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Au coeur de la Comoé-Leraba, une expérience originale de gestion durable !

Publié le jeudi 25 novembre 2010 à 15h46min

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Yaya Ouattaran Chargé des Aménagements de l’Association est au milieu de la photo en chemise

A la veille de la clôture du Salon international de tourisme et de l’hôtellerie de Ouagadougou (Sitho) qui s’est tenue du 27 septembre au 3 octobre dernier, Yaya Ouattara, chargé des Aménagements de l’Association inter-villageoise des gestion des ressources naturelles et de la faune (AGEREF) de la Comoé-Léraba et ses collègues ont le sourire : leur participation à la 7e édition du Sitho est un succès ; le stand qu’ils animent ne se désemplit pas. "Le miel et le beurre de karité que nous proposons, se vendent bien et beaucoup de gens viennent chercher des informations sur la chasse et les autres produits de la région" confie t-il.

Créée en 1999 à la fin d’un projet dont le but était de lutter contre la pauvreté, AGEREF sensibilise les populations à la conservation des espèces végétales et animales et à une gestion durable des ressources naturelles. Elle vise aussi à promouvoir l’éco-citoyenneté et, en partenariat avec le secteur privé, l’exploitation rationnelle des ressources naturelles d’autant que les forêts classées de Diéfoula et Logoniégué fournissent l’essentiel des revenus des populations riveraines. En 2001, l’association a ainsi obtenu de l’Etat, la concession de la gestion d’une zone de chasse, dans l’ouest du Burkina, à cheval entre deux communes, Niangoloko et Mangodara, à 540 km de Ouagadougou, la capitale dont 485 km de route bitumée.

D’une superficie de 125 000 ha, elle est entourée de 17 villages et regorge d’immenses resources fauniques et halieutiques : 123 espèces de mammifères, 464 espèces d’oiseaux, 62 espèces de reptiles, environ 1500 cobas, 2000 buffles, des centaines de cobe de buffon, près de 4000 phacochères, plus de 40 espèces de poisson et plus de 300 espèces d’arbres. "Tout récemment, nous avons reçu deux chercheurs italiens qui ont fait l’inventaire des espèces d’oiseaux et qui croient avoir trouvé de nouvelles espèces non encore répertoriées", se réjouit Yaya Ouattara. Il note, avec satisfaction que les populations, autochtones comme nouveaux arrivants, adhèrent bien à la philosophie du développement durable.
La gestion de la réserve comporte deux volets : le tourisme et la chasse.

Afin de mieux gérer l’activité touristique, l’association a formé des guides dits naturalistes, des villageois qui connaissent bien le terrain et les traditions, et qui accompagnent les touristes sur le terrain, principalement des Français et des Italiens, les nationaux étant composés d’éléves pour lesquels un programme d’éducation environnemental est mis en place avec le soutien du ministère de tutelle. Quant à la chasse, ouverte du 1er décembre au 31 mai, elle est pratiquée sur la base d’un quota d’animaux et d’espèces défini par le ministère du Tourisme, la règle étant que seuls les vieux mâles peuvent être abbatus.

"Ce sont les Dozos, formés à la chasse sportive, qui accompagnent les chasseurs étrangers, les aident à s’approcher de l’animal, évitant ainsi de tirer n’importe comment. On prévient de cette façon les accidents, même s’ils sont extrêmement rares", explique Yaya Ouattara. La zone de chasse comporte également des forêts galeries, qui sont des anciennes habitations ou d’anciens marchés que le touriste chasseur peut visiter tout le long du circuit.

La zone de chasse attire une vingtaine de chasseurs par an, avec un séjour moyne de dix jours, une fréquentation assez faible qui ne genère pas suffisamment de revenus nécessaire à l’entretien et l’amenagement des 125 000 ha. "Dans le passé, nous avons bénéficié de l’aide du Projet de partenariat pour l’l’amélioration de la gestion des écosystèmes naturels (PAGEN) et depuis lors, nous n’avons plus rien" se désolent les membres de l’Association. Sans pour autant se décourager, ils tablelent sur la durée surtout qu’ils disposent d’infrastructures d’accueil de standing acceptable : des bungalows et des chambres climatisées, des tentes collectives et individuelles et un forage équipé.

Joachim Vokouma, Lefaso.net

Contact : AGEREF/CL ; tél : 00226 20 91 05 82/70260694 ; e-mail : ageref_cl@yahoo.fr ; mfkarama@yahoo.fr

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Vos commentaires

  • Le 9 décembre 2010 à 06:38, par Kass Bill En réponse à : Au coeur de la Comoé-Leraba, une expérience originale de gestion durable !

    Niangoloko est bel et bien une ville du Burkina Faso. Le pays compte effectivement 45 villes correspondant aux 45 chefs lieux de province et 4 villes qui ne sont pas chefs lieux de province. Ce sont : Pouytenga, Niangoloko, Garango et Bittou. Niangoloko est de loin plus urbanisee et plus peuplee que des chefs lieux de province tels Gayeri, Sebba, Pama, Sindou, Batie, Solenzo, Titao, etc. Notez que plusieurs localites, devenues villes en faveur de leur erection en chef lieu de province (volonte politique), n’etaient veritablement pas des villes au moment de leur erection.

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