LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Présidentielle 2010 : Le CSC cadre le débat pour une campagne apaisée

Publié le jeudi 21 octobre 2010 à 02h41min

PARTAGER :                          

Le Conseil supérieur de la communication (CSC) a organisé ce mardi 19 octobre 2010 une journée de concertations relative à l’élection présidentielle du 21 novembre. Cette rencontre a réuni les candidats à l’élection présidentielle ou leurs représentants et les responsables des médias. Objectif : parvenir à une campagne apaisée.

Dans son mot introduction, la présidente du CSC, madame Béatrice Damiba a demandé à tous les acteurs d’œuvrer pour une campagne apaisée. Cela incombe aussi bien aux candidats qu’aux hommes de médias. Chacun doit pleinement jouer sa partition. Les présidentiables se doivent de modérer leur verbe et surtout ne pas inciter à la discrimination de quelque manière que ce soit.

La responsabilité des médias est grande dans la préservation et la consolidation de la cohésion sociale. Elle l’est encore plus en période électorale. La presse doit faire en sorte qu’aucune discrimination ne soit faite à l’égard d’un candidat. Les médias ne doivent « entraver l’action d’aucun candidat dans son désir de s’adresser au peuple burkinabè dont il nourrit l’ambition d’assurer la conduite du destin », rappelle la présidente du CSC. Sous cet angle se déclinent les règles d’égal accès aux médias de service publics d’une part et les règles de pluralisme, d’équilibre et d’équité dans le traitement de l’information électorale d’autre part en ce qui concerne les médias privés.

Le CSC se veut le facilitateur entre les candidats et les médias. Les échanges d’hier matin ont porté sur les exigences communicationnelles d’une élection sans accroc. Au- delà des sensibilités et accointances politiques, les hommes de médias doivent œuvrer à la consolidation de notre processus démocratique.

En initiant cette rencontre avec les différents protagonistes du scrutin du 21 novembre, le Conseil supérieur de la communication a voulu rassembler sa force organisationnelle en vue d’une action efficace. Il s’agit en réalité comme l’a relevé la présidente du CSC de quatre rencontres en une. Pour répondre à des impératifs de temps mais aussi de pragmatisme.

Les représentants des organes de presse ainsi que les candidats ont signé le pacte de bonne conduite. Les conseillers du CSC ont aussi présenté le guide des élections qu’ils comptent mettre à la disposition des différents organes autorisés à couvrir la campagne de l’élection présidentielle. En plus des médias d’Etat, ce sont 43 médias privés qui ont l’agrément du CSC pour assurer la couverture. Tous ont émis le vœu que tout se passe bien dans l’intérêt du pays des Hommes intègres.

Moussa Diallo
Lefaso.net


Le contenu du pacte

PREAMBULE

Nous, soussignés candidats à l’élection du Président du Faso le 21 novembre 2010, médias publics et privés,
-  Conscients de notre rôle majeur dans l’enracinement de la culture démocratique ;
-  Conscients du rôle des médias dans la conduite harmonieuse des processus électoraux ;
-  Conscients de notre influence sur l’opinion publique nationale et de notre responsabilité dans la préservation et la consolidation de la cohésion nationale et de la paix sociale ;
-  Considérant que les périodes électorales sont souvent porteuses de germes de fracture sociale ;
-  Considérant que la cohésion nationale et la paix sociale reposent sur une bonne gouvernance démocratique, qui implique l’organisation de scrutins justes, honnêtes et transparents ;
-  Considérant que nul n’est digne de la fonction suprême s’il n’y parvient par la volonté du peuple burkinabé, source de toute légitimité.
Décidons par le libre exercice de notre volonté de conformer entièrement notre conduite publique, et tout au long du processus électoral, notre comportement et nos rapports mutuels, aux règles ci-dessous :
I- DISPOSITIONS GENERALES

Article 1er :
Les parties prenantes au présent pacte s’engagent à œuvrer pour la sauvegarde de la paix, de la concorde sociale et de l’unité nationale par l’acceptation des diversités d’options politiques et d’opinions et le rejet de la violence sous toutes ses formes.

Article 2 :
Les parties prenantes s’engagent lors de la campagne en vue de l’élection du Président du Faso le 21 novembre 2010 et après le scrutin, à promouvoir et à renforcer la culture démocratique au Burkina Faso.

II- REGLES DE CONDUITE

Article 3 :
Les rapports entre les parties prenantes doivent être placés sous le signe du respect mutuel et du rejet de tout comportement susceptible de nuire à la sérénité du scrutin présidentiel du 21 novembre 2010.
Article 4 :
Les débats et les discours politiques doivent être circonscrits à une saine émulation des idées, à la critique des programmes politiques et aux suggestions destinées à améliorer la gouvernance démocratique et la promotion du développement. Ils ne doivent pas traiter de la vie privée, de l’appartenance confessionnelle, sociale, régionale ou ethnique d’un candidat ou d’un citoyen.

Article 5 :
Les candidats, partis politiques, regroupements ou collectifs de partis politiques s’interdisent et interdisent à leurs militants et partisans toute attitude, tout comportement, tout propos de nature à porter atteinte à la dignité, à l’intégrité physique des personnes, aux biens publics et privés et à la transparence de l’élection présidentielle. Ils s’engagent à ce que le contenu de leurs affiches soit respectueux des dispositions du code de la publicité.

