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Décès de DJATA ILEBOU : Adieu l’artiste !

Publié le vendredi 22 octobre 2010 à 03h55min

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Décès de DJATA ILEBOU : Adieu l’artiste !

Le monde entier entendra toujours sa voix, cette voix qui interpelle pour la cause des orphelins mais nul ne la reverra. Djata Ilébou s’en est allée dans la nuit du mercredi 20 au jeudi 21 octobre 2010, aux environs de minuit, à l’hôpital Yalgado Ouédraogo. Elle a lutté puis finalement succombé au coma dans lequel elle était plongée depuis le dimanche 17 octobre 2010, date à laquelle l’artiste, en compagnie d’autres artistes, avait été victime d’un accident de la circulation.

En effet, ce 17 octobre, sur la route de Ziniaré, Djata, sans le savoir, avait rendez-vous avec ce destin tragique qui l’arracherait à jamais de nos yeux. La voiture à bord de laquelle elle se trouvait a essayé un dépassement alors qu’arrivait en face, un autre véhicule de marque Mercedès.

Celui-ci, en essayant de les éviter, a terminé sa course dans le décor ainsi que le véhicule des artistes. Bilan : un mort sur-le-champ (le chauffeur), Djata Ilébou dans le coma et évacuée à Ouagadougou et Béky gravement blessée. Les artistes-musiciens s’étaient rendus à Ziniaré pour une prestation dans le cadre du semi-marathon Ouaga-Ziniaré organisé pour soutenir le candidat Blaise Compaoré. Les autres artistes s’apprêtaient alors à faire parler leur coeur en initiant une cotisation pour la soutenir afin qu’elle se relève de son coma mais, hélas !

Hélas, c’est le moins que l’on puisse dire face à cette perte. Elle qui s’était érigée en défenseur des orphelins ; elle qui avait fait de la cause de ces derniers son cheval de bataille ; elle qui avait décidé de porter haut sa voix contre la mortalité maternelle et infantile. Née le 27 juin 1976, Djata laisse derrière elle trois enfants inconsolables.

Elle avait à son actif deux albums et des maxi. Formée par la troupe de Moussognouma Kouyaté, Djata, cette autodidacte, a travaillé dans plusieurs créations chorégraphiques telles que L’opéra du Sahel, Carmen Falinga d’Irène Tassembédo, la compagnie Salia ni Seydou. Elle a également travaillé avec Amnesty International.

C’était une femme sans complexe, sans état d’âme, qui abordait facilement tous ceux qu’elle approchait. Djata avait toujours le sourire aux lèvres. "Djata, tu es partie, mais nous ne t’oublierons jamais car ta voix restera à jamais gravée dans nos coeurs et ton oeuvre se perpétuera sans nul doute. Que le Seigneur te reçoive dans sa lumière, auprès de lui. Puisses-tu reposer en paix."

DISPARITION DE DJATA ILEBOU

Larmes et émotions du monde de la culture

Les soeurs Doga, artistes-musiciennes

"C’est vraiment triste" La dernière fois que nous avons vu Djata, c’était au CENASA il y a deux semaines de cela. C’est avec une grande tristesse que nous avons appris son accident et depuis lors, nous avons décidé de prier et de jeûner pour qu’elle retrouve la santé. Et (larmes) c’est dans le regret que nous avons appris son décès ce matin. C’est vraiment un coup dur pour nous les artistes. C’est vraiment triste.

Kady Zerbo, comédienne de cinéma : "Elle ne devrait vraiment pas mourir de cette manière"

Djata était vraiment une soeur à moi qui me prodiguait des conseils chaque fois qu’on se rencontrait. Je l’ai même vue tout récemment. Quand j’ai appris son décès, je n’en revenais pas mais malheureusement c’est une réalité. Elle ne devrait vraiment pas mourir de cette manière. Nous ne pouvons que dire paix à son âme et que la terre lui soit légère.

