Présidentielle 2010 : Des OSC des droits de l’homme demandent la dissolution de la CENI
Dans une déclaration parvenue à notre rédaction et datant du 29 novembre 2010, un collectif d’organisations de la société civile évoluant dans le domaine des droits de l’homme, demandent entre autres la dissolution de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), la tenue d’un dialogue autour du processus électoral avant les législatives et municipales de 2012. Voici, en intégralité, ladite déclaration.
Déclaration des OSC des droits de l’homme sur le scrutin du 21 novembre 2010
Le tribunal administratif de Ouagadougou en son audience du 25 novembre 2010, a rendu le jugement n°0110 déclarant que les cartes d’électeurs ne contenant ni date, ni le lieu de naissance de leurs titulaires sont illégales et mis les dépens à la charge de la CENI. Une décision qui intervient après les nombreux constats des observateurs attitrés.
En rappel, la quasi-totalité des missions d’observation nationales et internationales de l’élection présidentielle ont rapporté de multiples irrégularités aussi bien au plan matériel qu’organisationnel du scrutin.
C’est dans un tel contexte de contestation et de désaccord que la proclamation des résultats provisoires de l’élection présidentielle a été faite par la CENI le jeudi 25 novembre 2010.
Face à la situation, un groupe d’organisations de la société civile régulièrement impliquées dans le processus électoral burkinabè profondément préoccupées par la gestion de la période postélectorale faisant suite aux graves irrégularités constatées lors du déroulement du scrutin ont décidé de réagir publiquement.
Elles déplorent les dérives qui ont caractérisé l’organisation de l’élection notamment l’illégalité de la carte d’électeur, jugée non conforme à l’article 53 du code électoral, ayant servi à l’expression des suffrages ; les votes effectués par des personnes dont les noms ne figuraient pas sur la liste électorale (exemple à Toussiana), l’utilisation de l’acte de naissance pour voter, etc. Toutes choses concourant à justifier le fait que l’élection s’est tenue sans liste électorale conforme au code électoral et partant, sans fichier électoral crédible.
En attendant que le Conseil d’Etat et le Conseil Constitutionnel, chacun dans le cadre de ses compétences en matière électorale, statuent sur ces élections, les OSC après une analyse minutieuse de la situation estiment que la CENI a failli à sa mission dans la préparation des différentes phases du processus électoral, a occasionné, par ce fait, le recul démocratique de la quatrième république et sort discréditée aux yeux de l’opinion publique nationale et internationale.
En conséquence, les OSC invitent la classe politique ainsi que l’ensemble des acteurs nationaux et internationaux concernés à s’engager à trouver urgemment les solutions idoines pouvant permettre de sortir de la situation actuelle, sans périls pour la paix et la stabilité sociopolitique.
En outre, les OSC demandent :
1- L’appréciation impartiale de l’élection présidentielle par la justice burkinabé, en en tirant toutes les conséquences de droit,
2- La dissolution de la CENI et son renouvellement anticipé en vue de permettre à une nouvelle équipe d’établir un agenda pour les échéances à venir,
3- La tenue d’un dialogue autour du processus électoral avant les législatives et les municipales cumulées de 2012.
Fait à Ouagadougou, le 29 novembre 2010
Ont signés :
Alexandre PAGOMZIRI OUEDRAOGO, Président du MBEJUS
Lookmann SAWADOGO, Secrétaire Général CDEC
Mathias TANKOANO, Président de la RADDHO-Burkina
Siaka Coulibaly, Président du RESOCIDE/ FOSCAO-Burkina
Vos commentaires
1. Le 30 novembre 2010 à 09:51, par vox populi En réponse à : Présidentielle 2010 : Des OSC des droits de l’homme demandent la dissolution de la CENI
c’est pas trop tôt pour demander la demission de la CENI , mais ce n’est non plus trop tard pour bien faire, cette commission avalise la fraude électorale, la CENI d’aujourd’hui constitue un obstacle à la démocratie.
2. Le 30 novembre 2010 à 10:57, par ZAKARIA En réponse à : Présidentielle 2010 : Des OSC des droits de l’homme demandent la dissolution de la CENI
This is a shame for our country. mr Tapsoba must go out. we need a good team to drive thi election commission. i live in the east of ghana and i followed the elections in my country.even if there was no violences, we must address these inssufisances.
3. Le 30 novembre 2010 à 11:15, par l homme En réponse à : Présidentielle 2010 : Des OSC des droits de l’homme demandent la dissolution de la CENI
Franchement qu attendre encore de cette ceni-bidon avec des commissaires avides de missions et perdiems. ils doivente etre poursuivi en justice comme en guinee.
