LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Présidentielle centrafricaine : Retour en force du président Ange Félix-Patassé

Publié le jeudi 3 février 2011 à 02h24min

PARTAGER :                          

Les résultats provisoires du scrutin présidentiel du 23 janvier 2011 en Républicaine centrafricaine (RCA) sont connus depuis le 1er février dernier. En attendant la proclamation par la Cour constitutionnelle des résultats définitifs de l’élection, une chose passe inaperçue : la percée de l’ancien président Ange Félix-Patassé.

En effet, en se classant 2e avec 184. 716 voix soit 20,10%, l’ex-chef de l’Etat devance l’ancien Premier ministre Martin Ziguélé, qui a hérité de sa formation politique, le Mouvement pour la libération du peuple centrafricain (MLPC). Pour un candidat indépendant, ce n’était pas du tout évident, surtout après son long exil, consécutif à sa déchéance du pouvoir en 2003 avec le coup d’Etat du président François Bozizé, grand vainqueur du présent scrutin (66,08% des suffrages exprimés).
Avec un tel score Ange Félix a fait mieux que sauver son honneur sérieusement mis mal ces dernières années par toutes sortes d’accusations.

Il a même été entre-temps condamné par contumace. Mais, avec ce succès électoral, c’est en quelque sorte un retour en force pour lui dans le jeu politique centrafricain. Il faudra donc, si les résultats provisoires venaient à être confirmés à la Cour constitutionnelle, compter désormais avec lui. C’est vrai qu’avec cette majorité de Bozizé au premier tour, il n’est plus possible d’envisager un second tour, où, peut-être Patassé aurait une chance de l’emporter. Mais, de facto, l’ex-père spirituel de Jean-Pierre Bemba se positionne en successeur potentiel du président réélu.

Maintenant, la question qui risque encore d’être posée avec cette nouvelle donne, c’est celle-ci : Y a-t-il eu complot entre Bozizé et Patassé pour se partager les suffrages ? Rien n’est moins sûr. En tout cas, pour les adversaires de Patassé et de Bozizé, il y a anguille sous roche et ils ne sont pas passés par quatre chemins pour l’évoquer avant le scrutin, obligeant parfois les accusés à démentir. Dans ce contexte, le rejet des présents résultats de l’élection par les perdants n’est pas du tout surprenant. Reste maintenant à s’interroger sur leur réaction par rapport au nouveau pouvoir qui sortira des urnes.

Et il est à craindre que la paix ne soit pas dans les mois à venir la chose la mieux partagée en RCA. Comme en Côte d’Ivoire, l’Organisation Nations unies (ONU) est actrice clé du processus électoral à Bangui. Espérons que le syndrome ivoirien sera évité pour davantage de démocratie sur le continent.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique