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AUTANT LE DIRE : Faut-il guerroyer en Côte d’Ivoire ?

Publié le mercredi 5 janvier 2011 à 03h35min

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La situation en Côte d’Ivoire interpelle toutes les consciences. La question qui se pose actuellement est de savoir s’il faut faire intervenir une force militaire en Côte d’Ivoire si Laurent Gbagbo qui a visiblement perdu les élections refuse de quitter le pouvoir. Cette question est d’autant plus préoccupante qu’au fur et à mesure que le temps passe, Laurent Gbagbo multiplie les déclarations provocantes et puis, ensuite prend de plus en plus la main. Tout en se positionnant comme étant celui à qui tout le monde en veut parce qu’il est dans son droit. Parce qu’il est lui Gbagbo le défenseur des intérêts de la majorité des Ivoiriens.

Alors qu’il sait pertinemment qu’il n’a pas remporté l’élection présidentielle. Autrement, il n’a pas été choisi par la majorité des Ivoiriens. C’est bien démagogique et c’est sans doute ce qui irrite Alassane Ouattara, ses partisans et l’ensemble de la communauté internationale. En réalité, personne ne veut qu’une seule goutte de sang soit versée encore en Côte d’Ivoire. Ce n’est pas Laurent Gbagbo seul qui le souhaite. Seulement, au moment où il veut qu’il en soit ainsi, il fait le contraire.

En demandant le recomptage des voix dans les zones où le scrutin a été annulé, en plus du comité d’évaluation de l’après-élection, Laurent Gbagbo donne l’impression qu’il est de bonne foi. S’il avait voulu ainsi, il aurait donné le temps au Conseil constitutionnel, tout en le lui permettant effectivement, d’examiner avec le plus grand sérieux le déroulement du vote dans ces zones-là.

Il aurait du également prendre le temps qu’il faut pour se proclamer président et se faire investir. Aujourd’hui, plus que jamais, Laurent Gbagbo et ses sbires sont en train, une fois de plus, de tourner en bourricot l’ensemble des démocrates de son pays mais également de la communauté internationale. Avec à ses côtés de vieux roublards également en quête de mieux-être et qui n’hésitent pas à bondir sur toute charogne que sont Jacques Vergès et Roland Dumas. Et puis, entre nous, si Gbagbo est si patriote, si nationaliste, pourquoi donc aller chercher de vieux avocats français qu’il va chèrement payer alors que la Côte d’Ivoire ne manque pas de gens en robe noire, capables de défendre convenablement, si cela est vrai, ses positions ? C’est cela le vrai visage de Laurent Gbagbo.

On comprend pourquoi Alassane Ouattara et Guillaume Soro, qui ont passé au moins huit ans à discuter au chevet de la Côte d’Ivoire n’en veulent plus. Il faut aller au travail. Les Ivoiriens ont trop souffert. Ils ont demandé le changement dans les urnes. Il faut le leur offrir. C’est cela aussi aimer son peuple et son pays. Comme il le dit lui-même Laurent Gbagbo, être démocrate ce n’est pas le fait de le dire, de le claironner partout. Mais cela doit se traduire également par le comportement. En prenant une fois de plus les Ivoiriens en otage, Laurent Gbagbo démontre qu’il n’est pas celui qui veut le bien de son pays. Alors qu’il aurait pu quitter le pouvoir avec tous les honneurs dus à son rang, aujourd’hui, il est presque sûr que s’il doit quitter le palais de Cocody, c’est par la petite porte. Car tout compte fait, il n’est plus habilité à gouverner la Côte d’Ivoire. Quand on considère tous ces embargos, toutes ces sanctions onusiennes, américaines, européennes, et africaines.

Mais au juste, pourquoi le Premier ministre kenyan, Odinga qui fut le premier à revendiquer la force contre Laurent Gbagbo s’est-il si facilement détourné de cette première solution pour enfin dire que l’usage de la force n’est plus à l’ordre du jour ? Et c’est encore lui qui fait filtrer cette fausse information tendant à faire croire qu’Alassane et Gbagbo étaient convenus de se rencontrer. A quel jeu joue-t-on à la CEDEAO et à l’Union africaine ? Il est à craindre que la fissure qui se dessine aujourd’hui entre les pays africains et leurs chefs d’Etat ne se transforme plus tard en des antagonismes. Gbagbo aura réussi une fois de plus à diviser l’Afrique, après avoir divisé la Côte d’Ivoire.
Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 5 janvier 2011 à 07:08, par sauvy En réponse à : AUTANT LE DIRE : Faut-il guerroyer en Côte d’Ivoire ?

    Bien cher Kani,
    "Il est à craindre que la fissure qui se dessine aujourd’hui entre les pays africains et leurs chefs d’Etat ne se transforme plus tard en des antagonismes" Vous avez bien vu. C’est evidemment le jeu de Gbagbo et il le sait très bien. N’oubliez que la CEDEAO ou l’UA n’ont régler aucune crise à la satisfaction de la grande majorité de leurs citoyens. Le libéria et la Sierra- Léonne ne sont que des parenthèses qu’on peut discuter. Il n’est pas facile de décider avec 16 décideurs (CEDEAO) ou 53 comme à l’UA. Gbagbo en sait quelque chose. La CEDEAO perds du temps à parler de négociations ou de diplomatie. Aussi dure et tragique que cela devra être, il faut la force pour déloger Gbagbo. Il n’ira nulle part avec la négociation et si nos chefs d’état ne le savent, le temps les leur apprendra. Dommage ce sera avec la souffrance du peuple de Côte-d’Ivoire.
    Que Dieu bénisse l’Afrique

  • Le 5 janvier 2011 à 09:35, par manouci En réponse à : AUTANT LE DIRE : Faut-il guerroyer en Côte d’Ivoire ?

