L’opinion nationale a vécu le samedi 18 septembre 2010 l’investiture de l’honorable député Hama Arba Diallo à la candidature à l’élection présidentielle de novembre prochain dans notre pays. Du compte rendu fait de cet événement, il ressort que cette candidature est portée par une coalition de partis dont l’UDPS. A un moment aussi crucial de la vie politique nationale nous aurions préféré, à défaut de soutenir les candidats de l’opposition, n’entacher en aucune manière leur élan dans leur lutte pour la magistrature suprême.

Mais j’estime que même en politique, la vérité mérite d’être dite. Et la vérité est que l’UDPS n’a jamais été conviée à une coalition et par conséquent n’a jamais pris part à une réunion visant à soutenir le candidat du PDS. Les négociations privées et personnelles que le PDS a eues avec des individus membres de notre parti quels que soient leurs statuts et leur rang ne peuvent en aucun cas être considérées comme un engagement de notre formation politique. Ces démarches n’ont jamais fait l’objet de discussions au sein du parti encore moins été approuvées.

Et à aucun moment en tant que président du Parti, je n’ai été informé encore moins impliqué ; par conséquent, notre parti n’est pas partie prenante de la coalition qui soutient le candidat du PDS, et ne saurait l’être contre son gré. Cette situation malheureuse est la résultante d’un acte d’indiscipline caractérisée du député Bénilde Somda et de son mentor le Dr Hien Fidèle qui, en dehors du b.a.ba des principes organisationnelles, ont voulu forcer l’engagement de notre parti auprès du candidat du PDS.

Il convient d’informer l’opinion que depuis le mois de mars 2010, l’UDPS était officiellement en pourparlers avec l’UNIR/PS et d’autres partis en vue justement d’une coalition qui prendrait en compte l’ensemble des élections à venir (élections présidentielle, municipales et législatives). A cet effet, les parties prenantes à cette concertation ont mis en place une commission ad’hoc composée de deux délégués de chaque Parti (les délégués de l’UDPS étaient le Secrétaire général du parti et le Secrétaire national aux questions politiques et juridiques).

Cette commission, après plusieurs séances de travail, a produit les textes de base de la coalition qui ont été amendés au sein des partis membres. Toutes ces démarches ont été initiées et poursuivies au sein de notre Secrétariat exécutif national (SEN) et nos deux camarades qui en sont membres, notamment le Dr Hien Fidèle, ont participé à tout ce processus. Et c’est faisant fi de cette démarche, et sans avoir eu le courage de donner leur opinion au sein des structures du parti que le Dr Fidèle Hien et le député Bénilde Somda sont allés négocier de façon personnelle avec le PDS.

C’est ainsi que le député Bénilde Somda sans se référer au Parti a décidé de parrainer la candidature de Arba Diallo et tous les deux ont pris sur eux la responsabilité d’engager le parti dans les structures de campagne du candidat du PDS sans avoir au préalable donné la moindre information dans les instances de l’UDPS ! Quelle attitude ! Malgré, le refus du S.E.N. du parti en sa réunion du jeudi 16 septembre d’avaler la couleuvre, nos deux compères ont continué dans leur entêtement dans l’usurpation du Logo de l’UDPS.

Il faut ajouter qu’après notre réunion du S.E.N. et pour éviter tout malentendu entre nos deux partis, j’ai rencontré le président du PDS en présence d’un responsable de son Parti pour attirer son attention sur toute utilisation abusive du logo de l’UDPS dans leur relation personnelle avec le député Bénilde Somda le vendredi 17 septembre 2010, la veille de l’investiture du candidat ; et je pensais sincèrement qu’on s’était compris.

J’avoue que je suis très embêté par cette situation qui donne l’impression que notre parti veut entacher la candidature de l’honorable Hama Arba Diallo que j’admire et que je respecte ; mais que l’ensemble des militants et sympathisants de l’opposition politique burkinabè nous comprennent : les négociations d’alliance de toute nature entre partis politiques se font de parti politique à parti politique.

Cela n’a pas été le cas cette fois-ci ; par conséquent l’UDPS n’est pas partie prenante de la coalition de partis qui soutient le candidat du PDS. Mon avis est que pour une élection présidentielle dont l’issue n’échappe à aucun observateur, les partis politiques de l’opposition se doivent de renforcer leurs rangs et préserver leurs armes en vue des combats futurs. Bonne chance aux candidats de l’opposition !

UPDS : “Une Nation, un Peuple, une Destinée”.

Ouagadougou, le 21 septembre 2010

Djéjouma Sanon
Président de l’UDPS

L’Observateur Paalga