Ordonnance de libération de Mamadou Tandja : Barack Obama n’avait pas tort
L’actualité au Niger, ces derniers temps, reste encore dominée par la récente décision de la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) relative à la détention de Mamadou Tandja. La juridiction communautaire a en effet ordonné le 8 novembre dernier la libération de l’ancien président nigérien, assigné à résidence par la junte au pouvoir depuis le 18 février 2010.
Cet arrêt de la Cour, en attendant son éventuelle application effective, ne manque pas d’intérêt, surtout vu du côté du bénéficiaire, lui qui, il n’y a pas encore très longtemps, n’hésitait pas à pourfendre publiquement l’organisation régionale pour des raisons qui lui étaient évidemment propres.
Du temps, où le président Mamadou Tandja passait, avec véhémence, au crible la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), il ne pouvait guère s’imaginer un instant être aidé par cette organisation qu’il qualifiait d’inutile. Ce moment, où l’ex-président déclarait ouvertement la guerre à la CEDEAO et menaçait même de la quitter s’elle ne le laissait pas conduire le Niger comme il l’entendait, n’est pas lointain. Et voici d’ailleurs ce qu’il déclarait un certain 20 décembre 2009 à la télévision nationale nigérienne : « Nous avions adhéré à la communauté ouest-africaine pour promouvoir l’économie, le développement social et la culture(…) 30 ans après cela ne nous a pas permis de construire un seul kilomètre de route bitumée ou de ligne électrique, y rester semble inutile ».
Les institutions pas rancunières, principes d’équité
Ironie du sort, aujourd’hui c’est la juridiction de la CEDEAO qui ordonne sa mise en liberté immédiate au motif que sa détention est arbitraire au regard notamment de l’article 62 du Règlement de la Cour de justice de l’organisation régionale. Les institutions, fondées en général sur des principes d’équité, ne sont pas rancunières. Et la CEDEAO, à travers la décision de sa Cour de justice, en donne là une preuve éloquente.
Le droit a été dit mais la junte persiste
Certes l’annonce de l’arrêt de la juridiction ne signifie pas que le président Tandja sera automatiquement élargi, puisqu’il semble que Niamey va demander une révision du procès pour retarder ou éviter une application de la décision. En fin juillet dernier, le général Salou Djibo, président du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD), pour sa part, avait été suffisamment clair en indiquant qu’il était hors de question de relâcher le Chef de l’Etat déchu. Mais, quoi qu’il en soit, avec cet arrêt de la Cour de la CEDEAO, le droit a été dit. Et il faut s’en féliciter.
Il a vu la honte venir à lui
Le président Tandja, en homme fier de lui et orgueilleux, ne devrait pas, au vu de son attitude passée vis-à-vis de la CEDEAO, se sentir bien dans sa peau, en ce moment. Il a probablement vu venir cette honte qu’il a essayé, à sa façon, d’éviter en se désolidarisant auparavant de la plainte de sa famille devant la juridiction. Si Mamadou Tandja savait que la CEDEAO allait un jour lui être d’une aussi grande utilité, il se serait certainement abstenu d’avoir le coup de sang qu’il a eu à l’époque et qui lui vaut manifestement l’embarras d’aujourd’hui : celui de devoir sa libération, ne serait-ce que sur papier, à une CEDEAO qu’il n’a pas vraiment ménagé dans un passé encore récent.
Les hommes passent, les institutions demeurent
La leçon à retenir de cette affaire, c’est que nous gagnons tous en oeuvrant à l’instauration d’organisations supranationales véritablement indépendante à même de nous aider en cas de pétrin. En cela, l’actuel président américain, Barack Obama, n’avait pas tort lorsqu’il laissait entendre, lors de sa visite de juillet 2009 au Ghana, que l’Afrique n’avait pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes. On ne le dira jamais assez, les hommes passent, les institutions demeurent.
