Dans la même lancée, Lassiné Diawara a été sollicité pour occuper la présidence de SOCOMA. L’intérim de l’ex-première responsable de la plus grande unité agro-industrielle burkinabé va être assuré par son adjoint, Jehan Pierre Montubert. Au carrefour de la mondialisation, les managers du Faso s’arment aussi du flambeau de la crédibilité pour gagner davantage le jeu des alliances et des partenariats.

La nouvelle a circulé de bouche à oreille dans le milieu des hommes d’affaires, s’est propagée dans le cercle des opérateurs économiques et envahie toute la sphère du monde commercial : Bintou/Barro Diallo, jusque là Directrice Générale de SN CITEC, la première industrielle agro-alimentaire du Burkina Faso accède au prestigieux poste de Représentante Afrique de l’Ouest de GéoCoton, le géant français de l’Agro-alimentaire.

Basée à Ouagadougou, elle est désormais investie de la lourde et exaltante mission de coordonner les activités du Groupe dans cinq (5) pays de la sous région : Bénin, Burkina Faso, Mali, Togo, Sénégal. GéoCoton est actionnaire majoritaire dans les capitaux de SN-CITEC installée à Bobo-Dioulasso et SOCOMA, la société cotonnière du Gourma, avec trois usines basées à Fada N’Gourma, Kompienga, Diapaga. Spécialiste des questions commerciales, formée dans les universités et les grandes écoles françaises, Bintou/Barro Diallo a affûté ses armes dans l’Hexagone dans le domaine de l’humanitaire au sein d’ONG et d’organismes de renommée internationale. Elle s’est révélée à ses compatriotes burkinabé en tant que responsable du volet « Refugiés touaregs » au sein du Programme alimentaire mondial (PAM) entre 1997 et 1998. En 1999, elle hérite du poste de Directrice des Ressources humaines (DRH) de SN CITEC.

Les retombées bien méritées de la « longue et haute échelle »
Femme à poigne avec une tête bien pleine et bien faite, elle gravit sereinement les échelons et devient Directrice Générale de cette société, jadis dans le giron du Groupe DAGRIS avant de tomber dans l’escarcelle de GéoCoton. Elle s’illustre ainsi comme la première femme à assumer de telles responsabilités. Car le chiffre d’affaires annuel de la SN-CITEC avoisine les vingt (20) milliards F CFA pour plus de trois cents (300) employés.

Rigoureuse envers elle-même et envers les autres, amoureuse de la compétence, consciente de ses responsabilités, franche dans ses relations humaines et fidèle aux principes des résultats liés à chaque mission, Bintou Barro/Diallo inspire auprès de ses sœurs l’image de la femme battante qui s’impose par le mérite et suscite au sein des milieux des affaires respect, admiration, considération. Elue consulaire et membre du bureau du Groupement professionnels des Industriels (GPI), elle a toujours brillé de par son dynamisme, son savoir faire, son esprit d’équipe et de respect mutuel, son franc-parler. Régulièrement sur la sellette tantôt pour dénoncer les effets pervers de la fraude et de la concurrence, tantôt pour rappeler l’impact négatif de la crise ivoirienne sur les activités de sa société.

Les organisateurs de manifestations socioculturelles vont unanimement retenir son accompagnement régulier sous diverses formes de leurs initiatives autant que faire se peut et les responsables de médias, l’oreille attentive qu’ils ont toujours bénéficié auprès de la patronne de SN CITEC. D’ailleurs, les nostalgiques des « temps anciens » du football burkinabé lui doivent l’amusante et chaleureuse opposition des gloires du passé du RCB et de l’ASFB dans le cadre de la commémoration du Cinquantenaire. L’huile de son usine a su entretenir les vertus de l’entreprise citoyenne.

La nomination de Bintou Barro/Diallo à la tête de la représentation ouest-africaine du Groupe Géocoton sonne comme une marque de reconnaissance unanime aux qualités managériales de chefs d’entreprises burkinabé. C’est un couronnement pour les femmes d’affaires et une consécration pour l’ensemble des acteurs économiques. La culture de la « longue et haute échelle » finit par payer et tresser durablement des lauriers à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

Après Lassiné Diawara, Grand administrateur de société porté à la présidence du Conseil d’administration de SITARAIL qui vient de bénéficier de la même confiance pour SOCOMA, c’est au tour de cette brillante dame d’être distinguer par des investisseurs internationaux. A l’image de tant d’autres tels Sibiri Alain Coeffe ou Mamady Sanoh, les hommes d’affaires burkinabé s’imposent de plus en plus par la confiance que leur voue la communauté internationale des affaires. Après l’assainissement du paysage économique, l’amélioration du cadre des investissements, voilà un autre gage si essentiel pour construire le développement avec une pleine participation du secteur privé. Surtout qu’il s’agit de créer les conditions d’attrait aux ressources financières extérieures et favoriser des partenariats gagnants-gagnants au bénéfice du Burkina Faso, la mère patrie.

Alcide NATHAN

Sidwaya