Boureima Barry, entrepreneur culturel : "On avait commencé ensemble à écrire un livre sur elle"

Je retiens que Djata est une artiste qui s’est beaucoup donnée dans la musique, qui a toujours montré son côté jovial. La dernière fois que nous nous sommes vus, c’était le vendredi, parce qu’elle et moi, on avait un projet. Elle s’était approchée de moi, pour me dire qu’elle souhaiterait avoir un projet d’un livre qui retracerait sa biographie.

Elle m’a également confié que lorsqu’elle est au dehors au milieu des gens, elle sème la joie, mais lorsqu’elle rentre pour se coucher, elle est dans les soucis parce qu’avait-elle dit, elle aurait souhaité comme toute femme avoir un foyer. Donc on était au début de ce projet, on avait même pu faire 2 ou 3 pages. Le lundi (le lendemain de son accident), on avait un rendez-vous pour continuer mais malheureusement le triste événement est arrivé. On avait même en projet, au-delà du livre, de faire un documentaire sur la vie de Djata.

Baz Bil, artiste-musicien : "Djata a marqué l’histoire de la musique burkinabè"

Djata, c’est une artiste exemplaire, une artiste qui s’est battue et s’est donné à fond pour la musique burkinabè. Je l’ai connue depuis 1998 et j’ai apprécié vraiment sa façon de faire la musique. Le moins que l’on puisse dire c’est que Djata a marqué l’histoire de la musique burkinabè. La dernière fois que je l’ai vue, c’était le jeudi, juste avant son accident, pendant une réunion. Je crois que c’est l’oeuvre de Dieu et nous ne pouvons que prier pour que son âme repose en paix et présenter nos condoléances à sa famille.

Malcom, communicateur et animateur : "Djata est une étoile qui s’est éteinte"

Djata était vraiment proche de moi et elle était comme ma soeur. Je l’aimais beaucoup parce qu’elle était toute joyeuse et se battait beaucoup pour la promotion de la musique au Burkina. Elle savait apporter aux autres le grain de sel qui manquait à leur journée, elle savait donner aux autres la couleur qui manquait à leur matinée. Je crois que pour moi, Djata est une étoile mais malheureusement une étoile qui s’est éteinte et qui a laissé derrière elle beaucoup de tristesse et beaucoup d’orphelins. Je l’ai vue il y a à peine 4 jours avant son accident quand je partais à Ouahigouya

Propos recueillis par Evariste Télesphore NIKIEMA et retranscrits par Yannick SANKARA

Christine SAWADOGO

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 22 octobre 2010 à 06:23 En réponse à : DECES DE DJATA ILEBOU : Adieu l’artiste !

    Puisses Dieu ait pitié de ton âme et t’accueilles dans son paradis tu as vécut la "vieille mère" sois sur et certaines qu’on t’oubliera jamais d’ailleurs comment peut-on oublier celle dont on continuera de toujours parler demain ? "Badjata".
    S’il y a un fait remarquable dont je ne peux m’empêcher d’évoquer c’est le médecin après la mort ou du moins cette soudaine compassion doublée d’un sentiment de "bonté"(comme toujours en pareille circonstance)que tout le monde a eu à l’annonce du décès de l’artiste pourtant je me rappelle que sur ce même site dans la rubrique " nouvelles du week-end du 18-10-10" je crois bien un article faisait cas de l’accident de la circulation dont a été victime feue Djata et Béky l’article précisait bien que Djata était dans le coma mais seulement en tout et pour tout il y a eu que seulement deux personnes qui ont réagit en souhaitant prompte rétablissement aux deux blessées graves.Hier j’étais totalement "surpris d’être dépassé" par le nombre de post (209 je pense que ça doit être un record pour lefaso.net en tout cas depuis plus de 4 ans que je consulte régulièrement le site je n’avais jamais vu pareil"engoument autour d’un article) dans le forum du site suscité par l’annonce du décès de l’artiste comme si chacun attendait seulement cette étape pour venir ici rivaliser en "présentation de sincères condoléances" n’importe quoi vraiment pourquoi n’avoir pas réagit si promptement et aussi nombreux quand la nouvelle de l’accident a été publiée sur ce site. Après certains se permettent de d’affirmer que le gouvernement de manière générale est moralement responsable du décès de l’artiste en conséquence il doit prendre en charge les orphelins de la défunte ( chose pour laquelle suis tout à fait d’accord) mais avant de demander cela ""toi,vous"" qu’avez vous fait quand vous avez appris la situation de coma de l’artiste ???? ne serait-ce qu’un petit post de bonne guérison et-ou également une prière à cet effet aurait été plus significatif et humain en temps opportun que de venir jouer au médecin après la mort.

