Depuis plus de 40 ans, le PAM lutte pour sauver des vies et redonner espoir à des millions de personnes dans le monde entier. L’Afrique et particulièrement sa région du Sahel est une des zones d’intervention majeure du PAM. Face aux hommes de médias, M. Thomas Yanga, directeur régional du PAM pour l’Afrique de l’Ouest a fait le point sur les efforts du Programme alimentaire mondial au Burkina Faso, au Mali, au Niger, au Tchad et au Cameroun.

En 2010, la région du Sahel est une des zones d’intervention majeure du PAM. A cause des mauvaises récoltes dues à des pluies insuffisantes, l’accès à la nourriture est devenu très difficile pour une grande partie de la population et les taux de malnutrition de la population sahélienne ont atteint un niveau alarmant. Des milliers de ménages sahéliens vivent dans une situation d’insécurité alimentaire particulièrement difficile. Comme pour ne rien arranger, les risques d’inondation au Sahel durant la période des pluies de 2010 – 2011 continuent à contribuer à la détérioration de la situation.

De l’avis de Thomas Yanga, les programmes nutritionnels constituent la part importante des interventions du PAM. 

L’assistance actuellement porte sur quatre volets. Le premier volet consiste à fournir une assistance alimentaire aux élèves des écoles primaires à travers les cantines scolaires, aux filles adolescentes et aux femmes à travers des programmes d’alphabétisation. Sur le deuxième volet, le PAM mène des activités de "vivre-contre-travail" qui permettent d’accroître la production alimentaire et d’améliorer les conditions de vie des populations rurales. Les deux derniers volets de l’intervention du PAM dans la région du Sahel consistent respectivement à mettre en œuvre des activités de nutrition au profit des groupes vulnérables et à exécuter des opérations d’urgence au profit des victimes de catastrophes naturelles. En ce qui concerne l’opération « Vivres pour l’éducation », Thomas Yanga constate que les repas servis dans les écoles contribuent à accroître les taux d’inscription et de fréquentation. Aux filles, il est distribué des rations sèches de vivres en vue de réduire l’inégalité entre les sexes.

Les populations participant aux activités communautaires de développement rural comme les travaux de restauration et de valorisation des sols, de maîtrise de l’eau, de renforcement de la sécurité alimentaire se voient gratifiées par des rations de vivres, ce qui contribue ainsi à améliorer la disponibilité des vivres dans les zones où la production agricole est déficitaire. C’est l’opération « Vivres-contre-travail ». Il y a aussi l’opération « Vivres- contre- formation » : les activités menées dans ce cadre visent à augmenter l’instruction de base, en particulier celle des femmes.

Les participants aux programmes d’alphabétisation reçoivent des rations de vivres pour les inciter non seulement à être réguliers aux cours mais aussi pour compenser les heures de travail qu’ils ont perdues.
La mission du PAM consiste à apporter son appui aux personnes vulnérables du Sahel afin de préserver leurs conditions de vie et de les aider à surmonter les causes complexes qui sont à la source de leur insécurité alimentaire. La région est souvent touchée par des sécheresses ainsi que par de fortes pluies périodiques. En plus, la situation politique du Sahel est fragile, ce qui aggrave la situation alimentaire de beaucoup de personnes vulnérables. Le PAM travaille également au renforcement des capacités gouvernementales pour la prévention et la gestion des crises alimentaires.

Dans notre pays particulièrement, Le taux de malnutrition chronique est très élevé et 6,8 millions de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Pays semi-aride et victime de catastrophes naturelles récurrentes, le PAM y opère depuis 1967 à travers des opérations multiples : un programme de développement qui comprend des activités d’appui à l’éducation de base, de santé-nutrition, de « vivres-contre- travail » et de « vivres-contre- formation ». En coordination avec ses partenaires, le PAM met en œuvre des activités qui visent l’élimination des mécanismes négatifs de survie tels que la mendicité, le retrait des enfants de l’école, la réduction de la consommation alimentaire, les achats à crédit.

Koundjoro Gabriel Kambou

Lefaso.net