Casques bleus non grata à Abidjan : Une erreur fatale pour Gbagbo ?
Tel un couperet, la nouvelle est tombée le 18 décembre dernier. Le gouvernement du président Laurent Koudou Gbagbo appelle à un retrait rapide des casques bleus de l’ONU de la Côte d’Ivoire, ainsi de la Force Licorne française les soutenant, au motif d’impartialité en faveur du camp adverse, celui du président Alassane Dramane Ouattara (ADO). Depuis la certification de la victoire de ADO au second tour du scrutin présidentiel ivoirien, l’on savait les relations entre le camp de La majorité présidentielle (LMP) et les Nations Unis pas au beau fixe.
Mais, de là à en arriver à une annonce du genre, qui équivaut pratiquement à une déclaration de guerre, il n’y a visiblement que le pouvoir Gbagbo dont les représentants ne s’embarrassent guère de la langue de bois ou de formules diplomatiques creuses qui puisse le faire.
Le camp de la LMP par cette sortie appelant au retrait des casques bleus et des éléments de la Force Licorne aggrave son isolement sur le plan international. Car, ce n’est ni plus ni moins qu’une déclaration de guerre à l’Organisation des Nations Unies.
Et il y a déjà ces questions qui taraudent l’esprit : quelle sera maintenant l’attitude des forces onusiennes et françaises, surtout avec la vive réaction du secrétaire général de l’ONU Ban-Ki-Moon qui a indiqué qu’il n’était pas du tout question de retrait de la Côte d’Ivoire avant la fin de la mission ? Les casques bleus vont-ils toujours s’efforcer à être neutres ou vont-ils tout simplement basculer dans le camp d’ADO pour contraindre la LMP au respect de « la volonté du peuple ivoirien telle que exprimée au second tour du scrutin et proclamée par le président de la CEI », comme ne cessent de le clamer les officiels ?
Rien n’est moins sûr, surtout avec ces tirs qui auraient été dirigés vers les installations de la représentation des Nations Unies en Eburnie.
Par ailleurs, l’on a du mal à appréhender à priori la décision du gouvernement Gbagbo. Elle ne s’explique manifestement pas dans le contexte actuel, où la bataille avec les éléments armés des Forces nouvelles n’est pas encore totalement gagnée, avec cette situation de drôle de conflit. Etait-il vraiment le moment de songer à hausser le ton avec les casques bleus et la Force licorne, même s’elles semblent plus proches du camp adverse ? Visiblement, l’équipe Gilbert Marie Aké N’Gbo fait là une erreur qui pourrait lui être fatale. Parce que le pouvoir Gbagbo ne tiendrait pas bien longtemps si les casques bleus et la Force Licorne se décidaient à se ranger résolument du côté de ADO.
Mais, l’appel au retrait des forces étrangères pourrait être également un bon moyen, une tactique pour la LMP de défendre son pouvoir, vu la passivité maladive de la communauté internationale, incapable qu’elle est de passer à l’action. L’ayant certainement compris, la LMP pense peut-être que c’est le moment de passer aussi au jeu des surenchères verbales auquel s’adonnent les dirigeants occidentaux (notamment Obama et Sarkozy) sans que rien ne bouge véritablement sur le terrain dans le sens du transfert du pouvoir à ADO, ne serait-ce que pour faire diversion et gagner encore du temps. Et dans ce registre, l’on sait que les tenants du pouvoir Gbagbo sont imbattables.
Grégoire B. BAZIE
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 20 décembre 2010 à 01:52 En réponse à : Casques bleus non grata à Abidjan : Une erreur fatale pour Gbagbo ?
J’ai été soulagé par la reaction du secretaire General des Nations Unies qui reserve une fin de non retour à la demande de GBagbo. Tout le monde comprend que cette demande a pour but de passer à l’acte ignoble d’épuration, d’assassinat, bref un genocide. Les Forces Francaises et de l’ONU doivent rester en RCI contre la volonté d’un homme qui a perdu le pouvoir et qui veut regner par le Sang. La communauté internationale doit immédiatement reagir. Mieux vaut le faire maintenant que de traduire plus tard les genocidaires devant le TPI. Il n’ y a pas d’ombres d’un doute, Gbagbo veut liquider tous ceux qui s’opposent à son usurpation de pouvoir. Si les forces de l’ONU et de la France partent, c’est un cheque en blanc pour que les miliciens liberiens et angolais qui n’ont aucun parent en RCI commettent l’irreparable. Communauté internationale, les opprimés de la RCI, ceux qu’on ligote comme du betail pour aller fusiller dans les coins sombres fondent leur espoir sur toi.
