Si l’on peut s’imaginer ou même souhaiter le voir sur la ligne de départ da la présidentielle, Wolé Soyinka préfère d’abord afficher les intentions de sa formation politique. Il s’agit pour lui, d’abord de s’attaquer à l’hydre de la corruption qui mine l’administration publique et privée du Nigéria, mais aussi d’apporter sa contribution pour l’amélioration des secteurs de l’éducation et de la santé. Vaste programme qui sera bien difficile à mettre en œuvre sans d’abord prendre le gouvernail du pays le plus peuplé d’Afrique avec environ 160 millions d’habitants.

L’intellectuel et l’écrivain ne descend-t-il pas finalement trop tard dans l’arène politique ? Son « grand âge », 76 ans, ne milite certainement pas en sa faveur. Qui plus est, cela peut paraître illusoire de prétendre devenir président du Nigéria en s’appuyant sur un parti politique qui vient de naître. Du reste, il nie toute intention de sa part de se présenter à une quelconque élection, préférant, selon ses propres dires, laisser la place aux jeunes. Mais on ne présage encore de rien, tout étant possible dans ce pays. En attendant la confirmation ou non de la candidature de Soyinka, on retient que l’écrivain aura été fidèle à son engagement politique qui lui aura même valu la prison entre 1967 et 1969 pour avoir soutenu le mouvement d’indépendance de Biafra. On ne sera donc pas étonné qu’il prétende à la magistrature suprême. Pour peu qu’il se donne les moyens de sa politique, il le mérite bien.

Bark Biiga

Fasozine