LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Joseph Zangréyanogo : "Satisfaction malgré l’absence des supporteurs dans les gradins"

Publié le mardi 21 septembre 2004 à 06h38min

PARTAGER :                          

J. Zangréyanogo

La saison 2003-2004 s’est achevée le 5 août avec la finale de la coupe du Faso. L’heure est au bilan au niveau de tous les acteurs.

Dans les lignes qui suivent le secrétaire général de la Fédération parle du déroulement des compétitions, fait une projection sur la saison prochaine et parle de l’affaire Amadou Coulibaly.

Il commence par apprécier la performance des Etalons au lendemain du match contre l’Ouganda aux éliminatoires de la CAN-CM 2006.

Quel commentaire faites-vous après le succès des Etalons devant l’Ouganda dans les éliminatoires de la CAN-Coupe du Monde 206 ?

Joseph Zangréhyanogo (J.Z) : Nous sommes satisfaits d’autant plus que nous savions que ce match était un tournant de notre participation à ces éliminatoires. Nous avons essayé de mettre les bouchées doubles à tous les niveaux. Les joueurs ont bien travaillé avant et pendant le match. Le résultat nous comble et surtout le rang que nous occupons. De dernier à la troisième journée on se retrouve troisième à la quatrième. Nous allons essayer d’améliorer cette position à la cinquième.

Quel bilan faites-vous de la saison qui s’est achevée le 5 août dernier avec la finale de la coupe du Faso ?

J.Z : Le bilan est globalement positif parce que la compétition des petites catégories n’a pas encore eu lieu. C’est ce que nous déplorons dans notre programme d’activités. Toutes les autres compétitions se sont déroulées selon le calendrier que nous avons fixé au départ. Ce sont les championnats de 1ère et de 2ème division, le football féminin et la coupe du Faso.Les choses se sont passées normalement et de façon satisfaisante.

Nous n’avons pas connu de troubles au niveau de ces compétitions qui pouvaient amener à des arrêts de match avant terme, des envahissements de terrain. De plus en plus les supporteurs sont fair-play. Ils digèrent d’une autre manière leur insatisfaction vis-à-vis des résultats de leur équipe mais cela est non violente. Nous ne pouvons que leur tirer notre chapeau. Nous souhaitons que cela se poursuive les saisons à venir.

Avez-vous les mêmes satisfactions pour les résultats techniques ?

J.Z : Oui parce que nous avons senti un engagement au niveau des athlètes sur le terrain. Même si cela a produit plusieurs cartons jaunes (avertissement)et de temps à autre des rouges (exclusion).

Mais nous avons remarqué que les acteurs s’engageaient correctement sur le terrain parce qu’ils voulaient des résultats probants. Tout le monde a participé effectivement à la compétition de façon correcte et il n’y a pas eu de résultat obtenu de façon illicite. Nous n’avons pas eu de problèmes aussi avec les dirigeants au contraire nous avons eu de la compréhension.

Au niveau de l’arbitrage tous les arbitres désignés étaient effectivement présents pour les matchs, ce qui n’était pas évident. De temps en temps les supporteurs ont eu des points de vue divergeant mais là c’est subjectif. Soit, on n’a pas gagné et on est contre l’arbitre, mais quand on gagne, on ne tire pas son chapeau à celui-ci. Sur le plan de la direction des matchs, on a été satisfait.

Les deux meilleurs buteurs du championnat ont été recrutés par des clubs européens. Est-ce la preuve que le niveau est bon ?

J.Z : Cela dénote que notre championnat contrairement à ce que disent certains n’est pas parmi les derniers. Si nos deux meilleurs buteurs (Mamadou Kanté de l’ASFA-Yennenga et Hermann Ouédraogo de l’USO, chacun a marqué 13 buts) se retrouvent dans des clubs professionnels immédiatement après le championnat, c’est la preuve que la compétition n’est pas mauvaise. Au-delà de ces deux il y a eu d’autres contacts que nous pouvons mettre sur le comportement des joueurs à l’extérieur avec les équipes nationales. En senior comme en junior nous avons déjà des résultats assez satisfaisants. Cela a amené les recruteurs à s’intéresser à ce qui se passe au Burkina. C’est à l’honneur des joueurs et des dirigeants.

