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Scrutin du 21 novembre : 80,15 % pour Blaise in fine

Publié le mercredi 8 décembre 2010 à 02h21min

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Blaise Compaoré (1 357 315 voix soit 80,15%), Hama Arba Diallo (138 975 voix soit 8, 21%), Bénéwendé Stanislas Sankara (107 310 voix soit 6,34%), Boukary Kaboré (39 186 voix soit 2,31%), Maxime Kaboré (25 077 voix soit 1,48%), Pargui Emile Paré (14 560 voix soit 0,86%), Ouampoussoga François Kaboré (10 962 voix soit 0,65%). Ce sont là les résultats définitifs de l’élection du Président du Faso du 21 novembre 2010 proclamés par le Conseil constitutionnel, le mardi 7 décembre dernier à Ouagadougou.

Légère différence entre les résultats définitifs du Conseil constitutionnel proclamés hier mardi 7 décembre 2010 et ceux provisoires de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) publiés le jeudi 24 novembre dernier. Ainsi, le nombre total d’inscrits passe de 3 239 777 électeurs selon la CENI à 3 234 246 selon le Conseil constitutionnel. Idem pour les votants qui passent de 1 778 693 à 1 772 404 et le taux de participation qui baisse légèrement de 54,90% à 54,80%. Les suffrages exprimés également passent de 1 694 271 voix à 1 693 465 et le nombre de bulletins nuls de 84 422 à 78 939.

Ces différentes modifications sont, en partie, dues à l’annulation des résultats dans certains bureaux de vote (voir encadré 2) comme le souligne le procès-verbal datant du 3 décembre 2010 et portant recensement général des votes afférent à l’élection du Président du Faso du 21 novembre 2010 lu par Alimata Oui, membre du Conseil alors qu’il était 9h05 dans la salle d’audience de l’institution.

Il en ressort, entre autres, que le recensement général au niveau de l’institution a consisté à examiner les rapports de ses délégués dans les bureaux de vote le jour du scrutin, les procès-verbaux et documents annexes qui sont parvenus à son siège et relatant le déroulement ainsi que les résultats des opérations du scrutin dans les 12 697 bureaux qui ont recueilli les votes des électeurs dans les 13 régions du territoire national : « Cet examen a mis en relief de multiples erreurs et anomalies qui ont été, soit constatées directement et matériellement par le Conseil constitutionnel à travers ses délégués, soit révélées par les parties aux opérations de vote, à savoir principalement les membres des bureaux de vote et les délégués des candidats ».

Les insuffisances relevées sont : la présence peu satisfaisante dans l’ensemble des délégués des candidats ; l’ignorance de la technique de vote de beaucoup d’électeurs qui a conduit les membres du bureau à leur fournir des explications avec le risque de les influencer ; la sécurité insuffisamment assurée dans les lieux de vote du fait de l’absence d’agents de sécurité ; le non-respect, dans quelques bureaux de vote, de l’article 76 du Code électoral qui prescrit de parapher les bulletins au fur et à mesure du déroulement des opérations de vote ; et le fait que l’éclairage n’était pas adéquat à l’ouverture du scrutin et lors du dépouillement.

Absence de procès-verbal et/ou de feuille de dépouillement, procès-verbal inexploitable, enveloppe non parvenue, répartition des voix aux candidats exprimées en pourcentage sont les motifs d’annulation du scrutin dans certains bureaux de vote.

Et Alimata Oui de rappeler le recours aux fins d’annulation de l’élection présidentielle du 21 novembre 2010 introduit par les candidats Hama Arba Diallo, Ouampoussoga François Kaboré, Boukary Kaboré et Bénéwendé Stanislas Sankara tous représentés par le cabinet Farama qui a été sanctionné par la décision de rejet n° 2010-12/CC/EPF du 3 décembre 2010.

Dans leur conclusion, les membres du Conseil ne manquent pas de formuler des suggestions dans l’optique « de rendre les élections encore plus sincères et plus transparentes et de consolider par voie de conséquence le processus démocratique ». Ce sont :

- que les listes et les cartes électorales soient établies avec toute la rigueur nécessaire ;

- que les listes électorales soient publiées et affichées à temps pour permettre aux citoyens d’exercer leurs recours ;

- que le nombre d’inscrits soit connu avec exactitude et que les rectifications soient opérées à temps ;

- que la liste des bureaux de vote et leurs emplacements soient déterminés avec rigueur et publiés dans le respect des dispositions en vigueur ;

- qu’une formation suffisante soit assurée à tous les intervenants dans le cadre de l’établissement des listes et cartes électorales ainsi que de la conduite adéquate des opérations électorales dans les bureaux de vote : respect du secret de vote, de la procédure de dépouillement, établissement des procès-verbaux, des feuilles de dépouillements, etc. ;

- que tous les bureaux de vote bénéficient, de manière effective, d’agents de sécurité ;

- qu’un éclairage adéquat soit prévu dans tous les bureaux de vote ;

- que soit organisée, à l’intention de tous les électeurs, une formation à la technique de vote par les structures publiques et les partis politiques ;

- qu’une relecture du Code électoral soit entreprise notamment dans l’optique d’une harmonisation des délais de saisine ainsi que d’une plus grande précision des modalités d’intervention du Conseil constitutionnel pour veiller, comme il lui est prescrit à l’article 138 du Code électoral, à l’égalité des candidats ;

- que chaque électeur se présente muni d’une pièce d’identification comportant sa photo.

