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RPF : "Nous ne sommes pas des affamés du pouvoir"

Publié le lundi 24 janvier 2011 à 00h34min

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Dans notre édition n°4783 du vendredi 14 au dimanche 16 janvier 2011, des militants du Rassemblement patriotique du Faso (RPF), adressaient une correspondance au président dudit parti pour lui annoncer leur démission. Ce dernier, tout en prenant acte de leur démission, a tenu à donner sa version des faits, non sans les avoir remerciés pour "la tâche accomplie".

Messieurs Abdoulaye Nacanabo, Prosper Kam, Issaka Soré, Adamo Tou et Siaka Traoré, madame Gisèle Sawadogo, Nous avons bien reçu votre lettre annonçant votre démission de notre parti, le RPF ; lettre également parue dans les colonnes de L’Observateur Paalga N°7799 et Le Pays N°4783 du vendredi 14 au dimanche 16 janvier 2011. Le Rassemblement patriotique du Faso (RPF), par ma voix, vous remercie pour la tâche que vous avez accomplie en son temps dans vos différentes localités. Nous prenons acte de votre décision, mais, avant de vous « donner la route », nous aimerions apporter des éclaircissements sur certains points que vous avez abordés dans votre courrier.

Dans votre lettre de démission, vous dites qu’un parti politique se crée pour conquérir, puis gérer le pouvoir. Eh bien, c’est ce processus que nous avons entamé depuis notre création qui date de février 2005. Nous nous attelons, depuis cette période, à conquérir le pouvoir par la base ; c’est pour cela que chaque jour, nous vous avons appelés, vous et vos anciens camarades, à parcourir tout le territoire afin de sensibiliser les populations sur le bien-fondé de notre parti... Une mission que nous menons à merveille et qui nous a permis de conquérir le cœur d’un nombre important de Burkinabè. Messieurs et madame les démissionnaires, le RPF est né pour redorer le blason du Burkina et remettre le Burkina sur la voix de la démocratie et du développement, en assainissant la scène politique nationale, ou encore en séparant le bon grain de l’ivraie.

Nous sommes nés pour faire des Burkinabè les hommes intègres qu’ils étaient... et c’est une mission de longue haleine qui requiert beaucoup de maturité. Vous dites dans votre lettre de démission que vous quittez le RPF à cause de son refus de participer aux différentes échéances électorales. Ce que vous définissez par son « manque d’ambition politique ». Est-ce à dire que prendre part à une élection est synonyme d’être ambitieux sur le plan politique ? Est-ce à dire que tout parti qui prend part à une élection est forcement ambitieux politiquement ? Messieurs et madame les démissionnaires, en 2005, année de la naissance du RPF, quand vous avez proposé que nous prenions part à la présidentielle, nous avons dit « non » et cela, pour une raison principale : Blaise Compaoré ne devait plus briguer un autre mandat après plus de 17 ans passés au pouvoir et 14 ans après l’adoption de la constitution qui lui a permis de régner sur le pays jusqu’à ce jour. Participer à cette échéance, c’était une manière pour nous de légitimer son pouvoir, une manière d’être un de ses complices.

A quelques mois de cette présidentielle, nous avons appelé les autres partis de l’opposition à se départir de cette élection, mais aucun d’eux ne nous a suivis dans notre lancée. Le RPF a été traité de tous les noms. Les résultats ont été comme pour la dernière présidentielle (du 21 novembre 2010), désastreux pour ces partis dits de l’opposition. Blaise s’en est sorti avec plus de 80% des voix. Pour amuser la galerie, les partis de l’opposition qui l’ont accompagné, ont fait des déclarations à travers lesquelles ils disaient ne pas reconnaître la légitimité de Blaise Compaoré. A l’orée des municipales de 2006 et des législatives de 2007, nous avons également appelé les partis dits de l’opposition à se départir du jeu de Blaise Compaoré et du CDP, parce que la constitution actuelle n’est pas faite pour apporter l’alternance. Aucun d’eux ne nous a suivis. Ils ont, une fois de plus, accompagné Blaise et ont ensuite fait leur cinéma comme à la présidentielle de 2005. En 2010, nous avons, une fois encore, appelé l’opposition à se mettre à l’écart du jeu du parti au pouvoir. Cette fois-ci, certains nous ont suivis dans notre lancée. Il s’agit, par exemple, de Ram Ouédraogo, d’Hermann Yaméogo, du Professeur Laurent Bado, de Soumane Touré,...

Hermann Yaméogo a été traité de tous les noms, quand il a demandé un report des élections. Le professeur Laurent Bado a donné sa vision de cette échéance, mais il n’y a pas eu d’échos... Le RPF a, une fois de plus, été ignoré. Maître Sankara et ses acolytes ont encore accompagné Blaise Compaoré pour légitimer son pouvoir et toucher la subvention de l’Etat. Ils se sont, une fois de plus, fait ridiculiser. Et pour amuser la galerie, ils ont eu une trouvaille : la carte d’électeur n’était pas adéquate. Ils le savaient pourtant depuis le début. Pourquoi n’ont-ils pas agi en son temps ? Moussa Michel Tapsoba, le président de la CENI, en déclarant que « même avec seulement 10 personnes inscrites sur la liste électorale, l’élection aura lieu" ne voulait-t-il pas faire un clin d’oeil à cette pseudo-opposition politique, juste pour leur dire que les dés étaient pipés ? Ils y sont allés pourtant... !

Et quels sont les résultats ? Messieurs et madame les démissionnaires, nous vous donnons la route, mais sachez que le RPF est un parti responsable, un parti d’avenir. Le RPF est le parti politique le plus ambitieux du Burkina. Nous ne sommes pas des affamés de pouvoir. Nous sommes responsables et c’est pour cela que nous nous attelons d’abord à faire du porte-à-porte pour sensibiliser les Burkinabè. Comme l’avait si bien dit un homme politique français, « nous préférons être impopulaires que irresponsables". Le RPF ne sera jamais à genou. Il sera toujours debout. Comme l’a si bien dit St Augustin, "Lorsqu’on déclare voir l’avenir, ce que l’on voit, ce ne sont pas les événements eux-mêmes qui ne sont pas encore, autrement dit, qui sont futurs ; ce sont leurs causes ou peut-être les signes qui les annoncent et les uns et les autres, existent déjà : ils ne sont pas futurs, mais déjà présents aux voyants et c’est grâce à eux que l’avenir est conçu par l’esprit et prédit››. Nous ne pouvons terminer sans adresser un message à l’ensemble des Burkinabè : nous demandons à tout le peuple burkinabè de prendre son mal en patience. Le RPF arrive et cela ne va pas tarder ! Nous déchargerons très bientôt le Burkina du fardeau Blaise Compaoré.

Abraham Nignan Président du Rassemblement patriotique du Faso (RPF)

Le Pays

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