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Guerre en Irak : Le chaos mondialisé

Publié le jeudi 16 septembre 2004 à 07h23min

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L’Irak est devenu une boîte aux pandores ouverte et difficile, voire impossible à refermer.

Ce sont, en substance, les propos tenus par le président français Jacques Chirac et qui rejoignent, d’une certaine manière, ceux d’un Saddam Hussein qui, traqué dans ses derniers retranchements comparait l’Irak à un tombeau qui va se refermer sur des Américains jubilant d’avoir déboulonné le "tyran de Bagdad".

Si certains doutent encore de ces mots, tout le monde doit désormais s’accorder sur le fait qu’avec les derniers développements de la situation militaro- socio-politique en Irak, ce sont les portes de l’enfer qui s’ouvrent pour l’humanité entière.

En effet, tout est permis dans la fournaise irakienne, pays qui est devenu le point de ralliement de tous ces hommes et femmes opprimés et résignés, que le vocabulaire américain traiterait sans ambages de terroristes. Le rubicon a été franchi par ceux-ci qui, dans la logique de la guerre
- la guerre a - t -elle du reste une logique ? - ne font plus de différence entre religieux, journalistes, et autres humanitaires.

Tout ce qui est occidental est bon à prendre en otage, pour signifier en quelque sorte leur ras-le-bol. Revêtus à leur entrée à Bagdad du titre de sauveurs, les Américains et leurs alliés montrent aujourd’hui leur véritable visage de serviteurs d’une seule cause, celle de George W. Bush qui n’a d’yeux que pour le pétrole irakien, la sécurité d’Israël et pour qui Saddam Hussein, était devenu l’homme à abattre pour venger au passage, l’honneur familial.

Sans avoir fini d’éteindre le feu qu’il a allumé en Afghanistan, l’Oncle Sam s’est aventuré sur un terrain qui s’est mué en bourbier pour lui et dans lequel il entraîne le reste du monde. George W. Bush accentue du reste sa pression sur les réduits chiites, afin d’essayer d’opérer une pacification de l’Irak. Les Irakiens qui se massacrent entre eux, pour leurs croyances religieuses et pour leur haine du "satan américain", rendent chaque jour plus chimérique cette pacification.

Si le 11 septembre " c’était hier" , pour paraphraser Anthony Holmes, l’ambassadeur des Etats-Unis au Burkina, le 2 novembre, c’est dejà demain. Empêtré dans ses expéditions punitives hasardeuses en Irak et en Afghanistan contre des "terroristes" qu’elle a fabriqués elle-même, Washington trouve tout de même le courage de vouloir donner des leçons dans le règlement du conflit soudanais du Darfour.

Tous les moyens sont bons pour reconquérir le bureau oval et, face à un adversaire dur à cuire comme John Kerry, le républicain Bush Junior est contraint de se tailler un réputation de protecteur des Américains contre " l’invasion terroriste".
Mais, à l’intérieur comme à l’extérieur des Etats-Unis, l’agacement se généralise autour de cette entreprise suicidaire de George Bush qui détruit par pans entiers le déjà très fragile équilibre de paix qui caractérise le monde.

Des pays européens, notamment la France, l’Allemagne, l’Espagne, etc, supportent de plus en plus mal cette attitude aventureuse des Etats-Unis. Les Etats voisins de l’ Irak, surtout l’Arabie Saoudite, l’Iran, la Syrie, la Jordanie, tirent largement profit de ce chaos, car " l’effet contagieux d’un Irak démocratique" n’est pas du goût de leurs dirigeants. De même, l’avènement d’un pouvoir chiite est très redouté par l’Arabie Saoudite.

Pendant ce temps, les nombreux opposants au régime fantoche de Bagdad font des pieds et des mains pour mettre fin à toute tentative d’organisation d’élections, eux qui sont contre cette transition montée de toutes pièces par la Maison Blanche. D’autre part, les irréductibles opposants à l’occupation américaine sont en train de confirmer la thèse selon laquelle aucune guerre ne peut venir à bout d’une guérilla organisée et déterminée. En temoignent les guerres d’Algérie, du Vietnam etc...

En tout état de cause, le régime Allaoui, conduit par un gouvernement effacé, réfugié pratiquement dans le voisinage de l’ambassade américaine, dit " zone verte", n’arrive pas à trouver ses marques dans cet Irak rendu ingouvernable par la guérilla sunnite et chiite ainsi que par tous les extrémismes de la région. Demain ne semble pas être la veille du remodelage du faciès du monde déjà suffisamment éprouvé.

Le Pays

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