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Goodluck Jonathan : Une chance de transformer l’essai

Publié le lundi 17 janvier 2011 à 01h13min

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Le président par intérim du Nigeria est apparu, ce vendredi, comme le grand favori de la présidentielle d’avril prochain : c’est en effet lui le grand vainqueur des primaires organisées par le Parti démocratique populaire (PDP), majoritaire depuis l’instauration de la démocratie ; c’est par une écrasante majorité de 2736 voix contre 805 à son adversaire, l’ancien vice-président Atiku Abubakar, que l’homme au célèbre feutre noir s’est adjugé la légitimité qui, jusque-là, lui faisait cruellement défaut.

C’est donc fort de son triomphe qu’il a affirmé que le Parti s’était exprimé d’une voix forte et que le peuple avait choisi l’unité du pays « au-delà de toute autre considération ».

Une opinion loin d’être partagée par le camp adverse, cela, d’autant plus que la victoire du bien-nommé constitue une entorse à la règle non écrite selon laquelle le poste de président de la république doit alterner entre le Nord, musulman, et le Sud, chrétien, après deux mandats de quatre ans. Mais voilà qu’il n’y a pas de règle sans exception et Goodluck Jonathan en est la preuve vivante, car ce chrétien du delta du Niger a succédé au nordiste Umaru Yar’Adua, décédé au cours de son premier mandat.

Une situation a priori provisoire et qui est bien partie pour durer, chatouillant ainsi la fibre régionaliste de certains représentants du Nord, au premier rang desquels Atiku Abubakar, qui n’a pas manqué de dénoncer la rupture du pacte. « Si les règles peuvent être bafouées par quiconque se sentant suffisamment puissant pour se le permettre, c’est une invitation au désordre et à l’anarchie », a-t-il prévenu.

Une menace à peine voilée qui appelle le candidat légitime du parti majoritaire à la plus grande vigilance, lui qui gouverne le géant de l’Afrique. Un Etat fédéral où coexistent, tant bien que mal, plus de 200 groupes ethniques répartis de manière à peu près égale entre chrétiens et musulmans. Deux communautés qui, il y a seulement quelques semaines, se sont lancées dans des affrontements sanglants au centre du pays, dans la région de Jos.

Et si jusque-là la chance a semblé lui sourire, le favori de la course à la présidentielle ne devra pas ménager sa peine, car le parti qu’il représente désormais attend beaucoup de sa part : en effet, outre la magistrature suprême, le challenge de Goodluck Jonathan sera de conforter la position du PDP aux législatives et lors des élections des gouverneurs des 36 Etats qui composent la Fédération. S’il réussit, on pourra alors considérer que l’essai a été transformé.

H. Marie Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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