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SN - CITEC : Le "message de détresse" des déflatés

Publié le mercredi 1er septembre 2010 à 01h26min

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La situation est intenable pour les travailleurs déflatés de la SN-CITEC. Par le biais du président du Comité de Cadre de concertation des travailleurs compressés abusifs de cette société, ils adressent la lettre ouverte ci-dessous à la directrice générale. Dans celle-ci, ils lui demandent de réparer les "torts atroces" qu’elle leur a causés.

"Madame la Directrice générale, Le jeûne du mois béni de Ramadan est pour tout bon croyant musulman qui croit en Allah et le craint véritablement, l’occasion rêvée de se repentir de ses péchés et de les racheter en même temps. C’est pourquoi, madame la Directrice générale, nous, travailleurs déflatés de façon abusive de votre société, avons choisi ce moment-ci pour vous interpeller par rapport aux graves torts que vous nous avez causés. C’est pour vous donner l’occasion de vous racheter auprès d’Allah que vous devez craindre en réparant ces torts assimilables à un crime vu l’état misérable de ces nombreuses familles privées de tout revenu du jour au lendemain.

Souvenez-vous madame la Directrice générale, vous avez mis à la porte de la SN- CITEC en février 2009, cinquante-huit (58) travailleurs par des méthodes arbitraires, car vous les avez brusquement forcé à partir dans des conditions inhumaines et au mépris du code du travail en la matière. Ce qui est frustrant et offensant pour nous, c’est que vous clamez à qui veut l’entendre que ces pauvres travailleurs ont choisi volontairement de partir, ce qui est loin de la réalité et vous le savez très bien. En effet, comment comprendre que des travailleurs permanents, sans avoir un autre emploi ni autre chose à faire, puissent accepter d’abandonner de façon volontaire leur emploi contre seulement douze (12) mois de salaire maximum dans lequel les crédits en cours, SN-CITEC ainsi que ceux des banques, seraient retenus ? A la suite de ce premier groupe de cinquante-huit (58) expulsés, voilà que le 30 juin 2009, vous chassez dans les mêmes conditions vingt-trois (23) autres travailleurs et les quatre (4) ciblés qui ont refusé ce départ forcé ont été purement et simplement licenciés par vous.

Licenciés pour cause de Sida

Le président de l’ONU/Sida lors de son passage à Ouaga en juin 2010 déclarait qu’au Burkina, il n’y avait pas de discrimination des malades du Sida parce que cela est interdit sur le plan international et au Burkina Faso ( article 71/2 du code du travail) et visiblement il en était satisfait. Mais il ignorait sans doute qu’à la SN-CITEC, cette loi est méprisée avec la mise dans la rue et les mains vides des travailleurs atteints du Sida justement à cause de leur statut sérologique.

Autres cas terrifiants à relever : il s’agit du cas de notre collègue madame Ouédraogo Yvonne née Rouamba licenciée dans des conditions inqualifiables. En effet, elle a été chassée de la SN-CITEC comme dans une jungle, car madame la Directrice générale a ordonné de changer la serrure de la porte de son bureau en son absence. Et cela s’est passé à midi après la descente. Jusqu’à ce jour, elle n’a perçu aucune somme d’argent représentant son salaire ou un quelconque droit. Aussi, la bonne dame a été amputée d’une partie de son pied droit pour cause de rechute de diabète, car vous auriez condamné ses produits de traitement dans son bureau, donc elle est partie sans ceux-ci, ni argent.

Cela ne ressemble-t-il pas pas à une tentative d’homicide préméditée ? Madame la Directrice générale, par ailleurs vous vous êtes attaqué à la liberté démocratique et syndicale en licenciant des délégués syndicaux et du personnel et ce, malgré le refus de l’Inspection du travail. Des délégués dont leur seul crime a été la défense de la juste cause des travailleurs et les critiques de votre mauvaise gestion de la SN-CITEC. Cette hargne aveugle vous a amené à licencier ensemble en juillet 2009 une veuve et son frère (délégué du personnel) alors qu’ils étaient les seuls soutiens financiers de leur famille. Madame la Directrice générale, vous n’avez pas eu pitié non plus des cas sociaux patents. Tenez par exemple le cas du collègue Noufou Lankouandé, un de vos aide- conducteurs hospitalisé suite à une fracture grave de sa jambe, a été licencié pendant qu’il se trouvait sur son lit d’hôpital.

Madame la Directrice générale, jusqu’à ce jour vous vous êtes contenté de dire aux travailleurs que les difficultés qui amoncellent et tendent à s’aggraver vous ont conduites à mettre en œuvre un plan de réduction des charges. Vous n’avez même pas daigné communiquer aux délégués du personnel les informations et les documents comme l’exige le Code du travail. Pourquoi avez-vous voulu cacher les réalités de la société ? En réalité vous avez navigué sciemment dans le flou et le dilatoire pour diviser les travailleurs et pouvoir ainsi régler vos comptes à tous ceux que vous ne portez pas dans votre cœur et aux travailleurs sans "parapluie".