Grégoire B. BAZIE
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 10 novembre 2010 à 08:16, par daniel En réponse à : Ordonnance de libération de Mamadou Tandja : Barack Obama n’avait pas tort
Belle analyse ; sauf qu’en lisant le titre beaucoup comme moi se diront que le président Obama a dû se prononcer sur le cas Tandja et que ça leur a échappé. Il aura fallu à mon humble avis dire :"ordonnance de la CDEAO pour Tandja : une Institution impartiale"
2. Le 10 novembre 2010 à 09:05 En réponse à : Ordonnance de libération de Mamadou Tandja : Barack Obama n’avait pas tort
Ce n’est pas parce que la CEDEAO a ordonné la libération de Tandja que ce qu’il avait dit devient faux. Je m’attendais à d’autres arguments pour démontrer que l’ex président nigérien a tord. Je reste sur ma soif...l’institution a beaucoup à faire pour mériter sa crédibilité.
3. Le 10 novembre 2010 à 11:03, par ZORRO En réponse à : Ordonnance de libération de Mamadou Tandja : Barack Obama n’avait pas tort
Tout ça pour ça ? Pour un titre, c’est complètement à côté de la plaque.
Le 10 novembre 2010 à 13:21, par Un Compatriote Vivant aux USA En réponse à : Ordonnance de libération de Mamadou Tandja : Barack Obama n’avait pas tort
C’est pour vous pousser a lire que le journaliste a choisi ce titre.
J’ai ete decu apres la lecture de l’article. Ce journaliste a abuse de moi
4. Le 10 novembre 2010 à 11:32 En réponse à : Ordonnance de libération de Mamadou Tandja : Barack Obama n’avait pas tort
Je suis tout a fait d accord avec toi. C’est quoi ces manières de se rabaisser pour faire croire qu’on travaille ? ou que l’on s’intéresse a une quelconque situation d’un quelconque pays ?!
Si y a rien a faire , ce n’est aussi pas la peine de parler pour ne rien dire.
5. Le 10 novembre 2010 à 13:29 En réponse à : Ordonnance de libération de Mamadou Tandja : Barack Obama n’avait pas tort
aucun lien entre le titre et le contenu de l’article. un peu de sérieux et de professionnalisme dans le travail. A la fin de la lecture de l’article on fini par s’énerver.
Il faut que les journalistes du faso.net fasse preuve de professionnalisme au lien de chercher du sensationnel seulement à partir du titre des articles.
6. Le 10 novembre 2010 à 13:42, par waka En réponse à : Ordonnance de libération de Mamadou Tandja : Barack Obama n’avait pas tort
Le titre ne colle pas du tout !!!!!!!!
7. Le 10 novembre 2010 à 14:05, par wend-dinda En réponse à : Ordonnance de libération de Mamadou Tandja : Barack Obama n’avait pas tort
Je suis tout à faire d’accord avec son titre contrairement au premier intervenant. Tenez, s’il n’avait pas mis "Obama n’avait pas tort", certainement que certains n’allaient jamais lire cet article(à mon image). Je ne sais pas si ici on parlera de marketing mais ça y ressemble. Comprenez que par là, on veuille utiliser la rénommée de Barack pour se faire lire. C’est un point de vue que j’exprime, loin de moi l’idée d’avoir raison. Peut être même que la desormais célèbre phrase "l’Afrique n’a pas besoins d’hommes forts mais ... " a été déjà dite par tierce personne. Mais étant donné que c’est le président américain himself qui l’a dite, nous tous on l’a retenue. C’est ma contribution.
Merci à tous les Internautes qui s’activent pour que beaucoup choses aillent bien au Faso.
8. Le 10 novembre 2010 à 18:43, par jobil En réponse à : Ordonnance de libération de Mamadou Tandja : Barack Obama n’avait pas tort
hors sujet !le titre n’a rien n’avoir avec le developpement.
9. Le 10 novembre 2010 à 23:18, par trebluf wise En réponse à : Ordonnance de libération de Mamadou Tandja : Barack Obama n’avait pas tort
Formidable, titre et redaction professionnels !
Le 15 novembre 2010 à 05:23 En réponse à : Ordonnance de libération de Mamadou Tandja : Barack Obama n’avait pas tort
comprenez que ya des gens qui sont loin du pays et manque du temps donc permetez nous de lire l’essentielle de l’actualite Aficain et pouvoir vite se reposer. Merci