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Indépendance : Il était une fois un "hangar construit devant la concession du chef"

Publié le jeudi 28 octobre 2010 à 03h27min

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Le Gulmu, pays des Gulmatché appelé couramment le Gourma a été constitué en cercle en 1907. Les souvenirs de l’indépendance nous conduisent dans cette région de l’Est, région dont l’histoire révèlent des guerriers intrépides dont les traces sont quelques fois encore visibles aujourd’hui. Yendabli est l’un d’eux et c’est sur lui que la référence semble se poser quand on parle de Fada.

Tohadjie, conquérant guerrier venu du Tchad épousa Pagawogbé la fille du roi de l’actuel Fada et s’y établit. Le fils issu de cette union préféra s’installer dans le Sud où il prit pour épouse Souhousagbé, fille d’un féticheur gourmantché. En récompense pour sa bravoure, le roi du Gourma lui donna sa fille en mariage. De cette union est née Na-gbewa, le premier roi du Dagomba qui s’établit à Pusga à la frontière du Ghana. Les habitants actuels du Gourma viennent du Bornou et la majorité d’entre eux sont les descendants de Diaba Lompo. Les autres immigrés sont les Béribéri, les Djerma et les Haoussa.

On raconte que Diaba Lompo serait descendu du ciel tout armé vêtu de blanc à Kankangou dans la brousse entre Pama et Porga, accompagné de sa femme Kombari. Parmi les successeurs de Diaba Lompo, le plus populaire est Yendabli qui est le 14e successeur et qui régna de 1709 à 1736. C’est lui qui fonda Nungu l’actuel Fada N’Gourma que les colonisateurs appellent Fada. Fada en langue haoussa désigne le "hangar construit devant la concession du chef". En fulfuldé il désigne "le village". Un jour, Yendabli, revenant d’une razzia fut surpris par des ennemis qui se lancèrent à sa poursuite. Ne trouvant aucune issue pour fuir, il se retrouva lui et son cheval sur un baobab, lequel porterait jusqu’à présent les empreintes des sabots de l’animal. La tradition raconte que c’est par lui que le rite de l’inhumation a été introduit chez les Gulmancés. Auparavant il n’existait pas.

Le chemin de l’Est interdit au roi du Gourma

Selon la tradition, le roi du Gulmu ne doit jamais prendre la direction de l’Est s’il tient à vivre. Cette même tradition ne donne pas d’explication à cela mais illustre par des exemples les conséquences qui peuvent en découler si le monarque venait à enfreindre cette prescription. Mais le gouverneur Toby tenait à tout prix à voir le roi Samandari le 14 juillet 1945 à Niamey malgré l’interdiction coutumière. Le roi décida alors de traverser le fleuve pour répondre au souhait du gouverneur.Mais à son retour, son doigt est écrasé au moment il passait par la porte du palais. S’en suivie l’ accusation de pratiques de sacrifices humains. Il fut alors destitué et incarcéré. Hamtiouri, un autre roi du Gulmu lui aussi transgressa l’interdit. Il trouva la mort et enterra avec lui pour une longue période de couronnement des rois du Gourma.

Diapaga, village des célibataires

Le village de Diapaga a été créé au milieu du 17e siècle par les Haoussa venus du Bornou à cause de la guerre dans la région. Miraculeusement , ils traversèrent le fleuve Niger aidé par un boa qui se serait mis en travers pour leur faciliter la traversée. Ils prirent la direction du Sud-ouest conduisant aux Gourmatché qui cohabitaient alors avec les Nakalba venus du Nord Bénin. Grands chasseurs, ils adoptèrent la culture et la langue gourmatché. Le grand nombre des célibataires de la région a amené les Gourmatché à donner à ce village le nom de Diapaga (village des célibataires), Ja (Dia) qui signifie homme et Kpaga (paga) qui signifie célibataire. Les autres habitants de Diapaga sont les Coulidiaty, les Tankoano venus du Niger, les Ouali, les Ouoba, les Lompo, les Traoré, les Peulh, les Bissa et les Mossé.

Fada, une économie en pleine expansion

L’agriculture, la pêche et l’élevage constituent les principales activités de la population. La foire tenue à l’occasion de cette grande conférence a permis aux visiteurs de découvrir les potentialités de la région. La maraîchéculture fournit des variétés de légumes dont la grosseur et la qualité témoignent des soins appropriés portés à cette filière. Le barrage de la Kompienga, principale source d’approvisionnement de la région en poisson n’est pas en reste. Carpes, silures et tilapias alimentent régulièrement les ménages. L’artisanat et l’industrie y sont pour l’instant les pôles les moins attractifs. L’industrie se focalise sur l’agro-alimentaire avec quelques unités de laiterie, de boulangerie et de transformation du miel. La nature est généreuse en ressources fauniques. 30 % des aires fauniques du Burkina s’y trouvent.

La faune à elle seule contribue pour environ un milliard de franc CFA de revenus par saison de chasse au plan national. 63 % de l’exploitation faunique de la région de l’Est participe au développement économique local et 58 % à l’économie nationale. Cette richesse faunique se manifeste à travers le parc national du W et d’Arly, le ranch de gibier de Singou. Les sites naturels non moins importants qu’abrite la région se présentent sous forme de mares, de grottes, de cascades, de ruines, de falaises, de collines

Boukari Ouoba

L’Evénement

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