui ne dit pas son nom. Il s’agit de priver l’enfant de Mama du nerf de la guerre afin de le contraindre à négocier son départ, si tant est que l’idée de quitter son palais présidentiel demeure toujours une option pour lui.

La question est de savoir comment les banques ivoiriennes, livrées au régime de Gbagbo, vont appliquer une telle mesure ? D’autant que la représentation nationale de l’institut d’émission de la zone monétaire est désormais sous le contrôle militaire du gouvernement de Gbagbo. Que feront-elles si au moyen de la force, et contre leur gré, elles venaient à enfreindre la fatwa de la BCEAO ? Les responsables de la BICICI, de Access Bank et de Citibank, eux, n’ont pas traîné à réagir en fermant leur siège. Ils estiment ne plus être en mesure d’assurer leurs activités dans des conditions douteuses de sécurité juridique et comptable et de sécurité physique pour leurs employés. Les banques ivoiriennes sont sous pression d’un côté comme de l’autre et elles devront se déterminer le moment venu et en assumer toutes les conséquences.

Car il s’agit bien de cela, depuis le début de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire. L’UEMOA dont est membre la Côte d’Ivoire ne reconnaît pas la victoire de Gbagbo et le gouvernement qu’il a mis en place. Il était donc logique que son institut d’émission, garant de la bonne marche du système financier régional, prenne des dispositions conformes à la volonté de la Conférence des chefs d’Etat. C’est un précédent dans une union économique, qu’il y ait des sanctions à un tel niveau. Les puristes ont vite fait de critiquer le mélange de genres entre le politique et l’économique mais c’était oublier qu’en matière de relations internationales, ces deux éléments sont les faces d’une même médaille.

Les sanctions économiques sont de nature politique et dans la situation exceptionnelle de la Côte d’Ivoire, c’est un moindre mal, surtout que l’UA et la CEDEAO ne semblent pas très déterminées à user rapidement de cette « force légitime ». En attendant, la sous-région a décidé de jouer sur le terrain de prédilection de Laurent Gbagbo, qui est la tactique de l’usure. Le clan Gbagbo a longtemps surfé sur la menace du coup de force de la CEDEAO pour mobiliser ses partisans à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, avec plus ou moins de succès d’ailleurs. Il a oublié que ce qui a fait sa force pendant huit ans, la gestion sans partage des ressources du pays et la puissance économique de son pays, pouvait se révéler être son point faible.

Son économie a beau être la plus puissante de la sous-région, elle s’écroulerait si ses échanges avec les pays membres de l’Union et avec l’extérieur étaient réduits à leur plus simple expression. C’est une leçon de réalisme politique et d’humilité que la communauté des Etats qui ont reconnu Alassane Dramane Ouattara comme président élu de Côte d’Ivoire, tente de donner à Laurent Gbagbo et à ses partisans. Comme un boa qui enserre sa proie, les sanctions économiques sont en train d’étouffer progressivement Gbagbo.

L’argent frais va se faire de plus en plus rare si les banques ferment une à une et l’annonce de la reconduction de l’interdiction d’exporter le cacao et le blocage de l’exportation de la noix de cajou qui devait rapporter près de 4 milliards de F CFA dans les caisses de l’Etat, sont autant de mauvaises nouvelles pour Gbagbo. Depuis l’éclatement de la crise en 2002, la stratégie du clan Gbagbo a toujours été de jouer la montre. Tant qu’il avait le pays réel, c’est-à-dire la Côte d’Ivoire utile, le temps jouait en sa faveur. Il gardait son fauteuil et gérait une économie de guerre plus ou moins prospère pour lui et ses partisans. Cette unité et cette cohésion vont-elles résister à l’assèchement des finances du régime ?

