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Présidentielle 2010 : Scrutin non valide selon le MBEJUS

Publié le vendredi 26 novembre 2010 à 02h16min

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A l’instar de bien d’autres organisations de la société civile, le Mouvement burkinabè pour l’émergence de la justice sociale (MBEJUS) a pris une part active au scrutin présidentiel du 21 novembre 2010 en déployant 258 observateurs sur toute l’étendue du territoire national. Et c’est pour faire le bilan de leurs activités relatives au processus électoral que les responsables de la structure ont rencontré la presse le 25 novembre dernier à Ouagadougou. Alexandre Pagomziri Ouédraogo, président du MBEJUS, et ses plus proches collaborateurs se sont également prononcés sur la validité du scrutin.

« On ne peut pas dire qu’il y a eu élections transparentes. Il y a des normes pour valider une élection. Nous ne pouvons valider ces élections ». Voici la réponse du président MBEJUS, Alexandre Pagomziri Ouédraogo, à un confrère qui le pressait de dire oui ou non si le scrutin du 21 novembre était valide.

Comme arguments à sa thèse, M. Ouédraogo a avancé essentiellement 2 raisons, à savoir la non fiabilité du fichier électoral du fait de l’abandon du croisement des données de la CENI avec celles de l’ONI ; et l’illégalité de la carte d’électeur qui ne comportait que la date de naissance de l’inscrit, contrairement aux dispositions du Code électoral.

800 bureaux de vote visités les observateurs du MBEJUS

Et ce n’est pas tout car, la révision de l’article 53 du Code électoral opérée à quelques jours du scrutin est loin, selon le président du MBEJUS, d’être conforme à la loi qui interdit pareille initiative à moins de 6 mois d’un scrutin.

Au regard de toutes ces irrégularités, il n’y a pas eu, du point de vue du MEJUS, élections au Burkina, même si l’organisation de la société civile a suivi tout le processus électoral jusqu’aux opérations de votes pour lesquelles elle dit avoir déployé au total 258 observateurs qui ont visité 800 bureaux de vote.

Administration électorale, premier responsable des difficultés
Pour ce qui est de la situation des responsabilités par rapport aux difficultés du scrutin du 21 novembre, si Alexandre Pagomziri Ouédraogo n’épargne les partis politiques qui n’ont pas su bien jouer leur rôle d’animation de la vie politique, il n’a pas du tout manqué de pointer le doigt accusateur sur l’administration électorale, notamment la CENI. « Si la CENI avait bien joué son rôle et si les partis politiques avaient suivi avec clairvoyance le processus électoral, le problème de validité ne se poserait pas aujourd’hui », relève t-il.

La balle dans le camp du Conseil constitutionnel

En revanche, la charité bien ordonnée commençant par soi-même, le président du MEJUS s’est félicité de l’action des acteurs de la société civile. « La société civile a fait son travail d’élévation du niveau de conscientisation des populations », a-t-il précisé.
Sur la question de la plainte à la justice des 4 présidentiables par rapport au scrutin, si Alexandre dit comprendre leur démarche, il semble cependant regretter le fait que celle-ci n’ait pas été entreprise bien en avant.

En guise de conclusion, M. Ouédraogo a indiqué que ce n’était pas au MBEJUS de déclarer les élections invalides, mais au Conseil constitutionnel.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 26 novembre 2010 à 12:24 En réponse à : Présidentielle 2010 : Scrutin non valide selon le MBEJUS

    Enfin, des observateurs qui disent la vérité sur ces élections. Mais, ils ne seront sans doute pas entendu par la cour contitutionnelle dont les membres sont inféodés au pouvoir en place.

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