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LA CEDEAO EN COTE D’IVOIRE : La mission de la dernière chance

Publié le dimanche 26 décembre 2010 à 23h20min

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Une mission de la dernière chance ira demain à Abidjan. Vendredi dernier en effet, au sommet d’Abuja, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a décidé de dépêcher une mission dans la capitale économique ivoirienne. La mission ouest- africaine peut-elle être assimilée à la mission internationale d’évaluation que Gbagbo avait lui-même proposée ? En tout cas, celle-là s’y rendra, avec un ultimatum.

Pour bien montrer qu’il ne s’agit pas d’une agitation de l’esprit, la CEDEAO a convoqué en réunion les chefs d’état-major des armées des Etats membres de l’organisation. Il s’agira sans doute d’échanger à propos de la date d’une intervention éventuelle, des délais, des problèmes en rapport avec les ressources, la logistique appropriée, de la mobilisation des troupes, des questions de coordination, et des modalités d’intervention et autres dispositions utiles à prendre. Encore une fois, il faut se féliciter de la célérité avec laquelle l’organisation ouest- africaine a réagi. C’est l’une des rares fois que la CEDEAO adopte une position ferme presqu’à l’unanimité des membres. Sans doute, aura-t-il fallu travailler dur pour en arriver là. Rallier le camp des plus durs, favorables à une intervention, à celui des partisans d’une dernière tentative de négociation n’a certainement pas été facile. La délégation ouest-africaine devant se rendre à Abidjan a été composée sur la base de critères propres à la CEDEAO. Les trois zones linguistiques (francophone, lusophone et anglophone) sont ainsi représentées. Certes, il s’agit de "petits pays", mais leurs expériences démocratiques s’imposent dans la sous- région.

Mais ce compromis d’envoyer une délégation de la dernière chance va-t-il déboucher sur quelque chose de concret ? Gbagbo va-t-il céder cette fois ? A ce qu’il semble, les chances de succès sont bien minces, à en juger par les propos guerriers des partisans de Laurent Gbagbo. Ils trouvent "inacceptables" les menaces de l’organisation régionale d’envisager le recours à la force pour déloger Gbagbo. Ainsi donc, les partisans du président ivoirien sortant campent toujours dans la logique de confiscation du pouvoir. Gbagbo lui-même semble vouloir passer pour un martyr, prêt donc à mourir plutôt que de céder le fauteuil qu’il a perdu après des élections, une défaite reconnue par la communauté internationale. Il se montre gonflé à bloc de jour en jour. Simulacre ou désir d’en découdre réellement avec le monde entier ? Les jusqu’au-boutistes du camp Gbagbo vont même jusqu’à menacer de plonger le pays dans le chaos et d’en faire payer le prix fort aux ressortisants ouest-africains.

La politique du pire, et donc la logique suicidaire, est celle que Gbagbo menace de mettre à exécution. Il appartient à la CEDEAO de ne pas céder face à ces intimidations. Par ailleurs, en dénonçant un "complot international" ourdi par "le bloc occidental" et sur l’instigation de la France, Gbagbo et ses partisans espèrent-ils toujours bénéficier d’une compassion de la dernière minute ? N’est-il pas trop tard ? Croient-ils encore pouvoir convaincre leurs compatriotes et les progressistes africains après avoir recruté, mobilisé et armé des mercenaires contre leur propre peuple ? Toutes ces tueries, ces barbaries d’un autre temps, ces milliers de réfugiés, ces femmes violentées, achèvent de convaincre, même les plus sceptiques, que ce régime ne reculera devant rien pour assouvir ses desseins. Les thèses que développent les partisans de Gbagbo, poussent le dirigeant ivoirien à devoir choisir entre la peste et le choléra : il sait que "tchogo tchogo" (1), il va devoir rendre compte à la Cour pénale internationale.

Alors, autant tenter de résister face au monde entier, quitte à continuer de faire souffrir les populations. Le camp Gbagbo ne semble guère vouloir laisser de choix à la communauté internationale. On ne peut pas faire des omelettes sans casser des œufs, dit-on. Mais étant donné la probabilité d’une intervention militaire de la CEDEAO, pourquoi, après avoir épuisé toutes ses "cartouches", Gbagbo lui-même ne pourrait-il pas surprendre ? Un sursaut de la dernière heure, permettant après tous les recours, d’éviter l’intervention militaire. Gbagbo a toujours montré qu’il a plus d’un tour dans son sac. Peut-être, après avoir endeuillé les familles ivoiriennes et hypothéqué leur fête de Noël, daignera-t-il les laisser fêter le nouvel an dans la paix et le souvenir de leurs morts ? Rien n’étant à exclure aujourd’hui, il faut vraiment l’espérer.

"Le Pays"

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Vos commentaires

  • Le 27 décembre 2010 à 11:15 En réponse à : LA CEDEAO EN COTE D’IVOIRE : La mission de la dernière chance

    je suis très heureux à l’idée que la peur va très bientot changer de camp...le bourreau a toujours peur du gourdin !

  • Le 27 décembre 2010 à 15:39, par le bon citoyen En réponse à : LA CEDEAO EN COTE D’IVOIRE : La mission de la dernière chance

    Bonjour à tous

    C’est regrettable pour le nègre de vivre avec des idées pareilles au 21ème siècle.

