Journée ouagalaise de développement : L’énergie à l’honneur
Les 5e journées européennes de développement se sont tenues du 06 au 07 décembre 2010 à Bruxelles sous le thème « nouvelle décennie, nouveaux paradigmes et nouveaux acteurs pour le développement ». Le Burkina, à l’instar de plusieurs autres pays africains ont pris part à ces journées. Deux jours après la clôture des travaux dont les débats et les conclusions ont été jugées satisfaisants, la délégation de l’union européenne au Burkina a jugé utile de prolonger les réflexions de Bruxelles à Ouagadougou le 09 décembre à l’institut français du Burkina. Il en est ainsi depuis maintenant trois ans avec l’organisation de la journée ouagalaise de développement qui se présente comme la réponse locale aux débats de l’union européenne dans les pays où elle intervient.
L’accès de tous les citoyens à l’énergie durable demeure une question fondamentale. Pour cette troisième journée ouagalaise de développement, la délégation de l’union européenne a choisi d’axer les réflexions sur l’énergie avec pour thème « l’expérience du Burkina Faso en matière d’énergies renouvelables ». Il s’est agit de rendre compte du secteur de l’énergie au Burkina et des expériences réalisées par différents acteurs (publics, ONG, et privés) en matière de recherche, développement et mise en œuvre d’énergies renouvelables à « l’épreuve du climat ».
Ce thème de l’énergie ne manque pas d’intérêt d’autant plus que le pays se caractérise par une très grande dépendance au bois-énergie, une dépendance totale aux importations pour les énergies fossiles et un bouquet électrique dominé à 70% par l’énergie thermique. Conséquence : le prix très élevé du kWh. Au vu de ces faits, il importe que le Burkina accorde une place importante aux énergies renouvelables telles que les énergies solaires photovoltaïques et concentrées. Déjà des recherches sont poursuivies, des expériences menées et quelques produits commercialisés. Mais ces activités sont très peu connues du grand public. C’est donc pour contribuer à partager les expériences et vulgariser ce qui est déjà fait que la délégation de l’union européenne a décidé d’ouvrir la réflexion autour de ce thème.
Car, « aucun développement économique et humain n’est possible sans respect de la nature », a laissé entendre Théo Hoorntje, le chargé d’affaires assurant l’intérim du chef de la délégation de l’UE au Burkina. Pour le secrétaire général du ministère des mines, de l’énergie et des carrières, Sylvain Domboué qui a ouvert les travaux, les ressources d’énergies renouvelables sont incontournables pour fonder un développement durable de notre pays. C’est en ce sens que le gouvernement burkinabè privilégie cette source d’énergie. « Que ce soit au niveau de l’énergie solaire ou des biocarburants, toutes les dispositions sont en train d’être prises pour renforcer ces ressources endogènes pour mieux promouvoir notre développement », soutient Sylvain Domboué.
Six communications ont marqué cette Journée ouagalaise du développement.
L’expérience du gouvernement, de la SONABEL (société de fourniture d’électricité de l’Etat) et des résultats de recherche ont constitué le menu. Des cas concrets ont enrichi les débats, notamment avec la communication du Larlé Naaba Tigré sur l’expérience de BELWET dans les plantations et commercialisations des produits du Jatropha. Le secteur privé n’a pas été oublié avec le partage de l’expérience des activités de ISOMET Energie et ses produits en matière d’énergies renouvelables. La modération des différentes communications étaient assurée par Pr Paul Giniès, le Directeur général du 2iE. Quelques produits énergie renouvelable ont été exposés à l’occasion de cette journée.
Moussa Diallo
Lefaso.net