4. Le 30 novembre 2010 à 11:45 En réponse à : Présidentielle 2010 : Des OSC des droits de l’homme demandent la dissolution de la CENI
On se connait dans ce pays. Des gens qui veulent juste prendre la place pour pouvoir profiter des marchés juteux et autres avantages. Pourquoi attendre maintenant pour sortir l’artillerie lourde : vous dont certains sont membres de la même CENI.
Il faut qu’apres l’INVESTITURE, le vrai LION Burkinabé (Rawa-Biiga)sonne la fin de la récreation ; pourque le Faso puisse enfin prendre le chemin de l’EMERGENCE qu’il a promis.
5. Le 30 novembre 2010 à 13:14, par Nayala En réponse à : Présidentielle 2010 : Des OSC des droits de l’homme demandent la dissolution de la CENI
SI jamais la CENI n´est pas dissoute, il nous faudra maintenant faire valoir nos droits par des petitions. Trop c´est trop, les 1er pour donner aux autres des conseils en matière de démocratie et pas capable de les appliqués chez nous ici. TROP c´est TROP
6. Le 30 novembre 2010 à 15:13, par Adama En réponse à : Présidentielle 2010 : Des OSC des droits de l’homme demandent la dissolution de la CENI
La déclaration du collectif d’OSC apelle les observations suivantes :
combien d’OSC ont observé l’élection ? ont-elles été toutes associées à cette démarche ?
des observateurs jugés sérieux(Cedeao,UA,Uemoa,UE...) ont, tout en relevant les imperfections,"validé" le scrutin.Sûrement que ces organisations ont moins de moyens,d’expérience,de crédibilité et d’expertise que nos 3 OSC.
les 3 OSC ont relevé des anomalies,des imperfections, de l’inorganisation,des irrégularités...Evidemment, de nombreux observateurs ont fait les mêmes constats. Mais,dequel ordre de grandeur et de gravité étaient ces irrégularités ? s’agissait-il d’actions frauduleuses ou de méconnaissancedu code électoral ?Etaient-elles de nature à fausser le scrutin ? Un observateur impartial doit savoir faire la part des choses même si au final nos élections doivent tendre à être aussi parfaites que faire se peut.
le tibunal administratif a certes jugé illégales les cartes électorales ne comportant ni date ni lieu de naissance.mais la CENI a interjeté appel.Si nous voulons être impartiaux, attendons que toutes les voies de recours soient vidées avant de condamner définitivement la CENI et de déclarer la catre électorale illégale.Pour le moment nous sommes à la premiére étape du parcours contentieux.
que signifie "l’appréciation impartialede l’élection par la justice" ? comment pouvez-vous douter de la justice de votre pays quand elle vient de montrer la preuve de son indépendance, ce dont vous semblez vous satisfaire et vous féliciter ?
Si nous voulons contribuer à l’enracinement de la démocratie burkinabè,et vos efforts en la matière sont à saluer,abstenons-nous des réactions précipitées,tendancieuses et qui au final peuvent désservir la cause du doit et de la démocratie.
7. Le 30 novembre 2010 à 16:37 En réponse à : Présidentielle 2010 : Des OSC des droits de l’homme demandent la dissolution de la CENI
C’est vraiment dommage ! La CENI soit malheureusement le mauvais exple de la démocratie au Burkina (en rappel aux conditions de réelection du Président Tabsoba) et les conditions dans lesquelles il était arrivée à la tête de la CENI (la crise suite au décès de Norbert Zongo). On voit qu’il est l’un des bénéficiaire de ce drame de Sapouy, s’accroche et ne veut lâcher le morceau au détriment de notre démocratie. Existent-ils encore des hommes intègres au Faso, devrons nous s’interroger aujourd’hui ?
8. Le 30 novembre 2010 à 17:39, par Go En réponse à : Présidentielle 2010 : Des OSC des droits de l’homme demandent la dissolution de la CENI
Tout est bizarre dans ce pays mais on oblige les gens à dire que tout va bien.
Si regarder les mêmes manger et faire de ce qu’ils veulent de ce pays convient aux Burkinabé, on verra bien. Pendant 23 ans, les même têtes, aujourd’hui ministre, demain ambassadeur, après député, fonctionnaires internationale, actionnaires dans toutes les sociétés, rien ne peut nous étonner. Si on fait une comparaison le nombre d’inscrit de cette année, on devait réfléchir et se dire que même si le Burkina avance, c’est pour une minorité.
Quand on écoute très souvent le président de la CENI, on se demande, si ça va.
