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TRANSPARENCE BUDGETAIRE : Le Burkina obtient 5 sur 100

Publié le mercredi 10 novembre 2010 à 02h30min

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Commanditée par International Budget Partnership (IBP), l’enquête sur le budget ouvert a concerné près de 92 pays dont 4 de l’Union économique et monétaire ouest-africaines (UEMOA), à savoir le Burkina, le Mali, le Niger et le Sénégal.

Les scores

Le score obtenu respectivement par chacun de ces 4 pays en terme d’indice est de 5%, 35%, 3% et 3%. Il est à noter que la moyenne mondiale se situe à 42. L’enquête sur le budget ouvert évalue la disponibilité au public de 8 documents budgétaires clés dans chaque pays évalué, ainsi que l’exhaustivité des données dans ces documents. L’enquête évalue aussi le degré de contrôle efficace exercé par les corps législatifs et les Institutions suprêmes de contrôles (ISC) ainsi que les opportunités disponibles au public pour participer dans les processus décisionnels nationaux. Le calcul de l’indice a été fait suivant un questionnaire comportant les 4 sections budgétaires. Le nombre de questions est d’environ 123.

L’administration du questionnaire au Burkina a été assurée par le consultant indépendant, Kaphalo Ségorbah Silwe, au compte du CGD. Le score attribué au Burkina par l’IBP, organisme indépendant basé aux Etats-Unis et qui appuie les efforts des organismes de la société civile dans le monde pour promouvoir la transparence budgétaire et la participation du public aux processus budgétaires, a laissé perplexe plus d’un. Certes, il n’est pas le seul à avoir un tel résultat, mais il aurait pu avoir un score meilleur à celui-ci dans la mesure où il avait obtenu 11 et 14% aux éditions précédentes. En obtenant 5 sur 100, cela signifie que dans la période étudiée (septembre 2009), le gouvernement burkinabè n’avait pratiquement pas fourni d’informations au public à propos du budget et des activités financières. Ainsi, les citoyens se trouvent dans une quasi-impossibilité de lui demander des comptes au sujet de sa gestion des deniers publics, a confié le directeur exécutif du CGD, le professeur Augustin Loada.

Il a toutefois relevé que de la réalisation de l’enquête à nos jours, le gouvernement a fait des efforts qui pourraient améliorer le prochain score. L’une des principales raisons qui fait que le résultat du Burkina est peu honorable est le fait que les documents produits n’ont pas été mis à la disposition du public. Dans tous les cas, ce score traduit une réalité sur le terrain. Mais l’objectif du CGD n’est pas de mettre à nu la gestion financière du gouvernement. Il veut, à travers cette enquête, apporter sa contribution pour aider le Burkina à aller vers le chemin de la transparence budgétaire. C’est dans cette perspective d’ailleurs qu’il a fait des recommandations au gouvernement à l’issue de l’enquête, a confié M. Loada, (voir encadré). Au cours de la conférence, le résultat de l’enquête a été présenté par le consultant Kaphalo Ségorbah Silwe. Il a expliqué le processus du calcul de l’indice, l’administration du questionnaire, etc. Il a confié que c’est le même questionnaire qui a été adressé aux 92 pays évalués. Le mauvais score du Burkina est peut-être dû, a-t-il estimé, à une question conjoncturelle.

Aux différentes préoccupations soulevées par l’assistance, le consultant et le directeur exécutif du CGD ont apporté des éléments de réponse. Pour sa part, le directeur général (DG) du budget, Dramane Koné, a encouragé le CGD pour le travail abattu. Pour lui, l’essentiel n’est pas de remettre en cause le résultat, mais de trouver les voies et moyens pour améliorer le prochain score. Il a par ailleurs souhaité qu’un atelier de réflexion soit organisé à cet effet. ’’Le gouvernement a fait des efforts après l’enquête et si l’on réévaluait le Burkina, il obtiendrait un meilleur score’’, a-t-il conclu.

Dabadi ZOUMBARA


Les recommandations du CGD

- La publication des documents budgétaires clés, notamment le projet du budget de l’exécutif, le rapport préalable au budget, la revue de milieu d’année et le rapport de fin d’année sur les sites Internet du gouvernement (dans la période examinée, ces documents ont été produits mais ils ont été utilisés à des fins internes seulement) ;
- La production et la publication d’un budget des citoyens concis ainsi qu’un rapport d’audit ;
- Le renforcement du rôle des ISC dans le processus budgétaire, notamment en poursuivant ses efforts pour renforcer les capacités de l’ISC (Cour des comptes) et pour assurer un meilleur suivi des mesures correctives prises pour donner suite aux recommandations de l’audit ;
- Permettre au public d’assister à des audiences législatives sur le budget.

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 10 novembre 2010 à 03:50 En réponse à : TRANSPARENCE BUDGETAIRE : Le Burkina obtient 5 sur 100

    Journalite, un peu de legende pour la photo ne ferait point de mal. Ne nous obligez pas a terminer votre formation mal finie la ou ca devait etre bien fini.

  • Le 10 novembre 2010 à 12:22 En réponse à : TRANSPARENCE BUDGETAIRE : Le Burkina obtient 5 sur 100

    En plus des recommandations citées, j’ajouterai : permettre au public ou aux soumissionnaires ayant compéti avec les gagnants des appels d’offres de marchés publics, de participer aux réceptions des travaux et fournitures. Car il y a une grande magouille à ce niveau, les fausses réceptions sont monnaie courantes.

  • Le 10 novembre 2010 à 17:31, par quelqu’un En réponse à : TRANSPARENCE BUDGETAIRE : Le Burkina obtient 5 sur 100

    Mes félicitations au CGD. Nous espérons que le Gouvernement prendra en compte les résultats de cette enquête pour l’avenir

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