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Présidentielle guinéenne : Le report est-il la panacée ?

Publié le vendredi 17 septembre 2010 à 04h07min

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Fin du suspense en Guinée. Après avoir prêté une oreille attentive aux plaidoyers des différents acteurs du processus électoral, le président par intérim, le général Sékouba Konaté, a, dans un discours à la Nation, tranché : le second tour de la présidentielle, initialement prévu pour ce dimanche, 19 septembre 2010, est reporté sine die. Une décision fondée surtout sur l’argumentaire de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), qui souhaitait un délai supplémentaire pour régler des « détails techniques liés aux exigences des candidats ».

Colère dans le camp de Cellou Dalein Diallo, satisfaction dans les rangs du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) du Pr Alpha Condé et déception du chef de l’Etat intérimaire, qui estime qu’un espoir a été déçu et qu’un rendez-vous important vient d’être manqué. La Guinée emprunte, sans aucun doute, un tournant décisif dans sa marche vers la démocratie.

Pourtant, après les années de fer des régimes de Sékou Touré et de Lansana Conté, la parenthèse du colérique Moussa Dadis Camara, qui s’appelle désormais Moïse depuis son mariage religieux à Ouagadougou, et la tenue du premier tour de la présidentielle, l’on pensait qu’enfin les Guinéens pourraient choisir, dans le calme et la discipline, leur président. Hélas ! Les résultats contestés du premier tour ont réveillé les démons de l’ethnicisme et du régionalisme pour, finalement, plonger le “Château d’eau de l’Afrique de l’Ouest” dans une situation qui tend vers l’impasse.

Malgré le protocole d’entente signé à Ouagadougou entre les deux prétendants à la magistrature suprême sous l’égide de Blaise Compaoré, le climat social s’est détérioré avec l’affrontement des militants des deux adversaires, qui se regardaient en chiens de faïence, faisant même un mort et une cinquantaine de blessés. Pourtant, les conditions d’une transition réussie sont réunies : un président pressé de quitter le Palais, des militaires plus ou moins maîtrisés par le général, qui les incite sans cesse à la neutralité, et le soutien de la communauté internationale.

En dépit de ce capital, les acteurs de la scène politique guinéenne n’arrivent pas à s’entendre pour aller vers le bout du tunnel, si proche. Et ce sont les hommes en treillis, que les civils poussaient à la sortie, qui deviennent les arbitres du jeu et appellent au calme et à la retenue. D’aucuns en viennent même à regretter le défunt président Conté, qui, malgré sa gestion catastrophique du pouvoir et les violences subies par le peuple, avait le mérite de mettre au pas tout le monde.

Ne dit-on pas que les peuples méritent leurs dirigeants ? Le report du scrutin étant consommé, on peut légitimement se demander si c’est la panacée. Car, au-delà des lacunes organisationnelles, qui sont réelles, le vrai problème est à rechercher au niveau des deux candidats, qui croient fermement à leurs chances et semblent avoir rayé l’échec de leur agenda politique.

Dans ces conditions, quel que soit le temps mis à enfin aller aux urnes, les résultats seront dénoncés par les perdants, dont les militants sont déjà chauffés à blanc. Il faut donc une reconversion des mentalités et un comportement fair-play pour que le verdict final soit accepté. Autrement, même si la CENI organise une élection propre on trouvera toujours la petite bête quelque part.

Adama Ouédraogo Damiss

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 17 septembre 2010 à 11:51 En réponse à : Présidentielle guinéenne : Le report est-il la panacée ?

    "....Moussa Dadis Camara, qui s’appelle désormais Moïse depuis son mariage religieux à Ouagadougou,....."

    Non, monsieur le journaliste, non !

    Moussa D.C ne s’appelle pas Moïse depuis son mariage religieux mais plutôt "depuis son baptême religieux".

    En effet, certains courants chrétiens tolèrent le "mariage inter-religieux" c’est-à-dire le mariage entre un "chrétien" et un "non-chrétien", sans pour autant que le non-chrétien ne devienne chrétien. Ainsi dit, Si Moussa D.C "s’appelle désormais Moïse", ce n’est autre chose que parce qu’il s’est baptisé.
    Merci.

  • Le 17 septembre 2010 à 12:27 En réponse à : Présidentielle guinéenne : Le report est-il la panacée ?

    "....Moussa Dadis Camara, qui s’appelle désormais Moïse depuis son mariage religieux à Ouagadougou,....."

    Non, monsieur le journaliste, non !

    Moussa D.C ne s’appelle pas Moïse depuis son mariage religieux mais plutôt "depuis son baptême religieux".

    En effet, certains courants chrétiens tolèrent le "mariage interreligieux" c’est-à-dire le mariage entre un "chrétien" et un "non-chrétien", sans pour autant que le non-chrétien ne devienne chrétien. Ainsi dit, Si Moussa D.C "s’appelle désormais Moïse", ce n’est autre chose que parce qu’il s’est baptisé.
    Merci.

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