  • Le 22 octobre 2010 à 07:48, par condor En réponse à : DECES DE DJATA ILEBOU : Adieu l’artiste !

    R.I.P Sista !!!

  • Le 22 octobre 2010 à 10:59, par FLEURE En réponse à : DECES DE DJATA ILEBOU : Adieu l’artiste !

    NE SOYER PAS TRISTE TOUT CE QUE DIEU FAIT EST BON.PRIEZ POUR ELLE DANS LES MOSQUES ET DANS LES ÉGLISES. DJATA N’EST PAS MORTE, ELLE EST PARMI NOUS. SIMPLEMENT LE CORPS N’A PAS SUPPORTER LES DOULEURS. ELLE NOUS VOIT C’EST NOUS QUI NE POURRONS PAS LA VOIRE. MERCI
    DJATA QUE LA GRÂCE DE DIEU SOIT AVEC TOI

  • Le 22 octobre 2010 à 11:25, par Sidbèè ( En Quête de Verité ) En réponse à : DECES DE DJATA ILEBOU : Adieu l’artiste !

    Une fois encore, toutes nos condoleances à la famille inconsolable de Djata. Une telle tragedie doit necessairement nous interpeller à plusieurs égards. Et à tout le moins, ceci est un rappel cinglant du spot publicitaire du ministère des Transports qui finit par ceci : "LA ROUTE TUE !" et je dirais comme "le Sida, la Cigarette qui tue".
    Que de citoyens burkinabè, dans l’anonymat le plus total, ont été fauchés dans la circulation routière à cause de l’indiscipline congénitale qui caractérise la plupart des usagers de la route : insertion à 50 km/heure dans un couloir de 1m entre camion-remorque et d’autres usagers déjà en difficulté, vitesse de 70-80 km/heure sur une route semée de nids de poule de bout en bout, ...
    Il n’ya pas plus d’une année dejà un fonctionnaire international d’une grande organisation est mort dans les mêmes conditions de DEPASSEMENT comme Djata.
    En privilegiant l’approche materialiste à l’approche metaphysique, j’affirme en unisson avec les associations de securité routière en France : "L’ACCIDENT N’EST PAS UNE FATALITE !"
    Le wak se regale plus facilement de nos MAUVAISES HABITUDES, de notre INDISCIPLINE, de notre IRREPENTANCE.
    Les dépassements sont les situations de conduite les plus dangereuses au point que dans les années 50 en Grande Bretagne, on avait forger ce slogan de mise en garde : "UNDETAKERS LIKE OVERTAKERS" (litteralement Les "Depasseurs font la joie des entrepreneurs de pompes funèbres." )
    OUI, L’ACCIDENT N’EST PAS UNE FATALITE !

  • Le 22 octobre 2010 à 18:16, par beekeeper95 En réponse à : DECES DE DJATA ILEBOU : Adieu l’artiste !

    Djata était, pour moi comme pour beaucoup de Burkinabés,un exemple de générosité de coeur, de franchise, d’artiste engagée et de sincérité.
    quel triste sort, quelle fin scabreuse pour cette grande Dame du show-biz !
    je dois avouer que de l’avoir connue m’a apporté une autre vision du monde musical Burkinabé, et que sa conception viscérale de l’entraide m’a bien souvent ébloui.
    je ne sais pas si tu m’entendras te parler, mais sache que je te pleure, depuis la France, et que tu me manques énormément, et que de savoir que je ne te reverrais plus me chagrine et me handicape au plus haut point.
    à mon retour à Bobo, je lèverais mon verre de "castel" et je boirais, avec mes autres amis artistes, à ton souvenir, et j’essaierais de rester l’homme que tu as connu, engagé et humble, toujours prêt à aider, à ton image, les enfants du Burkina Faso que j’aime au plus haut point.
    je connaissais très bien ton dévouement pour les autres, et, pour ça, je te dis "chapeau bas Madame de coeur".
    j’espère, si la vie après la mort existe, te revoir à nouveau.
    je t’embrasse très fort.
    le nasara qui croyait en toi !

