Pour cette quatrième journée des éliminatoires jumelées de la coupe du monde et de la CAN 2006, les Etalons savaient qu’ils n’avaient pas droit à l’erreur. Malgré l’état du terrain, qui était très détrempé (il a beaucoup plu toute la journée), ils ont réussi l’entame du match. Les poulains de Todorov, en effet, n’ont pas tardé à montrer à leurs hôtes qu’ils tenaient à la victoire. Malgré les flaques d’eau, ils étaient bien en place et progressaient de manière cohérente vers l’avant.

Après huit minutes de jeu, Nasaba Simoen et Mwesigwa Andrew écoperont chacun d’un carton jaune. Plus mordants en attaque, les Etalons continuaient de maîtriser la situation. A la 10e minute, sur une chaude alerte provoquée par le latéral droit Soumaïla Tassembédo, Dagano ne peut marquer. Cinq minutes plus tard, sur un coup franc à trente mètres du but ougandais, tiré par Amadou Touré, le gardien de but, Ibrahim Mugisha, au prix d’une superbe détente, détourne le ballon. Face à une défense qui jouait très bas, les Burkinabé, malgré une domination sans partage, peinaient à trouver la faille.

Mais il faut aussi dire que le portier a dégagé une grosse puissance devant ses buts et il s’est interposé avec brio dans des situations chaudes. A dire vrai, il a permis aux siens de ne pas couler. Mohamed Kaboré, lui, était peu à l’ouvrage et n’eut pas d’arrêt déterminant à faire. Quand il quittait ses perches, c’était pour solliciter tout simplement du pied ses défenseurs, sans plus. Sur le premier corner ougandais, il n’a pas été non plus mis en difficulté (35e).

A un certain moment, les nôtres ont souvent opté pour des contrôles qui débouchaient sur des passes en arrière, ce qui n’était pas du goût du public. Et pourtant, ils n’ont pas manqué d’espaces pour développer leurs mouvements. Il est dommage qu’avant la demi-heure de jeu, leurs franches occasions ne leur aient pas permis de concrétiser leur domination. Le milieu de terrain s’est efforcé de faire le jeu avec un Rahim Ouédraogo, qui a surtout fait preuve de beaucoup de hargne dans la récupération.

C’est à la 38e minute que viendra l’espoir : Dagano, sur une action ayant provoqué un petit cafouillage, ouvre la marque malgré le retour d’un défenseur et sa tentative désespérée de sortir le ballon. Une partie du public n’avait pas fini d’extérioriser sa joie qu’un penalty survient à la 41e minute. L’avant-centre de Guingamp, qui tentait un passage en force dans la surface, est accroché par un défenseur. Mamadou Zongo, chargé d’exécuter la sentence, voit son tir détourné par Mugisha parti du bon côté. C’est l’amertume dans les tribunes et la mi-temps interviendra sur ce score de 1-0.

Aziz Nikiéma le pompier

En seconde période, les Etalons tentaient une nouvelle fois d’enflammer la partie, mais le bloc adverse, avec un remarquable Mugisha, sauva encore une occasion en repoussant un tir de Mamadou Zongo (56e). Ce dernier, qui a paru étrangement débranché du match, cèdera sa place à Aziz Nikiéma (60e). Trois minutes après sa rentrée, la partie sera arrêtée pour panne d’électricité. L’attente a été ennuyante puisque le jus ne reviendra que six minutes plus tard.

Pour donner une nouvelle impulsion à sa division offensive, Todorov remplacera Alassane Ouédraogo par Wilfried Sanou. Un autre changement qui signifie qu’on veut faire mieux. Toutefois, on constate une baisse de régime au milieu (Mahamoudou Keré n’est plus dans le coup) et un retard à l’allumage. Dans ces conditions, c’est dur de mettre le feu, mais les nouveaux venus sur le terrain ne font pas dans le superflu. Aziz fait admirer sa belle technique quand Wilfried apporte son envie et son potentiel offensif. C’est d’ailleurs le premier qui, en pompier, sur un renversement de Soumaïla Tassembédo, place une belle tête qui assure définitivement la victoire de son équipe (81e). Le coup est parfait pour les Etalons, qui avaient besoin de points.

Malgré quatre ou cinq occasions nettes ratées, les joueurs ont su arracher ce succès. En attendant de se rendre à Praia au début du mois d’octobre pour affronter le Cap- Vert (5e et dernière journée des matches aller), il faut encore corriger de petites erreurs et bosser davantage.

Justin Daboné
L’Observateur Paalga