    Excellente analyse, GBAGBO, si l’on n’y prend garde afin de le combattre autant que se peut, va clairement diviser à lui seul, l’Afrique des ces président et autres responsables indignes et affairistes

  • Le 5 janvier 2011 à 12:29, par traohass En réponse à : AUTANT LE DIRE : Faut-il guerroyer en Côte d’Ivoire ?

    Il faut que la communauté internationale fasse très attention. Gbagbo a montré à plusieurs reprises qu’il n’a pas de parole.
    Si on n’y prend garde, il va rouler tous le monde dans la farine ; Rappellons-nous Robert Gueï. Gbagbo est très futé.
    Il faut que la communauté internationale garde à l’esprit que C’est Gbagbo qui a sapé le processus de sortie de crise, donc de à partir de là, il nous montre son manque de sincérité. La situation en côte d’Ivoire, actuellement a dépassé le cadre d’une résolution pacifique. Parce que les tueries qu’on craint, Gbagbo par le biais de ses mercenaires est en train de les perpétrer en Abidjan. Il faut aller déloger Gbagbo de force. Dans tous les cas les institutions(CEDEAO, UA et ONU) engagés dans la résolution de cette crise jouent leur crédibilité.

  • Le 5 janvier 2011 à 13:34, par Le Penseur Libre En réponse à : AUTANT LE DIRE : Faut-il guerroyer en Côte d’Ivoire ?

    Analyse de situation bien faite. Mais la question a-t-elle reçu sa réponse ? Pas que je le sache ! Le manque de réaction vive et cohérente de la communauté tant internationale, inter-africaine que sous-régionale pour faire cesser la douleur des Ivoiriens et des ressortissants étrangers nombreux en Côte d’Ivoire, permanente depuis environ 10 ans va-t-elle perdurer ? Quel véritable scénario se profile-t-il en Côte d’Ivoire ? Une intervention militaire de l’ECOMOG est-elle seulement possible ou faisable en ce moment sur le sol ivoirien ? BREF, QUE NOUS RESERVE L’AVENIR POUR UNE ISSUE A LA CRISE IVOIRIENNE QUI FASSE HONNEUR A TOUS CEUX-LA QUI CROIENT ENCORE EN LA DEMOCRATIE EN AFRIQUE ? MYSTERE ET BOULE DE GOMME !!!

  • Le 5 janvier 2011 à 19:24, par KABORE Félix(kayaba) En réponse à : AUTANT LE DIRE : Faut-il guerroyer en Côte d’Ivoire ?

    Beaucoup de personnes s’étonnent des balbuciements de la CEDEAO en Cote d’Ivoire.Cela me deçoit extremement car peu d’africains connaissent très peu leus dirigeants.
    Après la forfaiture de gbagbo,les grandes puissances internationales avec l’Amérique à leur tète ont mis la pression sur la CEDEAO et sur l’union africaine pour qu’elles exigent le départ de gbagbo.Et toutes les démarchent entreprisent par les africains ne le sont que pour optempérer aux injonctions des grandes puissances.
    La triste réalité est qu’ aucun chef d’état de la CEDEAO et de l’union africaine n’a le courage de dire à gbagbo droit dans les yeux de quitter le pouvoir à plus forte raison préconiser l’usage de la force contre lui.En effet,tous les présidents des pays de la sous- région à quelques exceptions près ont un passé putchiste ou sont animés de cette volonté pour se maintenir au pouvoir à vie.Alors,déloger gbagbo par la force constituerait un cas d’école qui empècherait à tous ces dictateurs de règner sans partage car à leur tour,il seront victimes de la meme mesure.
    Voila ce qui justifie les bèguements de la CEDEAO et du reste de l’afrique.Oui,le constat est amère.Mais c’est cela qui prévaut.Quand un certain homme politique français avait déclaré que l’Afrique n’était pas mùre pour la démocratie,nous(africains) avions crié au scandale et à l’insulte.Mais la situation actuelle en cote d’ivoire lui donne entièrement raison.Les quelques rares cas sur le continent ne peuvent pas infirmer l’affirmation de l’homme politique"avisé" français.Il parlait en connaissance de cause car il a cotoyé beaucoup de nos dirigeants.
    Je souhaite de tout mon coeur que les africains que nous sommes comprennent que la liberté vraie s’acquiert par la lutte.La situation ivoirienne nous invite à redoubler d’effort car l’afrique traine à prendre le sens de marche du monde.Il est inadmissible qu’à l’époque où nous sommes,un seul individu prennent en otage l’aspiration d’une nation entière à la liberté,à démocratie,en un mot à la paix.
    Frères africains,nous avons raté notre entrée dans le concert des nations en bradant notre patrimoine économique et en nous endettant de façon hasardeuse.
    Nous faillirons totalement en ne lèguant pas à la postérité des pays véritablement démocrtiques où chaque citoyen construira son futur dans la sérénité.Et cela sera inacceptable car il ne demande pas trop d’effort.

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