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Guinée : Ainsi donc, Sékouba ne veut plus partir !

Publié le mardi 30 novembre 2010 à 01h14min

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Avec la situation en Côte d’Ivoire qui ne finit pas de donner des sueurs froides aux pays voisins, à la sous- région et à toute la communauté internationale, on avait quelque peu fini par oublier la Guinée, vautrée depuis, dans une posture d’attente du verdict définitif des urnes depuis la proclamation officielle, par la CENI, des résultats provisoires du scrutin du second tour du 7 novembre dernier.

Si, depuis un certain temps, on assiste à une certaine accalmie, la quiétude n’est toujours pas au rendez-vous sur le front politique depuis le début de ce processus électoral :

avalanche de critiques à l’encontre de la Commission électorale, difficultés d’organisation, affrontements meurtriers entre partisans de Cellou Dalein Diallo et d’Alpha Condé, les deux candidats qualifiés à l’issue du premier tour du 27 juin, sans oublier cette soldatesque à la gagette facile qui tire sans sommation sur tout ce qui bouge pour peu qu’on veuille manifester son mécontentement républicain.

C’est, en principe, le jeudi 2 décembre prochain au plus tard que la Cour suprême va se prononcer sur les votes litigieux et publier les résultats définitifs du scrutin.

Et les deux camps s’observent en chiens de faïence dans un pays placé sous état d’urgence, où donc les manifestations sont interdites et un couvre-feu en vigueur. Véritablement, de Kankan à Conakry en passant par Nzérékoré, on vit, ou du moins on survit, en attendant fébrilement cette fatidique date qui pourrait générer le meilleur comme le pire pour ce pays.

Dans cette perspective, le week- end écoulé aura été marqué par l’annonce, le samedi 27 novembre dernier, de deux évènements majeurs : primo, le limogeage du chef d’état-major adjoint de l’armée, le général de gendarmerie Aboubacar Sidiki Camara, et son remplacement par le général de brigade Namory Traoré sans aucune explication alors que le chef d’Etat, le général Sékouba Konaté, se trouve au Maroc pour des soins médicaux ; secundo, la fermeture des frontières terrestres, maritimes et fluviales.

Est-ce là une simple mesure de précaution, comme l’a du reste soutenu le Premier ministre, Jean Marie Doré, ou doit-on craindre une volonté délibérée de réprimer à huis clos toute velléité de contestation des résultats définitifs du scrutin du 7 novembre dernier ?

Difficile d’y répondre pour le moment. Par contre, ce qui est connu de tous et suscite moult interrogations et des appréhensions légitimes, c’est la volonté manifestée par le général Sékouba Konaté de devenir le futur ministre de la Défense du prochain gouvernement.

Pour un homme qui a assumé, des mois durant, les hautes fonctions de chef d’Etat, même intérimaire, ça ferait singulier de le retrouver, peu de temps après, simple ministre de la Défense. Bizarre pour quelqu’un qui dit ne pas aimer le pouvoir et ses lambris !

Et pourtant, ce ne sont pas les propositions, plus alléchantes les unes que les autres, qui ont fait défaut à cet homme, qui a suscité tant d’attention et de prévenance à travers le monde. Tenez ! après lui avoir offert une voiture blindée, le président des USA, Barack Obama, lui a envoyé, via son ambassadrice à Conakry, un visa long séjour au pays de l’Oncle Sam « en reconnaissance de ses efforts pour instaurer la démocratie » ;

la France de Nicolas Sarkozy lui a ouvert toutes ses portes au cas où il voudrait s’y installer et ne manque aucune occasion de le prendre en exemple ;

Jean Ping, le président de l’Union africaine, lui a officiellement exprimé la volonté des chefs d’Etat du continent de l’accompagner dans ses projets d’ancien président et de l’impliquer dans la résolution des conflits en Afrique et à travers le monde ;

et puis, Abdoulaye Wade du Sénégal et le roi Mohamed VI du Maroc ne demandent qu’à accueillir cet hôte, tous frais payés dans leur cercle. Alors pourquoi Sékouba fait-il fi de toutes ses propositions ?

Assurément, il court à sa perte si, d’aventure, il enfilait de nouveau la tenue de ministre de la Défense. Il aurait tout à gagner s’il s’éloignait, pour un temps, du champ politique guinéen.

Pour diverses raisons, dont l’ombrage qu’il ferait sûrement à celui qui le remplacera au palais présidentiel, il a intérêt à partir pour un certain temps au moins.

Il pourrait, du reste, y revenir en héros un jour si tel était son désir. Entre nous, ne dit-on pas qu’il faut savoir quitter les choses avant qu’elles ne vous quittent ?

Boureima Diallo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 30 novembre 2010 à 01:39 En réponse à : Guinée : Ainsi donc, Sékouba ne veut plus partir !

    Vous oubliez de noter qu’il reste pour réformer l’armée et la républicaniser. Dans la situation actuelle, il n’y a pas deux personnes en Guinée qui soient en mesure de faire cette tâche. Si ce boulot n’est pas fait, le nouveau Président court à sa perte.

    • Le 30 novembre 2010 à 09:38, par DeBalZac En réponse à : Guinée : Ainsi donc, Sékouba ne veut plus partir !

      C’est un peu dommage, mais je trouve le journaliste un peu léger dans son analyse parce que la Guinée est un cas particulier où tout est à refaire. Les véléités sont toujours là et les élections ne sont un remède miracle. Sekou Ba le sait très bien lui qui gère la troupe. Il ne faut pas voir seulement le ministère de la Défense en tant que poste, mais le travail de fourmi qu’il doit faire pour recontruire une armée républicaine. Plusieurs processus restent à venir dont les législatives et les municipales. Il faut stabiliser le pays, et surtout les militaires. Sékou Ba ne sera pas le seul cas. Voyez en Ruissie, Poutine est le Premier Ministre avec avoir occupé le poste de président. En étant ministre de la Défense, Sekou Ba sera le deuxième personnalité de l’Etat avant la mise en place du parlement. Il faut donc de la prudence dans ce processus très fragile.

