Révélé au public burkinabè par « REGARD METIS » son premier album, Alif Naaba est devenu en quelques années, une valeur sûre de la musique burkinabè et africaine. Une valeur qui s’est bonifiée par la sortie en 2005 de son deuxième opus, « FOO », vendu à plusieurs milliers d’exemplaires. La musique d’Alif Naaba est surtout faite de sonorités africaines, saupoudrées subtilement de notes de jazz.

Certains la trouvent assez élitiste, d’autres, avec la présence remarquable d’instruments du terroir, saluent simplement une belle mixture enrobée de thématiques assez profondes. Son nouvel album WAKAT est une œuvre ouverte au monde, solidement bâtie d’instruments à cordes, de percussions et enveloppée par des chants largement métissés.

Alif Naaba, depuis quelques années, est constamment sollicitée à l’étranger, pour ne pas dire sur la scène internationale. Véritable complice de la star italienne Irène Grandi avec qui il a partagé quelques spectacles, le Burkinabè, pour l’année 2010, a porté haut les couleurs du pays en Afrique, en Europe et en Amérique.

En effet, les mélomanes du Rwanda, de l’Algérie ont tour à tour accueilli le prince de Konkistenga qui devrait, en principe, y retourner. Aux Etats-Unis, il a participé au Marché américain de la musique, grande manifestation ayant déjà accueilli de grands noms de la musique africaine tels que Youssou N’Dour du Sénégal, Angélique Kidjo du Bénin, Rokia Traoré de la Côte d’ivoire. 2010 a donc souri à notre compatriote qui a joué devant plus de 7000 acheteurs et promoteurs.

C’est ce qui lui a permis d’ailleurs d’avoir enfin un tourneur au pays de l’Oncle Sam qui va également placer Alif Naaba sur de grandes scènes au Canada. En Europe où il a donné quelques spectacles, le musicien a également réussi à sceller un partenariat solide avec le festival « Les invités de Villeurbanne ». Fin d’année mouvementée pour le chanteur attendu au Festival mondial des arts nègres (FESMAN) de Dakar, avant de s’envoler vers d’autres contrées africaines.

Cyr Payim Ouédraogo

3 questions à l’artiste

Une surprise de taille ? C’en était une vraiment pour Alif Naaba, surtout qu’il venait de voir filer entre ses mains, une deuxième fois, le Kundé d’or obtenu par Floby le vendredi 17 décembre 2010. Dans les lignes qui suivent, il nous livre ses sentiments.

Que ressens-tu après avoir été distingué “Artiste de l’année” par l’Observateur Paalga ?

• C’est un grand plaisir. J’avoue que je ne m’y attendais pas du tout ! C’est un sentiment de joie parce que c’est un journal très respecté et très crédible qui me fait cet honneur. C’est donc une lourde et noble responsabilité à porter. J’espère que je pourrai servir d’exemple et que cette distinction apportera un plus à la promotion des artistes burkinabè. Je considère que le choix de l’Observateur paalga sur ma personne est important car la presse, généralement, regorge de professionnels très avertis dans le domaine de la musique. Je profite de cette occasion pour remercier le premier responsable de ce journal, l’ensemble des journalistes et tous les employés.

Alif Naaba a été candidat malheureux du Kundé d’or à deux reprises. Comment as-tu vécu cet échec ?

• J’avoue que je ne m’attendais pas à être nominé. J’ai vécu cela très positivement. C’est le choix d’un jury ; c’est également une décision qui reflète aussi la vision des Kundé. C’est une décision qu’il faut respecter et je félicite mon jeune frère Floby que j’estime beaucoup et qui m’admire aussi. L’essentiel, c’est que la musique burkinabè puisse gagner.

Quelle est ta situation matrimoniale car, ils sont nombreux finalement, les mélomanes, à s’interroger sur cet aspect de ta vie ?

• (Rires). Je passerai bientôt à la mosquée. Ce qui me permet de dire que je suis déjà « casé ». J’ai tenu, avant de passer devant le maire, à avoir les bénédictions d’Allah. Je suis néanmoins père de deux enfants : une fille du nom de Samir et Habil, le garçon. J’adore toutes les femmes et mamans du monde et du Burkina en particulier. J’en profite d’ailleurs pour leur souhaiter une merveilleuse année de bonheur et de santé. Bonne année également à l’Observateur Paalga et à toute la presse nationale. Santé à tous ceux qui sont malades. Que Dieu nous bénisse !

Propos recueillis par C.P.O. & RVH.

L’Observateur Paalga