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La Socoma, fleuron de l’industrie cotonnière de l’Est

Publié le jeudi 3 février 2011 à 02h24min

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Créée en 2004, la Société cotonnière du Gourma (Socoma) dispose de trois usines (Diapaga, Compienga et Fada) pour l’égrenage du coton avant le conditionnement à destination des ports de la sous-région. Voyage au cœur de celle de Fada, le principal outil qui fait la force de la société.

« On vient d’arrêter les machines pour que les techniciens fassent des contrôles et des réparations. C’est le moment de faire la visite, sinon, on ne pourra pas se comprendre », lance le chef d’usine Jérôme Zoma. Créée en 1996 et mise en service un an plus tard, l’usine de la Société cotonnière du Gourma (SOCOMA) contrôlée par Geocoton Holding depuis 2008, a une capacité d’égrenage de 160 à 200 tonnes par jour, « tant que les machines ne sont pas en panne et que le coton est disponible », commente le chef d’usine. Ce qui n’est pas toujours le cas, comme actuellement où beaucoup de propriétaires de camion transportant le coton des champs à l’usine ont préféré mettre leurs véhicules du côté de Bouaké, dans l’évacuation du cacao, plus rentable.

Matinée du 21 janvier dernier. Dans la vaste cour abritant l’usine, une dizaine de camions revenus des champs remplis de coton attendent de passer sur la bascule. « Le camion est d’abord pesé vide, puis chargé de coton afin d’en déterminer le poids », explique Jérôme Zoma. Le coton est ensuite aspiré par des télescopes reliés à des grosses tuyauteries conduisant à l’épierreur, qui effectue un premier toilettage en le débarrassant des objets intrus (morceaux de bois, cailloux) et du coton immature qui est lourd. Le coton graine est alors transféré dans un nettoyeur incliné pour y être dépoussiéré avant d’être envoyé dans la machine principale équipée d’un égreneur de 170 scies.

Celle-ci est capable de traiter 8 à 24 balles par heure, et après l’égrenage, elle nettoie également la fibre avant l’étape du conditionnement qui se fait en deux phases : le damage et le pressage afin d’obtenir des sacs de 220kg. Au passage, un échantillon de la fibre est prélevé et envoyé à Bobo-Dioulasso pour analyse, afin de déterminer la teneur en impureté et la longueur de la soie. « Plus elle est longue, mieux c’est. L’analyse déterminera aussi le taux de blancheur du coton », explique Mloba Quenum, cadre électricien qui a pratiquement connu le début de l’aventure de la Socoma
Quant à la graine, elle est enchâssée dans des sacs de 70kg et convoyés en grande partie à la SN-CITEC à Bobo pour la production d’huile, l’autre partie est conservée pour servir de semences.

Tout comme le coton, les déchets récupérés sont classés en deux catégories : la première, de meilleure qualité sert à fabriquer des serpillières et la seconde, de piètre qualité, sert de fumier dans les champs. « Le coton, c’est comme le cochon, tout est bon », plaisante le chef d’usine.

Sur une aire d’environ trois hectares, les piles de balles de coton fibre de 250 tonnes sont stockées, prêtes à être embarquées sur des remorques à destination des ports de Lomé et Cotonou.
L’usine de Fada, qui tourne 24/24, compte 17 salariés permanents dont une infirmerie et une équipe de quatre techniciens dirigée par Apollinaire Farama et chargée de la maintenance des équipements. Hors mis les pièces de moulage, ils assurent la confection et la réparation autres des pièces de rechange.

Cette année, la production pourrait atteindre 35 000 tonnes, nettement mieux que durant la campagne écoulée (30 000 tonnes) l’année dernière, mais comme le reconnait le directeur de la production industriel Inoussa Ouédraogo (Voir interview ci-contre), loin des 50 000 tonnes envisagés en début de campagne

Joachim Vokouma

Lefaso.net

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