Il est temps d’agir avant qu’il ne soit tard. Les casques bleus constituent un salut pour des milliers d’ivoiriens qui ont vu leur droit confisqué. Les Blé Goudé n’attendent que le depart du premier soldat. Que Dieu, le Dieu de la Paix, le dieu de la Grace, le Dieu d’Amour. Il a liberé les enfants d’israel, il le fera pour le peuple de cote d’Ivoire.
Je voudrais laisser à GBAGBO et à ses supporters, cette célèbre phrase de Victor HUGO : "aucune armée ne peut se tenir devant la force d’une idée dont le temps est muri".
Le 20 décembre 2010 à 10:06, par Le penseur 007 En réponse à : Casques bleus non grata à Abidjan : Une erreur fatale pour Gbagbo ?
Ne comprenez-vous pas que le clan Gbagbo est entrain de "chatter" en demandant le départ des forces impartiales ???De mon avis, c’est du bluff !!! La communauté internationale a beaucoup parlé. Il faut passer aux actes now now now !!!
Le 20 décembre 2010 à 12:01, par Dobrovolsky En réponse à : Casques bleus non grata à Abidjan : Une erreur fatale pour Gbagbo ?
On comprend aisément votre parti pris viscéral dans la crise Ivoirienne. Mais qu’en cela ne tienne, le fait que vous vous félicitez de la décision par GBAGBO, de virer l’ONU et l’Armée Française équivaudrait à une déclaration de guerre selon vous, n’est pas intelligent !!!!
Je vous ferrai remarquer qu’il ne s’agit nullement de d’affronter ni les soldats de l’ONU et Français. Il y a plus futé que cela. Il s’agira de faire en sorte que les véhicules des forces d’occupation ne puissent s’approvisionner en carburant. Que les propriétaires Ivoiriens des logements vident les occupants, membres de l’ONU des lieux. Pire encore, le siège de l’ONU ainsi que la caserne Française soient privés d’électricité et d’eau, comme c’est le cas pour tes amis de la République de l’hôtel du Golf qui en savent quelque chose...
Et pour enfoncer le clou, les soldats de l’ONU et l’armée Française seront interdits de faire leurs courses dans les super marchés d’Abidjan.
Le 21 décembre 2010 à 12:08 En réponse à : Casques bleus non grata à Abidjan : Une erreur fatale pour Gbagbo ?
Tu dis ça parce que tu ne sais pas aussi de quoi peut être capable la communauté internationale, si on leur fout le doigt dans l’oeil.
Il faudra que le clan Gbagbo essaie et on verra tous le resultat.
2. Le 20 décembre 2010 à 02:04 En réponse à : Casques bleus non grata à Abidjan : Une erreur fatale pour Gbagbo ?
Quelques coquilles dans cet ecrit, M.r Bazie : a priori ne prend pas d’ accent sur le a. C’est une expression latine, comme a posteriori.
Si elles, "s’ elles"(jamais).
Merci
Le 20 décembre 2010 à 14:43 En réponse à : Casques bleus non grata à Abidjan : Une erreur fatale pour Gbagbo ?
La lucidité politique recommande que la classe politique au pouvoir au Burkina-Faso, tienne une position d’équilibre par rapport à la question ivoirienne. Aucun intérêt, même de la Françafrique, ne saurait être au dessus de la vie de nos parents résidents dans ce pays où les différentes fractions de la bourgeoisie compradore, au service de l’impérialisme occidental, s’affrontent et sont prêtes à en découdre en mettant le feu aux poudres ethnicistes dans le cadre d’une guerre de contrôle des différentes rentes prélevées sur le dos des masses populaires travailleuses : rentes cacaoyères, pétrolières, forestières, foncières, etc..
La défense d’une fraction de cette bourgeoisie françafricaine que soutiennent l’ONU caporalisée et les institutions du capitalisme prédateur internationalisé et servi par Ouattara et G. Soro, cet autre cadet françafricain dévoré d’ambitions personnelles, ne saurait se faire sur des bases étroites, mesquines et réactionnaires qui desservent les intérêts de l’Afrique souveraine, libre et menacent la vie de nos parents résidents, tout comme celle de nos frères ivoiriens.
Faisons attention aux boute-feux de tous genres et ne nous payons pas d’illusions, car l’Occident capitaliste en état de crise généralisé n’a que faire de la défense de la démocratie en Afrique. Il défend tout simplement ses intérêts de survie. La censure, l’auto-censure et le mensonge sont mortelles pour l’avenir de nos peuples.
Le 22 décembre 2010 à 00:22, par Guingankoun En réponse à : Casques bleus non grata à Abidjan : Une erreur fatale pour Gbagbo ?
