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"Le parc Bangr-wéogo, un microcosme de la biodiversité burkinabè et sahélienne"

Publié le vendredi 1er octobre 2004 à 06h23min

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Séjournant au Burkina Faso depuis maintenant trois ans avec son épouse, première conseillère à l’ambassade de France, Gabriel HÖFFLER est un amoureux de la nature. C’est le moins que l’on puisse dire.

En découvrant par hasard ce trésor inestimable, à savoir le parc urbain Bangr-Weoogo, il a pris l’initiative de créer un cadre de rencontres dénommé « l’Association des amis du parc urbain Bangr-Weoogo » dans le double objectif de renforcer sa sauvegarde et de le faire connaître au grand public.

A travers cet entretien, il nous explique les motivations profondes de son initiative aujourd’hui soutenue par le ministre de la Promotion des droits humains et le maire de Ouagadougou.

Pouvez-vous nous faire la genèse de votre association « les Amis du parc Bangr-Weoogo » ?

Gabriel Höffler (GH) : Je tiens d’abord à souligner que j’ai eu la chance de rencontrer un M. qui s’appelle Moustapha SARR, qui est le directeur du parc urbain. Nous nous sommes liés d’amitié et un jour au cours d’une conversation, j’ai déploré que le parc urbain qui est vraiment une richesse extraordinaire pour la ville de Ouagadougou et du Burkina Faso en général ne connaisse pas l’audience qu’il mérite. Nous voyons tous les jours de milliers de personnes qui à mobylettes, qui à vélos, qui en voitures passent le long du parc sans savoir l’immense richesse qu’elles possèdent.

C’est ce qui nous a donné l’idée tous les deux un jour de fonder cette association que nous avons baptisée : « l’association les Amis du parc Bangr-Weoogo », afin de le faire connaître au plus grand nombre de personnes en les stimulant à le fréquenter. Nous avons donc porté l’association sur les fonts baptismaux le 7 juin 2004. Nous nous attelons maintenant de pied ferme pour la réalisation de nos projets.

Pouvez-vous nous donner plus de précisions sur vos objectifs ?

GH : Les objectifs de cette association sont extrêmement simples. Il s’agit de façon générale de faire connaître le parc aux Burkinabè.

Et de façon spécifique, l’association vise à rassembler ces personnes aimant la nature et à développer la fréquentation individuelle et collective du parc. Cela va être quantifiable dans quelques années voire quelques mois, lorsque les bilans feront apparaître qu’il y a une augmentation de la fréquentation du parc. C’est ce que nous souhaitons de tout cœur.

Par ailleurs, j’ai toujours beaucoup apprécié la présence du ministre de l’Environnement et du maire de Ouagadougou, M. Simon COMPOARE aux activités de plantations, d’enrichissement du parc, de même que la participation de plusieurs associations qui semblent avoir des objectifs cousins des nôtres.

C’est à dire la protection de l’environnement en général. Ainsi, je profite de l’occasion qui m’est offerte pour demander à leurs présidents de prendre contact avec moi pour que nous puissions nous installer autour d’une table pour parler de nos objectifs afin de voir s’il n’y a pas des actions communes à entreprendre et pourquoi pas, faire un jour une grande fête des associations dans l’objectif de la promotion du parc Banr-Weoogo, de la nature, des arbres etc. j’insiste particulièrement sur ce point.

Comment l’association est-elle structurée ?

GH : L’association est dirigée par une structure légère composée d’un président qui est moi-même, de trois vices-présidents qui sont respectivement, Moustapha SARR, directeur du parc, Patric PRAUD de l’ambassade de France et Monique ILBOUDO, ministre de la Promotion des droits humains. Le secrétariat général est assuré par Aimé ZONGO, Sylvain SAWADOGO et Pauline RICARDO assurent la trésorerie. Il y a un secrétaire du nom de Grégoire MINOUNGOU.

