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PENURIE DE GAZ : Des problèmes de logistique à Abidjan

Publié le lundi 20 septembre 2010 à 03h21min

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Après la fermeture du dépôt de gaz de son fournisseur béninois, la SONABHY (Société nationale burkinabè d’hydrocarbures) s’est tournée vers la SIR (Société ivoirienne de raffinage), dans le capital de laquelle le Burkina a une part de 5%. Cependant, celle-ci rencontre des difficultés : sa sphère de stockage est limitée (5 000 tonnes) et le système de chargement des camions de ses clients est très lent. D’où le fait que le gaz ne viendra au Burkina qu’au compte-gouttes. Mais "des efforts sont fournis et la perturbation ne durera plus longtemps", assure-t-on. Telle est la substance du point de presse organisé par la SIR et la SONABHY, dans l’après-midi du vendredi 17 septembre 2010 à Ouagadougou.

Légitime question, que faisait la SIR au Burkina ? Réponse donnée par Joel Gervais, son Directeur général (DG) : pour le conseil d’administration de la société, qui dessert le marché ivoirien, malien, burkinabè et angolais en produits pétroliers finis et dans le capital de laquelle le Burkina a une part de 5,33%.

"La ressource dans la sous-région ne pose pas problème. On a un problème structurel de stockage"

Deuxième légitime question, que fait la SIR pour qu’au Burkina, les larmes des ménages, provoqués par l’insuffisance de gaz butane, soient séchées ? Joel Gervais, par ailleurs, président de l’Association des raffineurs africains (ARA) dont le Burkina est aussi membre, s’est expliqué, aidé par sa directrice commerciale, Marie José Sidibé. C’est de cette explication qu’on a appris que la SONABHY n’avait pas que le Bénin comme fournisseur de Gaz. Il y a aussi la Côte d’Ivoire, en l’occurence la SIR, et ce, avant cette pénurie. La crise s’étant installée, le Burkina a demandé une augmentation de la fourniture, c’est-à-dire 1 000 t par mois. Mais la SIR rencontre des problèmes : ses sphères de stockage, gérées par la GESTOCI, ne sont pas d’une grande capacité. Elles sont de 5000 t. Pourtant, la Côte d’Ivoire, à elle-seule, consomme 120 000 t par an, soit 10 000 t par mois. Ajouté à cela, le système de chargement des camions de ses clients n’est pas très fluide. De sorte que d’un, la SIR ne peut fournir au Burkina que 500 t de gaz butane par mois et de deux, la SONABHY ne peut charger plus de 3 à 5 camions de 20 à 25 t par jour. Conséquence : on se bouscule toujours au Burkina lorsqu’un camion de gaz arrive. "La ressource dans la sous-région ne pose pas problème. On a un problème structurel de stockage", constate donc Joel Gervais.

"Nous n’avons pas qu’une seule source"

Mais Marie Sidibé a annoncé de joyeuses perspectives : à brève échéance, des efforts sont faits pour que ce goulot d’étranglement au niveau de la SIR soit élargi et dans un horizon plus loin, trois sphères de 2 000 t chacune sont en construction dont la première sera disponible en mars 2011 et la dernière en 2013. Le DG de la SONABHY, Jean Hubert Yaméogo, de renchérir qu’une autre sphère de stockage, toujours au pays d’Houphouët-Boigny, en l’occurrence celle de ORYX, d’une moindre importance que celle de la SIR, est négociée afin d’augmenter la quantité du gaz que pourront charger les camions burkinabè. Occasion ainsi pour le DG de se lancer dans une plaidoirie où il a expliqué que le Burkina n’a pas été imprévoyant dans cette crise. D’abord, concernant sa soudaineté, le DG se défend : "quand on va au marché et que le marché est fermé, que peut-on faire ?". Ensuite, il réfute l’accusation selon laquelle la SONABHY n’a pas mis tous ses œufs dans le même panier : "Nous n’avons pas qu’une seule source". Arguments : les 1 500 t de sphère de stockage de Cotonou ont été réalisées à la demande et avec la contribution du Burkina Faso ; ensuite, un contrat de fourniture de 2000t de gaz a été signé avec Téma en août 2010 ; enfin, la SIR. Mais à quand le retour normal du gaz butane ? Réponse et conclusion de Jean Hubert Yaméogo : "Nous nous excusons auprès des consommateurs. Nous ne dormons pas. Tout est fait pour que la perturbation ne dure plus longtemps."


Deux mots sur la SIR et sa filiale, la SMB

La société ivoirienne de raffinage (SIR) a été créée en 1962, dans laquelle sont actionnaires, le Burkina (SONABHY), la Côte d’Ivoire (PETROCI), l’Angola (SONAGOL) et la France (Total). Sa raison sociale est de raffiner le pétrole brut afin d’en servir les produits dérivés dans la sous-région africaine. Son capital social est de 39 milliards de F CFA et sa capacité de raffinage est de 4 millions de tonnes de pétrole par an. Elle a une filiale, la SMB (Société multinationale de bitume), principal fournisseur de bitume du Burkina Faso, avec un capital social de plus de 4 milliards de F CFA. Elle raffine le pétrole brut, dont elle extrait le bitume pour en servir la Côte d’Ivoire, puis les autres pays de la sous-région africaine.

Abdou ZOURE

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 20 septembre 2010 à 10:16 En réponse à : PENURIE DE GAZ : Des problèmes de logistique à Abidjan

    A en croire que ce sont des gestionnaires qui sont à la tête de cette société ! "quand on va au marché, et qu’il est fermé..."A l’heure des TIC, on ne doit plus raisonner comme nos parents d’il ya 100ans ! On va au marché parce qu’on a l’information qu’il est existe, qu’il vous est accessible, autrment, il n’ya pas de pas de marché, à moins que votre système d’information sur le marché ne soit pas fiable (ce qui est plus plausible).Et le stock de sécurité ? Imaginez un instant (on ne le souhaite pas), que pour une cause ou pour une autre, que vos "fournisseurs" aient le plaisir de faire durer cette situation... Un homme qui faim, n’est pas un homme libre.

  • Le 20 septembre 2010 à 13:11 En réponse à : PENURIE DE GAZ : Des problèmes de logistique à Abidjan

    Le BF a une part de 5% je m’attendais à au moins 30% pour qu’on puisse exiger d’être servir comme il se doit...
    PUF PUF PUF

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