En limogeant son illustre rival déclaré, Abdoulaye Bio Tchané, président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), au mépris des textes de l’institution qui requièrent un aval préalable des chefs d’Etat des huit pays membres de l’UEMOA, Boni Yayi ne prépare-t-il pas les esprits à un éventuel braconnage électoral ?

Car, il n’y a pas de doute que celui-là qui a fait allégeance à Laurent Gbagbo, le président décrié de la Côte d’Ivoire, par fraternité évangélique, a commencé à trembler de toute sa carcasse depuis que les hippopotames de l’Atlantique, Adrien Hongbedji, d’abord, et maintenant Abdoulaye Bio Tchané, ont décidé d’aller à l’assaut du fauteuil présidentiel. Si, en effet, son élection en 2006 fut un exploit, sa réélection en 2011 relèverait du miracle.

Au moment donc où de gros nuages assombrissent son avenir politique, il ne reste plus à l’opposition béninoise qu’à ouvrir l’œil, et le bon, après que la leçon “du maïs” au Gbagboland a fait école dans nombre de palais. Précurseur et laboratoire du renouveau démocratique en Afrique subsaharienne, l’ex-Dahomey ne mériterait pas de connaître la farce électorale qui s’est jouée en novembre dernier sur les bords de la lagune Ebrié. Même si l’élégance politique est la vertu la moins partagée au royaume de Yayi 1er.

Rabi Mitbkèta

L’Observateur Paalga