Au travers de ces propos d’apprenti communiste , vous presentez Soro et ouattara comme des valets de l’impérialisme occidental. Je vous rappelle, pour votre propre gouverne que Gbagbo n’est en rien un modèle, fut-il un socialiste. L’idéologie ne doit pas vous aveugler. Vous qui ne tarissez pas de qualificatifs. Vos parents y sont, et c’est la raison pour laquellle le Burkina et la communauté internationale doivent faire profil bas.Que dites-vous du sort de toute une nation qui est prise en ôtage par un délinquant politique. Que diriez-vous si d’ici quelques 5 petites années Blaise procedait à un hold up électoral à l’image de celui perpétré par Gbagbo sans que la communauté internationale ne réagisse. En tout état de cause, votre président et sa majorité modifieront la constitution pour permettre une eternisation au pouvoir, j’espère que vous serez content que la communauté internationale ne s’en mêle pas . Arrêtez cette rhétorique communisante galvaudée qui consiste à ne voir que de l’impérialisme occidental et qui a trop retardé le continent. Par ailleurs, même si vous pensez à vos parents en Côte d’ivoire, n’oubliez surtout pas que des millions d’ivoiriens ont assez souffert et continuent de souffrir de la démence de Gbagbo et sa bande.
Le 20 décembre 2010 à 17:22 En réponse à : Casques bleus non grata à Abidjan : Une erreur fatale pour Gbagbo ?
Oui, C’est vraiment domage que des gens ne voient que des fautes d’orthographe. Monsieur, avez vous compris le message oui ou non. "Même le soulard ne se preoccupe pas de l’étiquette sur la bouteille mais du Contenu".Ici , le contenu c’est la situation en cote d’Ivoire. merci au professeur du francais.
salut, ce n’est qu’une remarque car au regard du serieux de la situation en RCI, on ne peut pas se permettre de telle attitude.
Le 20 décembre 2010 à 22:10, par gorom En réponse à : Casques bleus non grata à Abidjan : Une erreur fatale pour Gbagbo ?
je partage votre réaction car le monsieur est un veritable inconscient car devant une situation si grave, des morts et des morts on se préoccupe de fautes d’orthographe. Dommage pour ce professeur si inconscient.
3. Le 20 décembre 2010 à 02:23, par lobilo En réponse à : Casques bleus non grata à Abidjan : Une erreur fatale pour Gbagbo ?
L’heure de l’action militaire contre Gbagbo est arriver, il faut a tout prix le deloger ou meme l’eliminer physiquement avec son epouse. CEDEAO, ONU , UA , FORCES LICORNES a vous de sauver le peuple ivoirien qui souffrent de la tyrannie de Gbagbo.
4. Le 20 décembre 2010 à 08:51, par Graig En réponse à : Casques bleus non grata à Abidjan : Une erreur fatale pour Gbagbo ?
L’heure a mon avis n’est plus a la perte de temps. les mort c’est tous les jours. il faut une attaque simultanee et du palais et de la rti ce qui permettra aux militaires qui veulent se ralier de le faire. cette non action entame le credit de la communaute en qui les populations ont mis beaucoup d’espoir.
5. Le 20 décembre 2010 à 10:57, par Zyeuvoitout En réponse à : Casques bleus non grata à Abidjan : Une erreur fatale pour Gbagbo ?
Le départ des forces dites impartiales serait la porte ouverte à toute sorte d’exaction.J’entend certains dire de laisser les ivoiriens regler leurs problemes entre eux, mais ces gens oublient que la CI est divisée et qu’il ya deux armées opposées. Si les protagonistes n’arrivent pas à s’entendre en presence des forces tampons, ce n’est pas en leur absence que ce sera le cas. Si on veut eviter l’escalade, ces forces "doivent" rester en CI. A moins que Gbagbo veuille en finir avec la rebellion par les armes...
6. Le 20 décembre 2010 à 11:13, par RAOGO En réponse à : Casques bleus non grata à Abidjan : Une erreur fatale pour Gbagbo ?
Il est grand temps que l’ONU et la CPI envoient des mandats d’arrêts internationaux contre GBAGBO et son groupe de tueurs.
7. Le 20 décembre 2010 à 12:02, par Arsi En réponse à : Casques bleus non grata à Abidjan : Une erreur fatale pour Gbagbo ?
Je pense que les Nations Unies ont trop tardé sur cette affaire. Le Président sortant Laurent GBAGBO piétine les droits des populations civiles et jusque là, pas de réaction concrète des nations unies. Je pense qu’il faut mettre un terme à ces enlèvements et tueries.
Je demande surtout à la Communauté Internationale de prendre les mesures qu’il faut pour faire partir Monsieur GBAGBO et tres loin. Il faut qu’il reponde de ses actes.