Abus de pouvoir

Madame la Directrice générale, la preuve ici est le cas éloquent du neveu de votre adjoint au Directeur d’exploitation et du suivi des investissements. Il était sur la liste des partants ciblés et aurait même reçu sa lettre de départ comme les autres.

Mais miraculeusement il s’est retrouvé affecté à un autre poste à l’usine. Madame la Directrice générale, votre abus de pouvoir n’a eu d’autres effets qu’une tentative machiavélique de destruction massive de nos familles respectives dans cette période de vie chère, les effets commencent à se concrétiser. Tenez, nous venons de perdre le collègue Hama Dicko (paix à son âme) suite à une crise cardiaque. Et il n’avait cessé de clamer votre nom deux (2) jours avant sa mort prématurée. Et voilà des veuves et des orphelins, victimes innocentes de votre vengeance aveugle. Madame la Directrice générale, craignez la colère divine en cette période sacrée du mois de Ramadan. Allah entend et répond toujours à l’appel de détresse des opprimés ; évitez cette colère en réparant les torts atroces causés à plus de quatre-vingt (80) chefs de famille.

Et cela est bien possible, car l’exercice 2009 a été finalement déclaré bénéficiaire malgré le paiement des charges des déflatés expulsés. Vous vous offrez le luxe insultant de vouloir recruter 11 personnes dont 10 cadres et un chauffeur pour vous-même, alors que vous chassez celui qui vous conduisait soi- disant que son poste serait supprimé. Voilà le message de détresse du fond du cœur que les déflatés et leurs familles veulent vous faire parvenir en prenant cette fois Allah et l’opinion publique à témoin en ce mois de Ramadan. Loin de nous l’idée de vous offenser mais il était essentiel que la vérité soit connue. Par ailleurs, nous vous assurons que si rien n’est fait, nous poursuivrons notre lutte pour la sauvegarde de la dignité de nos familles et le rétablissement dans nos droits légitimes."

Bobo Dioulasso, le 25 août 2010

Le Président du cadre de concertation HILOU Apollinaire

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 1er septembre 2010 à 10:36 En réponse à : SN - CITEC : Le "message de détresse" des déflatés

    S’il s’avère que le contenu de cette lettre est veridic ; c’est la preuve que cette dame est sans coeur et se croit intouchable. Mettre de cette facon des familles dans une situation déplorable émane certaine d’une personne indigne !!! Mais que le Dieu tout garde et épargne de telle personne dans nos différents services. Elle est peut ètre intouchable ici bas, mais s’il est vrai que nous prions le mème Dieu attendons la sanction divine !!!

  • Le 1er septembre 2010 à 16:13, par Lasso En réponse à : SN - CITEC : Le "message de détresse" des déflatés

    Madame la Directrice si cette lettre s’avere veridic, reveillez vous car il n’est jamais trop tard pour bien faire sinon la recompense divine sera fatale pour vous un jour. N’oubliez pas que la SN CITEC est l’un des poumons economique de Bobo Dioulasso où est rattaché l’espoir de plusieurs familles mais si vous voulez couper cet cordon ombilical des familles a leur espoir franchement dire le bon Dieu ne vous pardonnera jamais.Ce n’est pas une attaque a votre encontre mais plutot une contribution a une prise de conscience.

  • Le 11 septembre 2010 à 13:06, par Malick En réponse à : SN - CITEC : Le "message de détresse" des déflatés

    La situation de ces travailleurs fait de la peine à toute personne, pour peu qu’elle sot normalement constituée.

    Mais je crois que si la directrice a sa part de responsabilité en tant que manager, le problème est à examiner en intégrant plus de facteurs. J’ai visiter plusieurs unités industrielle du Burkina en 2003. Et près de 10 ans après, ce sont les même problèmes : facteurs de productions couteux, et une législation qui ne protège en rien nos entreprises (et donc nos emplois).

    La fraude est un sport favori au pays et ce n’est pas bon pour l’économie. En tant que consommateurs, nos avons également notre responsabilités dasn ces emplois détruits. Le nationalisme économique est à la base du succès d’une économie comme celle du Japon.
    Au Faso, tout le monde préfère acheter les "adatables", importé frauduleusement, parce que sa couterait moins cher. ça coute peut être moins cher pour ma poche, mais trop cher pour l’économie nationale. finalement, nous payons le prix à la frin.

    Si nous n’étions pas accros des huilles importées (de qualité douteuse), peut être que cette dame n’aurait pas eu la jambe coupée. peut être que les emplois ne serait pas tant menacé. Je dis peut être, pour tenir compte du fait que j’ignore tout des capacités managériale de madame la directrice. Mais quelque soit son génie, l’industrie au burkina est condamnée à disparaitre ; tant que l’environnement restera le même

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