Isidore Keklemessi est venu du Togo au SIAO 2010 pour exposer son art et prouver du même coup que le secteur de l’artisanat est un domaine porteur pour la jeunesse. Titulaire d’une licence en gestion des entreprises, Isidore décide de s’engager dans l’art parce que s’est- il convaincu, on ne vit pas seulement de l’école. Mais comment est- il parti ? « C’est un cadeau qu’un ami m’a offert qui m’a inspiré.

A partir de ce cadeau j’ai essayé au jour le jour de créer. Quand j’ai fini les études je me suis consacrée à ce travail dont je vis aujourd’hui », nous révèle- t- il.

Depuis 2000 Isidore Keklemessi écume les foires d’Afrique pour exposer ses tableaux d’art aux messages évocateurs. Avec seulement du contreplaqué, du tissu et de la colle, Isidore confectionne des tableaux événementiels, c’est- à- dire des tableaux d’anniversaires, de mariages, de baptêmes, d’horoscope, etc. « Je fais la découpe des contreplaqués sur lesquels j’écris des messages. On personnalise les tableaux selon le goût du client », nous précise- t- il.

Agé aujourd’hui de 35 ans, marié et père d’un enfant, l’artiste Keklemessi déclare sans ambages être fier de son métier. « Je suis très fier de mon métier, je suis marié et père d’un enfant et toute ma famille vit de mon art. Je n’ai aucune autre source de revenus, je vis de l’art à 100% et je ne regrette pas ». Pour lui, « il ne faut pas faire l’art pour joindre les deux bouts en attendant. Quand on décide de faire de l’art, il faut le faire proprement et de manière passionnée », s’adresse-t-il à ses pairs jeunes. Des difficultés, Isidore n’en rencontre presque pas : « Il n’y a pas de difficultés majeures mais celles que je rencontre c’est quand je veux aller aux expositions.

Mes difficultés sont donc douanières ». Mais il reconnaît aussi que dans l’artisanat comme dans d’autres métiers de ce type, il y a aussi des périodes de vaches maigres et des périodes de vaches grasses. Et quand survient la période des vaches maigres, « il faut être courageux pour ne pas abandonner le métier », conseille- t-il.

Isidore Keklemessi se félicite du thème de ce 12ème Salon international de l’artisanat de Ouagadougou qui se tient sur le thème, "Artisanat africain, jeunesse et emploi". Exerçant dans l’artisanat depuis maintenant 10 ans, c’est par expérience qu’il affirme que l’artisanat aujourd’hui peut nourrir les jeunes africains. Il suffit selon lui de le faire correctement et de manière professionnelle. Si les gouvernants africains pour juguler le chômage des jeunes, ils les invitent à s’investir dans le domaine de l’artisanat, Isidore Keklemessi a sa solution de réussite. « Ce que les gouvernements peuvent faire c’est d’encourager les jeunes par des formations dans les différents secteurs de l’artisanat et réduire certains coûts.

Pour le SIAO par exemple, on pourrait diminuer les prix des stands pour permettre aux jeunes de participer massivement ». Après le SIAO, celui qui dit être au parfum des foires a d’autres rendez- vous chez lui : « Après le SIAO je serai au pays (Togo) pour la foire du cinquantenaire, après celle-ci il y a la foire traditionnelle de Lomé qui se tient chaque année du 15 au 31 décembre ». En clair, l’artisanat est une source de revenus conséquents pour les jeunes. Enfin, pour qui sait l’embrasser !

Koundjoro Gabriel Kambou

Lefaso.net