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LUTTE CONTRE LE TERRORISME : Sale temps pour AQMI

Publié le mardi 8 février 2011 à 00h34min

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Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), la représentation du groupe de Ben Laden, doit certainement se poser des questions sur sa survie. En effet, le groupe terroriste ne manque pas d’audace dans ses opérations militaires. Coup sur coup, il a tenté et failli réussir un enlèvement d’otages en plein cœur de Niamey, et un attentat à Nouakchott, mercredi dernier. Ces deux tentatives se sont soldées par un échec retentissant.

Si, au Niger, on a regretté la mort des deux otages suite à l’offensive lancée contre les terroristes, l’opération menée par les forces de sécurité mauritaniennes, quant à elle, fut un succès total. Elles ont repéré avant sa sale besogne le commando terroriste et l’ont neutralisé. Ce succès renforce la confiance des populations et surtout rehausse la crédibilité de l’armée mauritanienne et partant, des armées africaines en termes de renseignements militaires et de capacités d’intervention.

Longtemps, on a cru qu’elles étaient incapables de contrer adroitement les commandos d’AQMI. La Mauritanie vient de faire la preuve qu’avec plus de détermination et de volonté politique, il est possible de mettre en déroute les terroristes venus du désert. La menace que fait peser AQMI sur la stabilité des pays de la bande sahélo-saharienne est réelle. L’heure n’est pas encore venue de les pourchasser jusqu’à leur dernier retranchement. Cela nécessitera bien plus de moyens militaires, matériels et techniques.

L’échec des deux dernières sorties d’AQMI doit sonner comme un sérieux avertissement. Il sera de plus en plus difficile pour lui d’agir aussi facilement qu’il y a quelques mois. Certes, il pourrait toujours avoir des enlèvements comme ce fut le cas récemment en Algérie, mais la réactivité dont ont fait preuve les forces anti-terroristes permet de dire que les gouvernements africains commencent à prendre la mesure du péril aussi bien pour l’activité économique que pour la sécurité intérieure. Si le vaste désert sahélo-saharien est considéré comme le territoire des terroristes et dans lequel ils sèmeraient tout adversaire, force est de reconnaitre qu’une fois hors de leur refuge, ils sont désormais à découvert, donc vulnérables. AQMI a besoin d’otages et d’actions d’éclat. Et pour cela, il va s’exposer de plus en plus.

Chaque revers pour lui sera une raison supplémentaire de tenter des coups audacieux. Ce n’est plus à un bras de fer que les deux camps vont se livrer, mais bien à un vilain jeu de cache-cache dans lequel la vigilance devrait être de mise pour les Etats de la bande sahélo-saharienne. Cela passe par une coopération entre les services de renseignement et les forces d’intervention sur le terrain pour neutraliser AQMI sur le continent. Et nul doute que la visite du ministre français de la Coopération en Mauritanie et au Burkina sera une occasion pour les politiques de raffermir leur stratégie et de donner plus de moyens aux forces de sécurité dans la traque des terroristes.

Abdoulaye TAO

Le Pays

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