Vient alors la proclamation des résultats définitifs de la présidentielle par le président du Conseil constitutionnel, Dé Albert Millogo. Blaise Compaoré est donné vainqueur avec 80, 15%. Acclamations dans la salle. Au même moment, on entend sonner la sirène de la mairie. Ré-acclamations des supporters du président élu. Suivent : Hama Arba Diallo (8, 21%), Bénéwendé Stanislas Sankara (6,34%), Boukary Kaboré (2,31%), Maxime Kaboré (1,48%), Pargui Emile Paré (0,86%), Ouampoussoga François Kaboré (0,65%).

La séance est levée. Le score obtenu par Blaise Compaoré est une confirmation, à en croire son directeur de campagne (NDLR : sauf erreur le seul représentant de candidat présent à la proclamation), Assimi Kouanda : « Ce pourcentage de 80,15% montre l’attachement des Burkinabè au programme du président Blaise Compaoré : bâtir ensemble un Burkina émergent ». La salle se vide. Les vainqueurs quittent le Conseil par petits groupes en klaxonnant.

Hyacinthe Sanou

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 8 décembre 2010 à 04:31 En réponse à : Scrutin du 21 novembre : 80,15 % pour Blaise in fine

    Le maire a-t-il ce droit de faire usage de la sirène municipale pour fêter la victoire de son candidat ?Il est sage que l’on puisse donner un code de bonne conduite à tous les administrateurs de ce pays afin de rendre l’administration républicaine.

    • Le 8 décembre 2010 à 23:08, par jc En réponse à : Scrutin du 21 novembre : 80,15 % pour Blaise in fine

      Le conseil constitutionnel en CÔTE D’IVOIRE n’avait t-il pas raison ? Or donc il existe un conseil constitutionnel au BURKINA FASO ? Nous les ivoiriens, nous vous observons par rapport à tous vos propos qui nous condamnent et nous dénigrent toujours. Merci au conseil constitutionnel du BURKINA pour avoir dit le droit, rien que le droit. C’est la dernière juridiction qui a le dernier mot

  • Le 8 décembre 2010 à 16:07, par LeBurkidePuteau En réponse à : Scrutin du 21 novembre : 80,15 % pour Blaise in fine

    Il faudra qu’on nous explique à quoi correspond la sonnerie de la sirène de l’hôtel de ville. J’espère qu’il ne s’est agi que d’une coïncidence et que la sirène n’a pas sonné pour acclamé la forfaiture de l’élection de Blaise Compaoré.
    Si c’était effectivement le cas, alors c’est une dérive grave et impardonnable pour laquelle le maire Simon Compaoré devrait s’expliquer.
    On sait que le CDP utilise abusivement les biens de l’état à son bénéfice exclusif, mais tout de même, il y a des limites intolérables.
    Alors dites nous, la sirène, c’était pour quoi exactement ?

  • Le 8 décembre 2010 à 16:48 En réponse à : Scrutin du 21 novembre : 80,15 % pour Blaise in fine

    Comme pour tous les grands événements dans le pays,il est d’usage d’utiliser la sirène municipale.Connaissant l’attachement du Maire de Ouaga à la démocratie et son sens
    élevé du service public,je suis sûr que la victoire de n’importe lequel des candaidats eût été fêtée de la même manière.Arrêtons SVP de voir le mal partout. Et restons fair play en toutes circonstances.C’est aussi à cela que l’on reconnait les démocrates.

    • Le 8 décembre 2010 à 18:31 En réponse à : Scrutin du 21 novembre : 80,15 % pour Blaise in fine

      Quand on a à faire à des gens comme vous et aussi comme Le Maire de OUAGA, qui pensez que tout ce les gens voient c’est du mal, on est vraiment très loin dans le gouffre.

      Comment pensez vous que Simon aurait fêté n’importe quelle victoire de la même manière ?

  • Le 8 décembre 2010 à 17:25, par Burkimbila En réponse à : Scrutin du 21 novembre : 80,15 % pour Blaise in fine

    La situation actuelle en RCI est plus que jamais inquiète. Cependant, elle permet de reposer sur la table la problématique sur l’indépendance et la crédibilité des conseils constitutionnels en Afrique. En effet, la voie de désignation de leurs présidents (nomination par le chef d’état en exercice) laisse à désirer et ne garantit en aucun cas l’indépendance de ceux-ci. Notre pays le BF n’est pas à l’abri du coup de force qui se passe actuellement en RCI. Je demeure convaincu que le jour où l’opposition remportera une élection présidentielle au BF, le conseil constitutionnel se comportera exactement de la même manière que celui de la RCI actuellement. Pour ce faire, il faudrait qu’il y’ai des reformes au niveau institutionnel afin d’assurer vraiment l’indépendance du conseil constitutionnel. Inspirons nous de l’expérience nigérienne.
    Les chefs d’état africains n’organisent pas de élections pour perdre mais toujours pour gagner. ‘’On gagne ou on gagne’’. Quelle animosité

  • Le 8 décembre 2010 à 23:04, par jc En réponse à : Scrutin du 21 novembre : 80,15 % pour Blaise in fine

    Or donc il existe un conseil constitutionnel au BURKINA FASO qui proclame les résultats définitifs.C’est légal Et en CÔTE D’IVOIRE ? repondez à ce message s’il vous plait, vous qui fustigez en longueur de journée le Conseil constitutionnel de la CI. Deux poids, deux mesures

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