Le Burkina a marqué positivement le XIIIe sommet de la Francophonie partageant avec la communauté francophone ses expériences en agriculture, lutte contre le VIH et la mortalité maternelle, promotion de la liberté de presse, de la démocratie, et de la bonne gouvernance.

Durant le sommet, à la faveur des tables rondes thématiques et des activités organisées par la société civile très active à ce rendez-vous, le Burkina a fait l’objet d’une attention particulière. Il y a d’abord cette table ronde de haut niveau sur la crise alimentaire où le chef de l’Etat, Blaise Compaoré, a indiqué que le Burkina progresse dans le domaine agricole grâce à une gouvernance participative se concrétisant par un taux de croissance continue de 5% depuis ces dernières années.

Il y a ensuite le panel sur le VIH Sida où le député Salvador Yaméogo a revelé que le Burkina s’est engagé dans la lutte sans réserve, convaincu que seule une mobilisation de tous, pourra faire reculer la pandémie. Evoquant la contribution des parlementaires à la lutte, le député Yaméogo fera savoir que cela a permis l’adoption d’un cadre juridique et réglementaire favorable et la mise à disposition au niveau national de moyens nécessaires pour la conduite des activités des structures de lutte. Toutefois, il estime que les moyens alloués restent insuffisants et prône un accès plus facile des pays aux financements du fonds mondial.

Il y a, en outre, la lutte contre la mortalité maternelle où Amnesty international a présenté à la Francophonie l’engagement du Burkina pour la réduction des cas de mortalité maternelle conformément aux Objectifs du millénaire pour le développement (réduction de trois quarts d’ici 2015). A partir de l’approche « droits humains », Amnesty international invite les pays francophones à devenir un moteur pour l’atteinte de l’objectif 5 des OMD.

Les progrès accomplis par le Burkina en matière de démocratisation et de liberté de la presse ont également été présentés par Reporters sans frontières qui espère que les autres pays de la Francophonie s’inspireront de l’expérience du pays des Hommes intègres.

Le Burkina Faso rayonne sur le plan régional et international. Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, salue ce leadership en notant un rôle important de ce pays dans l’accompagnement des processus de démocratisation en cours et la stabilité sous-régionale.

Les chefs d’Etat et de gouvernement l’ont reconnu également, eux qui ont pris des résolutions pour encourager et soutenir l’organisation et la tenue de scrutins répondant aux principes de transparence et de fiabilité, ainsi qu’aux exigences du jeu démocratique. Ils ont, à ce propos, salué les actions du Président du Faso, facilitateur en Guinée et en Côte d’Ivoire. Pour ces deux pays, la Francophonie a sollicité le Président du Faso pour poursuivre ses efforts jusqu’à l’aboutissement des processus électoraux.

Le Burkina Faso qui a soutenu avec la France la réélection du Président Abdou Diouf à la tête de l’OIF pour un troisième mandat, aura là aussi montré le dynamisme de sa diplomatie. Ceci explique t-il cela ? Le Nouveau Brunswick, un Etat du Canada a choisi Montreux pour renforcer sa coopération avec le Burkina.

Au cours d’une rencontre entre les ministres en charge de la Culture des deux pays, il a été convenu de renforcer le partage d’expériences dans les secteurs de la culture, du tourisme et de la communication. Le Nouveau Brunswick mettant à la disposition du Burkina une enveloppe de 35 000 dollars.

Tout est bien qui finit bien, serait-t-on tenté de conclure surtout que le maire de Ouagadougou, Simon Compaoré, a été élu Secrétaire général du bureau de l’Association internationale des maires francophones (AIMF), à l’issue de la 30ème Assemblée générale de cette structure qui s’est tenue à Lausanne dans le cadre du XIIIe sommet. Pour Simon Compaoré, « Ma désignation s’inscrit dans la continuité du travail que j’ai entrepris auprès de mes pairs. J’étais déjà trésorier dans le bureau sortant.

Mes collègues m’ont fait la confiance de me porter au Secrétariat général. Je compte apporter tout mon appui à notre secrétariat permanent basé à Paris ». Montreux a vu l’OIF amorcer sa nouvelle dynamique admettant au passage cinq nouveaux États observateurs à l’OIF : la Bosnie Herzégovine, les Émirats Arabes Unis, l’Estonie, le Monténégro et la République Dominicaine. Ce qui porte désormais à 75 États et gouvernements membres, dont 56 membres et 19 observateurs. Rendez-vous est pris pour le prochain Sommet qui aura lieu en République démocratique du Congo, en 2012, à Kinshasa.

Victorien A. Sawadogo

Sidwaya