    La RCI est comme le dise les mossis, est un borgne au pays des aveugles. Les richesses tant vantées de la RCI est illusoires, quel rang occupe la RCI sur l’échiquier africain n’en parlons de mondial ?
    Alors chanter qu’on en veut aux richesses de la RCI fait rire tout le monde sauf les habitants de l’Afrique de l’Ouest.

    Je crois sincèrement que le clan Gbagbo a pété les plombs. Comment on peut dire que tout le monde entier est contre toi et vouloir résister ? Il y a un adage qui dit qu’on peut faire la bagarre avec une ou deux personnes pour une même cause et avoir raison. Mais quand ça arrive à trois personnes, il faut se dire qu’on a simplement tord. Tout le monde (même les voleurs et les criminels) peut justifier leur acte, mais quand la majorité trouve que cette raison ne tient pas, on doit tout simplement s’incliner au lieu de vous faire plus d’ennemies en se basant sur des raisonnements enfantins. Vous qui chantaient les vertus de Blaise COMPAORE il y a de cela pas plus de 3 mois se retrouvent aujourd’hui à le vilipender. C’est la preuve palpable que vous ne méritez pas d’être de dirigeants. Prenez l’exemple chez notre Blaise, il ne parle qu’une fois et ça vaut de l’or. Gbagbo à force de parler au hasard s’est ridiculisé.

    Tu es si naïf que tu ne savais pas que le peuple t’avait vomis jusqu’à ce que tu découvre la vérité qui fait très très mal.

    Un conseil d’ami (car vous ne savez pas ce que vous faites), si vous êtes vraiment patriotes tel que vous le clamez, il vous faut faire le sacrifice ultime au nom du pays que vous aimez tant. Il vous faut partir en toute liberté et le peuple vous les rendra dans le future si réellement vous avez raison.

    Sinon, vous allez vous humilier, humilier votre pays et humilier votre armée si c’est cette force de la CEDEAO qui va venir mettre votre armée en déroute et vous déloger pour installer un président. Ça sera le comble de l’ironie car vous avez démontrés que vous n’êtes pas capables d’organiser par vous-même des élections et maintenant que vous n’avez pas cette capacité intellectuelle de comprendre comment va le monde (vous êtes sur une autre planète à cause de vos accointances religieuses et autres …).

    Sachez que des pays comme le Burkina ou le Nigéria possède des officiers imbus des stratégies militaires (contrairement à vos généraux en cartons), capable de sortir un plan d’intervention en RCI pour vous extirper sans tuer d’innocents, à moins que vous le faites vous-même (comme vous avez l’habitude) en ignorant la CPI et le jugement dernier.

    Alors je vous conseille de prendre vos bagages et vos familles et de rentrer dans l’avion qui va amener les 3 présidents négociateurs (car j’ai appris aussi que votre avion a été confisqué en Suisse) et venir à Ouagadougou. Nous vous recevrons dans une villa à Ouaga 2000 à côté de Dadis CAMARA et tant que frères égarés.

    On vous attend Laurent et Compagnie

  • Le 27 décembre 2010 à 20:01, par Le professeur En réponse à : LA CEDEAO EN COTE D’IVOIRE : La mission de la dernière chance

    Moi je lance un petit coucou au journaliste qui possède la langue française et qui est très facile à lire. On ne pas être insensible quand on est servi par un professionnel.

  • Le 27 décembre 2010 à 21:26, par BIX En réponse à : LA CEDEAO EN COTE D’IVOIRE : La mission de la dernière chance

    Il faut cesser de tergiverser et gesticuler.Le moment n’est plus aux dialogues interminables et autres rencontres savamment provoquées pour assouvir un désir secret.Gbagbo et sa clique sont à l’affût guettant la moindre occasion pour bondir dessus et refaire surface et eup !! ça repart avec les mêmes trucs.A ce titre je crains qu’il soit entrain ,tout doucement avec nos concerts de gesticulations, de se faire tard. 2 envoyés(Thabo Mbeki et J. Ping) au compte de l’UA sont déjà passés sans issue et un 3e ,lui du Kénya !! cette fois ci, est en orbite.On donne du temps au temps et pendant ce temps beaucoup d’innocents en RCI sont sauvagement assassinés.De son côté la CEDEAO feint d’afficher une fermeté mais traine une semaine pour chaque geste.Je souhaite sincèrement qu’il ne soit pas trop tard pour Alassane et tout ce monde épris de justice et de paix qui le soutient d’encore prétendre à un pouvoir democratique sans partage et un futur à court ou moyen terme sans tourmentes.Il est imprudent de deviner la suite des choses mais je vois mal ce trio de présidents retourner avec Gbagbo "dans leur sacoche".De grâce, il ya des pays qui disposent de spécialistes militaires en la matière qui savent à l’état actuel des choses ce qu’il faut faire,mettez-les à l’oeuvre ils irons vous extirper Gbagbo et sa bande.Il faut battre le fer quand il est chaud il commence à se refroidir (s’il ne l’est pas) dans ce cas-ci.

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