Qu’est-ce qui a motivé l’élargissement du championnat de 12 à 14 clubs la saison prochaine ?

J.Z : Le motif est surtout technique. Pour être un bon joueur il faut de la pratique. Douze équipes avec 22 journées, nous nous sommes rendu compte que c’était insuffisant. Déjà en 1990,nous étions à 14 équipes, à cause des problèmes financiers nous sommes revenus à 12. Nous avons estimé que pour relever le niveau technique, il faut augmenter le nombre de matchs donc de participants.

L’élargissement a donné encore plus de clubs à Ouagadougou. Que pensez-vous du déséquilibre qui ne fait que s’agrandir ?

J.Z : Le problème fondamental est le choix du genre de compétition que nous voulons La première division pour nous c’est le sport d’élite. Si on part de cette définition n’importe qui ne peut pas y jouer. Est-ce qu’il faut maquiller un peu ce football d’élite en l’élargissant ou s’en tenir aux critères des meilleures équipes ? Au niveau de la Fédération c’est la dernière raison qui nous a motivée.

En nous disant que les provinces ne seront pas en reste mais nous n’avons pas pris de mesures particulières pour elles. Tout le monde a compéti. Au départ on avait cru qu’on pouvait avoir plus d’équipes provinciales. Ce n’est pas le cas. Nous n’avons pas quelque chose à nous reprocher. Nous avons l’équipe de Kaya qui est néanmoins remontée en 1ère division.

Mais avec la descente, il n’est pas exclu qu’une équipe de Ouagadougou parte en 2ème division et une formation de province monte. Dans la compétition de D2 le caractère d’élite est moindre par rapport à la 1ère division. Nous avons jusqu’à 24 équipes qui se retrouvent dans plusieurs provinces. En 1ère division nous sommes obligés de mettre l’accent sur l’excellence parce que c’est là-bas que nous tirons la majorité des joueurs pour les équipes nationales. Il faudrait aussi faire avec le temps.

Déjà les équipes qui sont dans les deux grandes villes (Ouagadougou et Bobo-Dioulasso)ont des problèmes financiers assez énormes et d’encadrement. Cela va sans dire que les problèmes sont plus graves au niveau des provinces. Nous aurons la saison prochaine 8 équipes à Ouagadougou, 4 à Bobo -Dioulasso, une à Banfora et à Kaya. Les autres devraient travailler plus pour accéder en 1ère division.

Vous avez plus de 5 compétitions à organiser chaque saison. Où trouvez-vous les moyens pour le financement ?

J.Z : C’est une question qui mérite d’être posée. Quand nous faisons le programme nous nous demandons souvent comment l’exécuter ? Nous avons notre sponsor principal (ndlr : Excellence)qui s’occupe de la 1ère et de la 2ème division. Les autres compétitions sont financées par les fonds propres de la fédération. Pour faire tout ça sans problème l’idéal serait que nous ayons plus de supporteurs au stade.

Ne pensez-vous que c’est la tarification qui pose problème au niveau de la fréquentation ?

J.Z : Non, je le ne pense pas. Ce sont les problèmes peut-être économiques qui amènent les supporteurs à ne plus avoir envie d’aller au stade. Dans la sous-région nous avons les tarifs les plus bas. Nul part ailleurs vous ne pourrez payer 300frs pour regarder un match de 1ère division. Il faut aussi qu’au niveau des clubs les dirigeants puissent amener leurs supporteurs à venir au stade.

Pouvez-vous nous faire le point sur le dossier « Amadou Coulibaly ? »

J.Z : Amadou Coulibaly a été suspendu pour 18 mois de toute compétition aussi bien nationale qu’internationale. La Fédération burkinabè de football a introduit un recours qui sera examiné le 17 septembre au siège de la Fifa. La Fédération va y assister pour expliquer de vive voix la situation.
A quand le début des compétitions des petites catégories ?

J.Z : Nous avons envoyé des correspondances au niveau des ligues et nous attendons d’ici le milieu de ce mois pour voir les équipes en mesure de compétir. Nous pensons qu’au plus tard en début octobre, nous pourrons commencer.

Par Ahmed NAZE
L’Opinion

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina/Reprise de la Ligue1 : Quatre chocs à l’affiche