"Le Pays"

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Vos commentaires

  • Le 15 février 2011 à 08:04, par LE JUSTE En réponse à : CÔTE D’IVOIRE : La BCEAO serre la vis

    Donc c’est la façon de tuer les Ivoiriens qui change d’un camp à l’autre sinon je préfère mourir un coup pour mon pays que mourir à petit feu ! Cela m’étonne que la rédaction du pays occulte la souffrance des populations et applaudit les 4 milliards qui vont manquer à Gbagbo sans penser aux marthyres des producteurs . A quel prix va-t-on intaller ADO au pouvoir ? Et quel garantie que ça stabilisera la C.I. et ou la sous région quand on sais se qui se prépare au BF. Ayons pitié des pauvres Ivoiriens et ressortissants étrangers.Ecoutons les et faisons ce qui est mieux pour eux ! C’est la meilleur sortie de la crise.LE JUSTE

    • Le 15 février 2011 à 10:04, par Un admirateur de la Côte d’Ivoire En réponse à : CÔTE D’IVOIRE : La BCEAO serre la vis

      Chers amis Ivoiriens, on comprend parfaitement votre désarroi. Mais on ne sauve pas l’honneur d’un pays en installant de la chienlit. Gbagbo a été aussi notre héros. Le Burkina l’a même aidé à devenir un opposant autonome et digne. Mais lorsque ton leader se trompe, il faut avoir le courage de le reconnaître. Gbagbo se trompe de combat. C’est son entêtement à se maintenir au pouvoir coûte que coûte qui est à l’origine de la souffrance de ses compatriotes. S’il ne voulait pas d’élections, il n’avait pas à les organiser. Maintenant qu’il a perdu, il doit avoir l’élégance de partir. Personne n’est né pour être président. Qu’il retourne tranquillement dans l’opposition et se donner la chance de revenir. ça prend juste 5 ans. Ce n’est de la mer à boire ça. La vérité rougit les yeux, mais ne les crève pas. Chers Ivoiriens pro-Gbagbo ressaisissez-vous ! En toute lucidité.

    • Le 15 février 2011 à 17:58, par wendy En réponse à : CÔTE D’IVOIRE : La BCEAO serre la vis

      Monsieur le JUSTE

      Si JUSTE tu es comprenons biens que dans un jeu il y a un perdant et un gagnant. Les deux ne sont plus des ennemis à la fin du jeu et c’est ça la vie. J’aime mon pays mais j’ai honte pour cette face que nous présentons au monde entier. Soyons honnête et Dieu nous bénira. Reconnaisons que BAGBO n’est pas un digne fils de cette patrie. C’est un malade mentale qu’il est nécessaire de lui prouver qu’il n’est pas plus intéligent que l’ensemble de mes concitoyens ni ceux de l’Afrique de l’Ouest ni de l’Afrique et même du Monde OK Il est vrai que l’étranglement économique est le moindre mal pour l’ensemble de la CI et du monde. Il est évident que nous somme sur la voie de la délivrance Il est temps que toutes les banques se ferment et dans un mois BAGBO et ces amis seront traduit devant un tribunal Populaire africain avec un pannel d’avocats représentatif des différents continents qui le défendront.

      Plus jamais ça

    • Le 15 février 2011 à 19:16, par la réalité En réponse à : CÔTE D’IVOIRE : La BCEAO serre la vis

      quand on parle d’élection : c’est qu’il doit avoir un vainqueur. pourquoi en vouloir tant à Mr ADO ? Qui a accepté son dossier ? tout candidat espère gagner et il a gagné.
      Ayons déjà l’humilité de le reconnaitre. Pourquoi ne pas reconnaitre que le vrai problème est lié aux comportements de Mr laurent Gbagbo. Il y avait un candidat en face de lui et il a dit qu’en face il n’y avait rien. et voilà qu’il n’y a pas quelque chose mais il y a quelqu’un de plus intellegent, plus élégant,plus intellectuel en face de lui. Il faut être un bon perdant - il faut tenir parole. il faut penser à son peuple avant toute décision.
      C’est Mr laurent Gbagbo qui a envoyé cette souffrance à cause de sa désobéïssance, de son manque d’humilité, de sa soif pour le pouvoir, du fait d’être devenu esclave de l’argent et de la puissance.
      Qu’il n’ait pas peur de voir mis à jour qui il est, ce qu’il a fait, comment il a géré le pays : lui, ses 2 épouses, ses acolytes, son parti - est ce que cela serait plus scandaleux plus douloureux, ou plus grave que ce que vous savez ou avons vécu avec lui ces temps-ci.
      Ayons un peu de jugeotte, ayons un peu honte de tout ce qui se passe : propagande, honte de notre pays qui fait défiler des chefs d’état pour ne rien, honte de notre pays qui est devenu sale et malade, honte du frère qui renie son autre frère parce qu’il ne partage pas son avis, honte de cette folie meutrière et mensongère qui s’empare d’une partie de la population à cause d’un seule personne qui a pris tout un peuple en otage. Est-ce encore ADO ? est-ce encore le RHDP ? Est-ce que Gbagbo cherche même à savoir que son peuple souffre à cause de lui ? Seul son honneur est son souffle de vie. Si vous êtes malin posez vous la question de savoir pourquoi Mamadou Koulibaly est demeuré silencieux - Mr Ouattara a gagné - que Mr Gbagbo libère son peuple du stress - et qu’il le respecte. Vivons dans la vérité car Dieu est vérité. A bas la passion, la haine vanité des vanités tout est vanité.