Comment comptez-vous atteindre vos objectifs ?
GH : Pour y parvenir, il nous faudra d’abord le soutien des médias. Ensuite nous allons initier des actions de sensibilisation. Nous allons organiser des journées portes ouvertes, des journées de nettoyages, des visites guidées et des plantations d’arbres.

A quand la mise en œuvre officielle de votre programme d’activités ?

GH : Comme je vous le disais tantôt, nous sommes une très jeune association. Nous avons déjà esquissé un plan de travail qui sera bientôt soumis aux uns et aux autres pour amendement parce que c’était le moment des congés et des vacances.
Tout prochainement le bureau va se réunir pour une planification précise du programme d’activités.

Disposez-vous des ressources financières nécessaires pour la réalisation de vos objectifs ?

GH : Il faut dire qu’en ce qui concerne les ressources financières, nous faisons appel aux institutions, tout en comptant sur la cotisation des membres. Pour l’instant il y a des membres bienfaiteurs qui ont déjà mis la main à la poche. Nous avons eu une subvention qui nous a été accordée par M. Francis BLONDET, l’ambassadeur de France qui a été, lui aussi, séduit par le parc. Ce qui nous permet de prendre maintenant le problème à bras le corps c’est à dire de pouvoir débuter nos activités dès le mois d’octobre.

Peut-on dire que votre initiative connaît déjà des sympathies ?

GH : Tout à fait. Nous avons reçu de lettres de ministres, d’ambassadeurs et d’hommes d’affaires qui nous apportent leur soutien moral. Ce qui est très important pour nous mais ce qui est le plus « parlant », c’est de voir l’intérêt que suscite le parc parmi nos relations et amis. Certains ont changé leurs promenades des week-ends pour aller dans le parc. Et puis, il y a le bouche à l’oreille auquel je fais beaucoup confiance ! Nous avons aussi le soutien très attentionné du premier élu de la capitale à savoir M. Simon COMPAORE qui est un écologiste convaincu.

Est-ce que votre départ du pays ne mettra pas fin à l’existence de l’association ?

GH : Pas du tout. Ce que je souhaite lorsque je partirai du Burkina avec beaucoup de regrets d’ailleurs, c’est de pouvoir constater que la fréquentation du parc s’est considérablement accrue, que les gens viennent avec leur famille pour faire promener les petits, que les gens viennent à la buvette, voir les paons, faire le sport et bien d’autres choses. Ce qui est sûr, l’association comporte des personnes décidées, aimant beaucoup la nature.
Lorsque je partirai, quelqu’un d’autre prendra le flambeau.
De toute façon, mon cœur sera toujours au milieu du parc qui est magnifique. Savez-vous qu’il est grand de 240 ha ? C’est une forêt naturelle au cœur de la capitale.

C’est un véritable microcosme de la biodiversité burkinabè et sahélienne en général à savoir qu’il y a 360 espèces végétales, 175 espèces d’oiseaux, 60 espèces animales. C’est dire que tout est là pour répondre à nos objectifs, à savoir intéresser les petits comme les grands aimant la nature, les sportifs, les amateurs de pique-nique parce qu’il y a des aires de détente et de loisirs, des aires de jeux pour enfants, un jardin botanique et un parc zoologique. Nous voulons vraiment faire partager notre intérêt pour ce parc.

Je voudrais terminer par un constat d’une importance capitale. Nous aimons le parc, nous, amis du parc et autres associations, mais la nature elle aussi aime ce parc. La preuve de ce que j’avance ? Les naissances d’animaux 1 HIPPOTRAGUE (COBA) et WATER BUCK en particulier ce qui est rare en milieu fermé. S’il y a naissance, c’est que l’environnement est proche de l’environnement natureL.
Une raison de plus pour aller de l’avant.

Merci à vous, merci à notre journal, l’Opinion, pour m’avoir permis de présenter notre association et faire connaître, à vos lecteurs qui ne le connaissaient peut être pas, le parc urbain Bangr-Weoogo.

Par Drissa TRAORE
L’Opinion

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