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MAMADOU TANDJA : De la prison dorée au pain noir

Publié le mardi 18 janvier 2011 à 00h12min

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L’ex-président du Niger, Mamadou Tandja, est finalement tombé de son piédestal. Du sommet de la plus haute magistrature surprême, il est resté un moment accroché à une aspérité, la résidence surveillée de la dorée Villa verte. Mais voilà que la relaxe ordonnée par la Cour de justice de la CEDEAO, à la suite de la plainte de ses proches, l’en a décroché le 16 janvier dernier pour l’amener plus bas : la prison civile de Kollo. Une prison ordinaire, ramenant Mamadou Tandja au statut de simple citoyen, comme un Nigérien ordinaire. Mais il ne doit apparemment s’en prendre qu’à sa famille pour avoir été délogé de cette prison dorée, où le pain n’était sûrement pas aussi sec et noir que celui qu’on lui servirait dorénavant dans la geôle de la prison civile de Kollo.

C’est, en effet, elle qui a posé plainte auprès de la juridiction communautaire qui, à son tour, a ordonné la libération de l’ex-président pour détention arbitraire. Il faut croire que la junte nigérienne a pris la Cour au mot.

Du moins, à l’envers ! L’absence d’un chef d’accusation constituant le nœud du problème, on en a trouvé un : corruption et détournement de fonds. Mais il est tout de même curieux qu’on ne parle ni de haute trahison ni de parjure de la part de Mamadou Tandja. Cela donne à penser que la junte ne veut probablement pas décider du sort de l’ex-président et qu’elle voudrait laisser cette affaire délicate aux futures autorités du pays. Et dans ce cas, une accusation pour parjure, qui relève du politique, aurait plus gêné les militaires que cette procédure purement économique qui vient d’être enclenchée. Il faut reconnaître qu’il ne serait peut-être pas opportun de faire le procès de Mamadou Tandja sous un régime d’exception. Un procès de l’ex-président sous les auspices d’un Etat de droit serait plus idéal. Si ce sont là les motivations de Salou Djibo et de ses compagnons, alors il est possible qu’on assiste à une interminable instruction du dossier qui déroulerait ses anneaux jusqu’au départ de la junte, c’est-à-dire après les législatives et la présidentielle du 31 janvier prochain.

Il appartiendrait alors aux nouvelles autorités démocratiques de terminer le processus entamé sous le pouvoir militaire. Il ne serait pas étonnant que de règlements de comptes où des condamnations pour parjure, haute trahison, détournements de deniers publics et corruption soient brandis contre l’ex-chef de l’Etat nigérien. Mais une situation cocasse et embarrassante s’imposerait à tous si le parti de Mamadou Tandja venait à remporter les élections. Cette probabilité est fortement rognée par les récents et désagréables souvenirs laissés par le président déchu. Toute chose qui constitue une mauvaise publicité pour l’Alliance des Forces démocratiques pour la République (AFDR) qui regroupe les partis politiques de l’entourage de l’ancien numéro un nigérien. Par conséquent, le moment des sombres perspectives ne fait que commencer pour l’ex-président. Il faut croire que tel est le sort réservé à tous ceux qui ne savent pas quitter les choses avant qu’elles ne les quittent.

Abdou ZOURE

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 18 janvier 2011 à 14:34 En réponse à : MAMADOU TANDJA : De la prison dorée au pain noir

    Enfin, TANDJA comprendra toutes les injustices à l’egard du journaliste Moussa KAKA, maintenant qu’il y’a inversion de rôle...
    Merci pour ce transferment.

  • Le 19 janvier 2011 à 21:41 En réponse à : MAMADOU TANDJA : De la prison dorée au pain noir

    La vie meme n’est pas juste. Sinon le Tazarcheman ne meritait meme pas de vivre encore. Mais il faut le laisser passe les mois de mars avril mai juin en prison. C’est l’ete, donc il va bien se sentir. Kaka en a vu des vertes et des pas mures mais il vit toujours. Ce n’est pas la fin des haricots. Tandja, je te souhaite beaucoup de souffrances pour illustrer la loi que tout se paie ici bas. Pas besoin d’ aller payer quelque chose ern enfer. Puisqu’ on ne saura pas, personne n’etant jamais alle la- bas et revenir. Tu vas paye Gbe, ici.

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