Article 6 :
Les candidats, les partis politiques ou regroupement de partis politiques, collectifs de partis veillent au respect, à la protection et à la sécurité des journalistes commis par les organes de presse pour la couverture de leurs différentes manifestations.

Article 7 :
Les candidats au scrutin s’engagent à bannir de leurs discours et programmes politiques, le mensonge, la diffamation, les incitations à la fraude électorale ainsi que tout comportement tendant à abuser de l’électorat, quelle que soit la langue utilisée.

Article 8 :
Les médias publics s’engagent à assurer un traitement égalitaire et équilibré des candidats ou formations politiques prenant part au scrutin. Les journalistes s’interdisent tous traitements et / ou propos partisans ou malveillants à l’égard des candidats, des partis politiques et de leurs programmes et tout dénigrement des partis politiques ou des candidats.

Article 9 :
Les médias privés s’engagent à assurer un strict respect de l’éthique et de la déontologie et à bannir toute discrimination, mensonge, dénigrement et diffamation directe ou indirecte. Outre, l’accès équitable à leurs organes, ils traitent d’une manière impartiale les différents acteurs politiques durant la campagne électorale. Ils s’engagent à ce que les forums des internautes soient des espaces de débats sains, respectueux de l’intégrité et de la vie privée des candidats dans l’esprit du présent pacte. Les médias en ligne sont astreints aux mêmes obligations.

Article 10 :
En adhérant à ce pacte de bonne conduite, les parties prenantes réaffirment leur confiance au peuple burkinabè, ultime souverain qui aspire à une démocratie respectueuse des libertés publiques et des droits fondamentaux de la personne humaine.

Article 11 :
Les parties prenantes s’engagent à recourir aux voies légales pour tout règlement des différends qui viendraient à les opposer du fait du non respect par une des parties des règles convenues.

Article 12 :
En tenant parole, il leur sera donné acte comme preuve d’amour de la patrie, qui sera inscrite dans la mémoire collective du peuple burkinabè.

Article 13 :
Le présent pacte de bonne conduite entre en vigueur dès sa signature par les parties prenantes au scrutin du 21 novembre 2010.

Ouagadougou, le 19 octobre 2010

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 20 octobre 2010 à 11:49, par samuel En réponse à : Présidentielle 2010 : Le CSC cadre le débat pour une campagne apaisée

    c’est mettre la charrue avant les boeufs. Les candidats auraient dû exiger une entente autour des conditions minimales acceptables pour aller à cette élection. Ce code-là, c’est de la foutaise pour des élections bidouillées, dont les opposants savent qu’elles sont bidouillées et qu’ils ne récolteront ce qu’on voudra leur donner. La On veut singer les démocraties avancées alors qu’on est à l’Antiquité !quelle hypocrisie avec l’aval des opposants.

  • Le 20 octobre 2010 à 13:01, par ASSETOU En réponse à : Présidentielle 2010 : Le CSC cadre le débat pour une campagne apaisée

    MAIS ILS SAVENT CES "OPPOSANTS" QUE TOUT VA BIEN SE PASSER PUISQU’ILS NE FONT QU’ACCOMPAGNER BLAISE QUI DEVERROUILLERA TRANQUILLEMENT L’ARTICLE 37

  • Le 20 octobre 2010 à 13:02, par BEBER En réponse à : Présidentielle 2010 : Le CSC cadre le débat pour une campagne apaisée

    vraiment, ca fait pitié ! avant de signer un code de bonne conduite, il eût fallu obtenir des conditions acceptables pour aller à l’élection. Ca n’a pas été fait ; les candidats sont complices du pouvoir. Regardez ce fichier "introuvable" comme a écrit l’Observateur, ce texte pris en conseil des ministres et qui dit que la carte d’électeur ne comportera pas la filiation. Même si on dit que 10 personnes vont voter avec du papier hygiénique, ces opposants gâteau vont y aller. Honte à eux

  • Le 20 octobre 2010 à 19:14, par L’aigre En réponse à : Présidentielle 2010 : Le CSC cadre le débat pour une campagne apaisée

    Regardez comment le SAMO de paré rit ! tu aura 0.01% de voix

  • Le 21 octobre 2010 à 10:52, par mytibkèta En réponse à : Présidentielle 2010 : Le CSC cadre le débat pour une campagne apaisée

    Un adage mossi dit a peu près ceci ’’le chat s’en prend à celui qui le regarde de travers plutôt qu’à celui qui va le dépécer’’. La personnalité actuelle du premier responsable du CSC permet de croire que cette institution ne permettrait pas trop d’écart de la presse comme l’ont accepté ses prédécesseurs zélés et corrompus. Dans le dispositif actuel ce n’est pas au niveau du CSC que les partis de l’opposition devaient s’investir mais plutôt la CENI qui est devenue un réel machin au service du pouvoir. Bien entendu pour tous ceux qui sont passés à la caisse du président pour s’acquiter de leur 10millions de caution c’etait le moment de s’afficher de manière peremptoire devant les caméras. Ce sont les mêmes qui empêchent l’opposition de faire un travail pour une réelle alternance. Aussi laissez le CSC faire son travail de tous les jours et allez vers les fronts qui en ont besoin. Actuellement dans les provinces , les départements les partis mis sur la touche y siègent. Alors que fait le chef de file et les partis de l’opposition pour resoudre ce problème avant les élections ?

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique