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Mali : Sus aux mangeurs de Sida !

Publié le jeudi 9 décembre 2010 à 01h51min

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Depuis quelques jours, le Mali a un nouveau gouvernement. Un remaniement ministériel lié au détournement présumé des subventions de la lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme. Visé par la justice dans cette affaire-là, l’ex-ministre de la Santé malien, Oumar Ibrahim Touré aurait démissionné afin de se mettre à la disposition de la mission d’enquête. Geste, soit dit en passant, à saluer, car rare sous nos tropiques, sanctuaire des mœurs d’une République bananière.

Depuis plusieurs mois, les services du Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme enquête au Mali sur des cas de détournements de leurs allocations financières. Les malversations qui s’élèveraient à plusieurs milliards de francs CFA, selon des confrères maliens, portent sur des « surfacturations de moustiquaires imprégnées » ; « marchés fictifs » ; et « d’autres passés de gré à gré ».

Loin de nous l’intention de condamner à l’avance l’ancien ministre dont plusieurs collaborateurs ont déjà été interpellés. Prudence que nous dicte, non seulement le principe sacro-saint de la présomption d’innocence, mais aussi la personnalité de l’intéressé.

Vice-président de l’Union pour la République et la démocratie (URD) auquel on prête des ambitions présidentielles pour le prochain scrutin, M. Touré serait-il victime d’accablements politiques ? La question mérite d’être posée. A la justice d’y apporter la réponse.

En attendant donc l’aboutissement de cette saga judiciaire qui se joue sur les rives du Djoliba, cette affaire, quelle soit avérée ou non, vient, une fois encore rappelé l’une des douze plaies du continent noir : l’opacité endémique dans la gestion des fonds publics. Et pour ce qui concerne l’argent pour la lutte contre la pandémie, c’est la rapine organisée.

Certes, des associations contre la propagation du fléau abattent chaque jour un formidable travail de prévention et de prise en charge des malades. Mais à côté d’elles, poussent comme des champignons vénéneux des projets qui ne font pas l’objet d’encadrement budgétaire orthodoxe.

Parfois avec la complicité de hautes autorités. Alors que les malades meurent, souvent, faute d’accès aux antiretroviraux, des activistes de la lutte contre le Sida, toute indécence bue, siphonnent goulûment les subventions et crânent dans de grosses cylindrées, quand ils ne sont pas entre deux avions. Du vampirisme.

Faut-il alors, crier comme des putois, lorsque les bailleurs de Fonds, rechignent de plus en plus à casser la tirelire ?

Alain Saint Robespierre

L’Observateur Paalga

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