      • Le 1er décembre 2010 à 10:42, par Veridik En réponse à : Guinée : Ainsi donc, Sékouba ne veut plus partir !

        Ce qui sera toujours étonnant chez les Africains, c’est leur naïveté CONSTANTE. Quand Tandja est arrivé, il a suscité des espoirs et au finish, il ne voulait plus partir. Quand Dadis est arrivé, c’était la même chose ! On a vu à la fin ce qu’il voulait faire ! Pourquoi Sékouba veut-il rester "à côté" ? Il a fini "son job", qu’il se barre ! C’est ça le grand problème des Africains ! Y’a en qui se croient investis d’un pouvoir divin ! C’est eux qui doivent redresser ceci, c’est eux qui doivent maintenir cela ! Mais mettons qu’il meure subitement d’une violente grippe espagnole, alors que direz vous ? Qu’on tue rapidement tous les militaires guinéens ? Sékouba comme tous les autres en sont pas INDISPENSABLES. C’est pas pour rien que certains lui ont fait des offres ! Ils connaissent la mentalité africaine et l’attitude du général ne les fait pas mentir. Sékouba veut être un jour Président de la Guinée, c’est clair ! Il n’aime pas le pouvoir disait-il ? On voit qu’il a appris à l’aimer ! Et s’il le reprend, il ne le lâchera plus ! Pauvres Africains !

  • Le 30 novembre 2010 à 04:22, par nacado En réponse à : Guinée : Ainsi donc, Sékouba ne veut plus partir !

    vous lobservateur vs avez tjrs des analyses simplistes et sans intelligence, accompagne blaise pr manger et taisez vs

  • Le 30 novembre 2010 à 09:11 En réponse à : Guinée : Ainsi donc, Sékouba ne veut plus partir !

    Totallement d’accord avec mon prédecesseur. La tentation est très grande de partir et laisser les choses en l’état mais alors il n’aurait fait que la moitié du boulot et il est fort à parier que la démocratie naissante n’ira pas loin. L’armée guinéenne a un grand besoin de restructuration profonde. En leader écouté et respecté, il est l’homme de la situation. Si cela s’avérait, je pense qu’il faut tirer son chapeau à l’homme qui plutot que de se la couler douce à New York, Paris ou Dakar choisit de continuer à se mettre au service de la paix et du developpement dans son pays

  • Le 30 novembre 2010 à 09:14, par cicéron En réponse à : Guinée : Ainsi donc, Sékouba ne veut plus partir !

    Tout ne parait pas aussi simple ! La guinée sera difficile à gouverner sans un soutien militaire fort et respectable des troupes !

  • Le 30 novembre 2010 à 14:02, par Kimora En réponse à : Guinée : Ainsi donc, Sékouba ne veut plus partir !

    Franchement ! Arretez de mettre des titres ahurissants comme tout ces journaux feuilles de chou qu’on voit ds les rues. Je vous en prie ; ici a l’etranger nous avons bcp de respect pour ce site et on aimerait qu’elle puisse respecter sa crediilibilte ; Il ne veut plus partir ! et ds le texte vous developper qu’il veut etre ministre de la defense ! alors s’agissait il pour lui de partir ou ? ya kel crime a ce qu’il veuille etre ministre de la defense ? n’a t il pas le droit de servir son pays ? vous allez mettre des idees ds la tete du mr, idees auxquelles il n’aurait jamais pense ! Arretez svp

    • Le 30 novembre 2010 à 19:57 En réponse à : Guinée : Ainsi donc, Sékouba ne veut plus partir !

      S’ il devient ministre dans le gouvernement de Alpha Conde, donc il roulait pour lui ? Ce sear clair maintenant que lui, Blaise, ou toute ses mafia sous- regionale se sont liguees pour voler les elctions au Peul quifait le mauvais choix de s’acoquiner avec Gorgui. Il n’ a
      pas compris le sens des alliances contre les richesses de la Guinee. Pauvre Guinee ! En proie a toutes les hyenes rouges, blanches, noires, jaunes...., de l’ interieur comme de l’exterieur.
      La deontologie et la morale politique exigent que Sekouiba ne soit pas un ministre dans ce gouvernement apres avoir ete President. Ce que Poutine a fait ne peut constituer exemple. C’est honteux.

  • Le 30 novembre 2010 à 21:00, par l’obs En réponse à : Guinée : Ainsi donc, Sékouba ne veut plus partir !

    Alors que dis tu de Vladmir putin le premier ministre russe qui fut president. Arreter vos speculations....

  • Le 30 novembre 2010 à 21:55, par Daoud En réponse à : Guinée : Ainsi donc, Sékouba ne veut plus partir !

    Pourquoi ne pourrait-il pas rester en Guinée s’il devait quitter le pouvoir ? je ne comprends pas l’offre d’asile des capitales occidentales et africaines.
    D’ailleurs pourquoi Dadis, ne pourra-t-il pas rentrer en Guinée ?

  • Le 3 décembre 2010 à 15:51, par salek En réponse à : Guinée : Ainsi donc, Sékouba ne veut plus partir !

    Le cas de Vladimir ne saurait légitimer la position du Général Guinéen. S’il veut être à la défense, c’est la preuve que beaucoup de choses sérieuses restent à parachever. Que tous ceux qui lui proposent un paradis en exil aient simplement la volonté et le courage de l’accompagner dans cette nouvelle perspective d’aider ses compatriotes à consolider la démocratie.

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