Dès la découverte de cette affaire criminelle, la BCEAO a pris immédiatement les mesures conservatoires appropriées, en pareille circonstance, en rapport avec le système bancaire et les autorités policières et judiciaires de l’Union pour protéger les économies des pays membres.

Ces mesures, conjuguées à la vigilance et à l’esprit de responsabilité dont a fait preuve l’ensemble des populations des pays de l’Union, ont permis de circonscrire rapidement le phénomène. Depuis lors, les investigations menées aux plans national, sous-régional et international, ont permis de remonter la filière et d’identifier les personnes concernées en Afrique de l’Ouest et du Centre, en Europe (France, Belgique, Suisse, Slovénie et Allemagne), en Asie (Turquie) et au Moyen Orient (Liban).

Les enquêtes policières ainsi menées ont abouti à l’identification des industries impliquées dans cette affaire (imprimerie, papeterie fiduciaire, production d’éléments de sécurité, numéroteurs et encres de sécurité). De même, les principaux cerveaux de l’organisation criminelle internationale à l’origine de cette contrefaçon ainsi que leurs multiples complices ont été identifiés et plusieurs arrestations opérées. Enfin, un important stock de faux billets de la gamme 1992, en particulier de la coupure de 10 000 FCFA de ladite gamme, a été saisi.

Toutes les personnes citées et arrêtées seront traduites devant les juridictions compétentes. Le moment venu, la Banque centrale informera, par les moyens appropriés, le grand public, du déroulement et de la suite du procès.

La BCEAO se félicite de la manière dont se déroulent actuellement les opérations d’échange des billets de la gamme 1992, et attire l’attention des populations sur la nécessité de redoubler de vigilance pendant cette période de retrait de la circulation desdits billets, prévue du 15 septembre au 31 décembre 2004. En effet, cette période peut être mise à profit, par les faussaires et leurs complices, pour tenter d’écouler de faux billets FCFA, en particulier des billets de 10 000 FCFA de la gamme 1992.

La BCEAO, Institut d’émission commun aux huit Etats membres de l’Union monétaire ouest-africaine (Bénin, Burkina, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo), continuera de remplir, de manière sereine mais déterminée, la mission de service public que lui ont confiée les Etats membres de l’Union. Elle ne ménagera, à cet effet, aucun effort pour, d’une part, préserver l’intégrité du système financier de l’Union et les intérêts du public et, d’autre part, sauvegarder la valeur de la monnaie commune, le franc FCFA, bien public de l’Union par excellence.

Le Gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, Président du Conseil d’administration