  • Le 22 octobre 2010 à 19:09 En réponse à : DECES DE DJATA ILEBOU : Adieu l’artiste !

    Paix à son âme.

  • Le 23 octobre 2010 à 11:10, par Sidbèè ( En Quête de Verité ) En réponse à : DECES DE DJATA ILEBOU : Adieu l’artiste !

    COMBATTONS L’ INSECURITE ROUTIERE AU QUOTIDIEN.

    Une fois encore, toutes nos condoleances à la famille inconsolable de Djata. Une telle tragedie doit necessairement nous interpeller à plusieurs égards. Et à tout le moins, ceci nous rappelle regrettablement le spot de sensibilisation du ministère des Transports à la RTB qui finit par ceci : "LA ROUTE TUE !" et je dirais comme "le Sida, la Cigarette qui tuent".
    Que de citoyens burkinabè, dans l’anonymat le plus total, ont été fauchés dans la circulation routière à cause de l’indiscipline congénitale qui caractérise la plupart des usagers de la route : insertion à 50 km/heure dans un couloir de 1m entre camion-remorque et d’autres usagers déjà en difficulté, vitesse de 70-80 km/heure sur une route semée de nids de poule de bout en bout, ...
    Il n’ya pas plus d’une année dejà un fonctionnaire international d’une grande organisation est mort sur la route de Pô dans les mêmes conditions de DEPASSEMENT comme Djata.
    En privilegiant l’approche materialiste à l’approche metaphysique, j’affirme en unisson avec les associations de securité routière en France : "L’ACCIDENT N’EST PAS UNE FATALITE !"
    Le wak se regale plus facilement de nos MAUVAISES HABITUDES, de notre INDISCIPLINE, de notre IRREPENTANCE.
    Les dépassements sont les situations de conduite les plus dangereuses au point que dans les années 50 en Grande Bretagne, on avait forgé ce jeu-de-mot slogan en guise de mise en garde : "UNDETAKERS LIKE OVERTAKERS" (litteralement Les "Depasseurs font la joie des entrepreneurs de pompes funèbres." )

    PLUS JAMAIS CA, L’ACCIDENT N’EST PAS UNE FATALITE !

  • Le 23 octobre 2010 à 11:54, par Bouba En réponse à : DECES DE DJATA ILEBOU : Adieu l’artiste !

    C’était une grande artiste ! Que de talent ! c’était une vitrine pour la culture burkinabè. C’est une grande perte pour la culture burkinabè. Même hors du Burkina, j’ai toujours écouté sa musique et je continuerai de la savourer. Tu n’es pas mort, Djata. Tu as cessé de faire du live mais pour moi tu es la "chanteuse immortelle" que tu as incarnée dans la troupe de Irène Tassembedo

  • Le 16 janvier 2015 à 19:00, par Sékou Fernand Kourouma journaliste guinéeen En réponse à : DECES DE DJATA ILEBOU : Adieu l’artiste !

    Je suis vraiment consterné d’apprendre très tardivement le décès de cette artiste. Je l’ai aimée tout de suite sur scène quand elle a joué deux morceaux dans le film burkinabé Le complot. c’est alors que je mis à chercher son nom. J’étais heureux de tomber sur elle sur youtube. Après avoir écouté le morceau Betaro que j’adore ; je vis dans une fenêtre un titre qui me fit sursauter. A tel point que je demandai si je rêvais. C’est bien elle. Morte suite à un accident de la circulation. Que la terre du Faso lui soit légère.Repose en paix Djata

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