Le 2 décembre 2010 à 17:37, par Ibrahim Butterfly, burkinabé, actuellement au canada En réponse à : Présidentielle 2010 : Des OSC des droits de l’homme demandent la dissolution de la CENI
Aux 3OSC : Au moins, c’est bien de publier votre point de vue.j’ose esperer que c’est une prise de conscience.si non le meilleur moment était avant les présidentielles.Au Burkina, les fraudes fonctionnent en majorité par la tête.Alors, on changera rien de facon significative au système par le bas.si vous etiez assez sérieux, on aurait dû vous faire sentir avant.Les législatives et les municipales seront à l’image des présidentielles.
Ecoutez : Vous êtes jeunes comme moi et l’avenir nous concerne plus.Alors je vous adresse ma profonde doléance de ne pas jouer avec les esprits des honnôtes citoyens.Ne soyez jamais complices d’un système auquel vous ne croyez pas. si au fond de vous, vous croyez en ce que vous faites,bonne chance à vous mais si c’est juste pour s’ouvrir une porte de priviliège auprès du pouvoir, n’utilisez pas le peuple svp.Retenez ceux-ci" une condamnation avec surcis n’est pas une liberté,elle reste une condamnation",c’est la réalité des jeunes burkinabé qui sont des parasites du pouvoir et qui se disent "avoir des rélations". Ibrahim Butterfly
Le 2 décembre 2010 à 22:50, par flora En réponse à : Présidentielle 2010 : Des OSC des droits de l’homme demandent la dissolution de la CENI
Les élections présidentielles du 21 Novembre 2010 au pays des hommes intègres
J’ai mal quand j’entends dire que les élections présidentielles au Burkina se sont bien déroulées. Ces élections ne furent qu’une farce de plus qui renforce l’incrédibilité de la démocratie dans mon pays. Je me permets de tels propos car j’ai été victime de cette cacophonie.
Je suis une jeune burkinabé de 18 ans. Pour la première fois de ma vie, il m’a été octroyé le droit de décider de l’avenir de mon pays à travers les urnes. Je me sentais fier de pouvoir enfin dire ce que je pense. Dans le but d’exercer mon droit de citoyen, je me suis rendu au bureau de vote n°30 de la ville de Ouagadougou. J’avais le cœur qui battait tant ce que j’étais sur le point de faire était important pour moi. Malgré ce qui se passait en moi, un évènement a attiré mon attention. Une dame venue peu avant moi était entrain de se faire voler son droit de vote par les différents représentants de parti. En effet, une personne s’était présentée au bureau de vote avant elle et avait voté et rempli la fiche à son insu. Je fus tellement choquée par ce problème que je n’accordais même plus d’importance à celle qui vérifiait la régularité des pièces que je devais présenter. Soudain cette dernière m’interpelle et m’informe que j’ai le même problème que la dame que je plaignais et que par conséquent je ne peux pas voter. Après avoir regardé j’ai constaté cela et j’ai aussi remarqué que le numéro de CNIB (Carte Nationale d’Identité Burkinabé) ne correspondait pas au mien. Je n’en revenais pas ; c’est comme si une parti de mon monde venait de s’effondrer. Je me suis sentit comme une petite fille naïve qui croyait en la force de la démocratie et en l’importance de son vote. C’est comme si j’avais été muselée, je ne saurais décrire la profondeur de ce que j’ai éprouvé. Après moi suivait une dame dont on ne retrouvait même le nom sur la liste électorale. Elle possédait pourtant une carte d’électeur et une carte d’identité à jour. Fraude ou erreur ? Nous ne saurions le dire.
Depuis le 21 novembre je suis déçue par le travail de la Commission Electorale Nationale (plus ou moins) Indépendante de mon pays. Je suis d’ailleurs très heureuse que l’opposition ait décidé d’en recourir à la justice car ces élections sont une injure à son égard. Je la soutiens, bien que sachant que sa plainte sera purement et simplement étouffée. Belle démonstration de démocratie pour un pays passé maitre dans l’art de conseiller ses voisins.
je suis encore jeune certes, mais je sais qu’on entendra parler de moi en matière de politique dans un futur proche.
9. Le 2 décembre 2010 à 23:02 En réponse à : Présidentielle 2010 : Des OSC des droits de l’homme demandent la dissolution de la CENI
la dissolution de la CENI c’est vraiment le minimum que nous puissions exiger en réparation aux erreurs que nous supportons dans notre "démocratie". notre commission électorale est dépendante et supporter cela est de plus en plus difficile. je n’ai connu qu’un système car je n’ai que 18 ans et je juge que cette situation a trop duré. il est tant de changer. de plus, il ya d’autres personnes capables de réflexion dans ce pays donc la même qui décide pendant 23 ans....à force elle peut ralentir....