  • Le 15 février 2011 à 11:13, par le lièvre et l’éléphant En réponse à : CÔTE D’IVOIRE : La BCEAO serre la vis

    Mr le juste, tu n’est pas juste. comment admets-tu que ce sanguinaire qui a perdu les élections puisse punir son peuple en refusant de laisser le pouvoir à Ouattara. dire à quel prix Ouattara va s’installer ? ne te fais pas de soucis, on sait comment vous ivoiriens vous aimez tchatter, et avec son score il dirigera pleinement et bonnement la CI.de grâce est-ce que gbagbo a pitié de son peuple et des étrangers comme tu le dis ?Assurement non ! sinon il n’allait pas être ainsi. souviens toi si tu ne sais que gbagbo dis mille morts à droite, mille morts à gauche et je passe.
    vraiment comme dit quelqu’un les ivoiriens ne voient rien.
    Mr le juste je ne suis pas ivoiriens mais je soutiens la volonté clairement exprimé par son peuple en la personne de Mr Ouattara. c’est tout. en te lisant tu n’est pas juste mais injuste comme les pickass et paul n’dré ces sanguinaire qui ont mis le feu à la CI.
    bon vent à toi. j’espère que tu te réveilleras. tôt ou tard

  • Le 16 février 2011 à 02:18, par ivoirienne vivant aux usa En réponse à : CÔTE D’IVOIRE : La BCEAO serre la vis

    comme je l’ai tjours dit la mauvaise fois est la chose la mieux partagee, gbagbo est venu au pouvoir avec ses milliers de morts ce n’est pas leur probleme ils ne voient que ouattara quelle tarre de ne pas reconnaitre ses defauts. Mr juste pour une foi ecoutez les hommes car dieu ne parle pas il montre des signes // a bon entendeur salut// ivoirienne vivant aux usa

  • Le 16 février 2011 à 16:08 En réponse à : CÔTE D’IVOIRE : La BCEAO serre la vis

    laissez les ivoiriens chasser gbagbo ce ne sont pas les embargo, ecomog, les sanctions economiques les injonctions ou les injures qui ont fait partir ben ali et moubarak

  • Le 17 février 2011 à 22:05, par simple En réponse à : CÔTE D’IVOIRE : La BCEAO serre la vis

    Sans toute fois rentrer en politique et choisir un camp, je savais pas que la BECEAO avait les capacités de chatouiller et détruire ceux qui jouent avec l’institution.

    Je me pose les questions suivantes :

    1/ Pourquoi la BECEAO n’a pas entamé d’actions jusqu’à nos jours contre ceux qui ont piller, voler, encourager, soutenu et détruit les locaux de cette institution dans le centre, le nord et l’ouest de la Côte d’ivoire.C’est plus de 58 milliards qui ont été volé.

    2/ la BECEAO Avait-elle ou a t elle les moyens de poursuivre ces malfrats ou bien c’est un mal nécessaire pour la paix en Afrique de l’Ouest ?

    3/ Le comble c’est Soro Guillaume qui prend la parole au Mali pour parler de sanctions financières devant les autorités de cette institution et des chefs d’États.Par respect le président Allassane devrait envoyer son ministre des finances.

    BGAGBO PART ALLASSANE VIENT CHEZ MOI C’EST LA MÊME CHOSE Y TROP DE FLOU SUR LE PROBLÈME IVOIRIEN.

    Y A DE QUOI A CHERCHER A COMPRENDRE CE MONDE D’AUJOURD’HUI

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